Les Violets au bout de leurs limites

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Yannick SAGORIN , modifié à
LIGUE 1 - Défait par Saint-Etienne le week-end dernier (0-1), Toulouse a peut-être perdu plus qu'un match...

Ligue 1 - Défait par Saint-Etienne le week-end dernier (0-1), Toulouse a peut-être perdu plus qu'un match... Toulouse n'aura donc pas égalé le record de victoires inaugurales établi par Bordeaux en 1998. Cette saison-là, les Girondins avaient débuté le championnat par cinq succès, avant de finir champions de France aux nez et aux barbes des Marseillais. Le TFC, qui n'a pas cette prétention, se sera arrêté à quatre triomphes initiaux. Tombeur successivement de Brest, Bordeaux, Arles-Avignon et Nancy, le club de la ville rose a baissé pavillon samedi dernier, surpris sur sa pelouse par une AS Saint-Etienne percutante en ce début d'exercice. Un coup d'arrêt brutal, alors que les Toulousains n'avaient plus connu la défaite depuis le 5 mai, et un revers devant le Losc. S'en étaient suivis 15 matches sans accroc: deux en fin de saison passée, neuf durant la trêve et quatre, donc, pour le compte du championnat 2010-2011. Une série tout à fait honorable qui laissait à penser que la formation d'Alain Casanova avait enfin digéré sa prometteuse saison 2008-2009, celle qui avait vu les Violets terminer au quatrième rang de l'élite, pour tomber 10 échelons plus bas l'an passé. Cette impression, les héritiers des Pitchouns s'étaient attelés à la conforter depuis le coup d'envoi du présent exercice, malgré le départ du buteur-maison, André-Pierre Gignac, pour Marseille. Mieux, cet handicap présumé avait semblé libérer les Toulousains d'un schéma de jeu sans doute trop stéréotypé et axé pour l'essentiel sur l'attaquant martégal, permettant à des joueurs plus en retrait la saison dernière de se révéler - à l'image d'un Braaten et d'un Didot auteurs de cinq réalisations à eux deux lors des trois premières levées. Casanova: "Je ne suis pas sûr que cela ait eu un impact" Seulement face au Verts le week-end passé, le bel édifice haut-garonnais s'est effondré. "C'était un jour sans... Notre match fut trop médiocre pour que nous puissions l'emporter, admet Alain Casanova. Nous avons connu énormément de déchets, nous n'avons pas non plus su simplifier notre jeu comme cela avait été le cas lors des quatre premières rencontres." Etouffés par leurs hôtes du soir, les Capoue et consorts ont littéralement déjoué devant leur public, guère aidés il est vrai par la sortie sur blessure de Cheikh M'Bengue dans le premier quart d'heure. "Nous avons été moins tranchants dans les deux zones de vérité, moins clairs en somme dans notre jeu", avoue Etienne Didot dans la Dépêche du Midi. Les statistiques, effectivement, corroborent les propos du milieu de terrain toulousain. Malgré 31 centres dénombrés et pas moins de 13 tirs, les Violets n'ont pas cadré une seule de leurs tentatives. Le signe évident de lacunes offensives logiques au vu de l'effectif dont dispose actuellement Alain Casanova, alors que les huit buts inscrits lors des quatre premières journées avaient jusqu'à présent caché la forêt. Pas question pour autant de trouver des excuses, comme celle de coupure internationale. "C'est la même pour tout le monde", souffle Alain Casanova, avant de nuancer le possible vertige de ses joueurs – leadership oblige: "Je ne suis pas sûr que cela ait eu un impact. J'ai toujours considéré cette place de premier de la classe sans importance. On doit faire beaucoup mieux, c'est tout." Une humilité plus ou moins contrainte partagée par le président Sadran, lequel a célébré dernièrement ses dix ans à la tête du TFC. "Je ne rêve pas, assure-t-il dans les pages de la Dépêche. Ici, au TFC, on vit sans pression, dans l'ombre des autres et notamment du Stade Toulousain. Et c'est bien parce qu'on développe nos valeurs, on vit en harmonie, loin de la stupidité et de la cupidité." Sans pression mais pas sans ambition. "Parce qu'on a quatre points d'avance sur le deuxième, on peut se permettre de perdre un match ? Ça aurait vraiment été petit de notre part...", dixit Mauro Cetto, qui veut croire dans la thèse du simple incident de parcours. "Jusqu'ici, on n'avait pas péché, non ?" Certes... Disons alors que les trois matches à venir – déplacement à Monaco samedi puis décrochage vers Boulogne-sur-Mer en Coupe de la Ligue et réception de Lille au Stadium la semaine prochaine- en diront long sur le réel potentiel de ces Toulousains.