Les Français fâchés avec la météo

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Par Axel Capron, avec G.B , modifié à
Une fois de plus, la météo aura fait des siennes ce samedi sur le «cirque blanc». Dans la matinée, la Fédération internationale de ski annonçait l'annulation du slalom de Courchevel pour cause de mauvaises conditions sur la station savoyarde, tandis qu'à Val Gardena, la descente a été interrompue alors que Clarey et Théaux occupaient les deux premières places.

Une fois de plus, la météo aura fait des siennes ce samedi sur le «cirque blanc». Dans la matinée, la Fédération internationale de ski annonçait l'annulation du slalom de Courchevel pour cause de mauvaises conditions sur la station savoyarde, tandis qu'à Val Gardena, la descente a été interrompue alors que Clarey et Théaux occupaient les deux premières places. La France n'est décidément pas heureuse sur la Coupe du monde de ski ! Après l'annulation annoncée fin novembre des épreuves de Val d'Isère (transposées à Beaver Creek) pour cause de manque de neige, c'est cette fois un trop plein de neige qui a conduit la Fédération internationale de ski à annuler le slalom féminin qui était prévu samedi matin à Courchevel. La tempête Joachim a fait des siennes, entraînant des chutes de neige qui ont rendu la piste Emile-Allais trop instable pour permettre de lancer une première manche. Privées du plaisir de skier «à domicile», Sandrine Aubert et les autres spécialistes tricolores se verront offrir une deuxième chance, puisque les organisateurs ont annoncé le report du slalom à dimanche, provoquant par ricochet l'annulation du géant prévu ce jour-là. Reste que la météo annonce des chutes de neige tout le week-end, pas forcément de bon augure pour Courchevel... De l'autre côté de la frontière, à Val Gardena, le public italien a vu du ski sur la célèbre Saslong, mais seulement une grosse demi-heure, puisque la descente n'a pu aller à son terme. Tout avait pourtant bien commencé avec un départ, certes abaissé en raison du vent, mais à l'heure prévue, 12h15, et une attaque en fanfare des descendeurs français, puisque Johan Clarey, dossard 10, s'emparait du meilleur temps avec 11 centièmes d'avance sur son compatriote, Adrien Théaux, qui venait d'en terminer juste avant lui. L'hypothèse d'un podium tricolore prenait corps après les passages d'Erick Guay ou de Silvan Zurbriggen, vainqueur ici-même l'an dernier, mais peu à peu, les conditions se dégradaient, avec de violentes rafales de face sur le haut du parcours rendant l'attaque du parcours si ce n'est périlleuse, au moins déséquilibrée. Les Bleus crient au scandale Dossard 18, Didier Cuche, en quête d'une première victoire en descente sur la Saslong, terminait ainsi à 2"43, conduisant Gunther Hujara, l'arbitre de l'épreuve, à interrompre les débats. Après 45 minutes de palabres, Beat Feuz, vainqueur la veille du Super G, s'élançait, suivi par Aksel-Lund Svindal et Klaus Kröll, tous relégués à une ou deux secondes de Clarey. C'en était trop pour les organisateurs qui décidaient de mettre un terme à ce qui était devenu une loterie, annulant logiquement cette descente. Dommage pour Johan Clarey et Adrien Théaux qui, un moment, ont cru à un doublé qui aurait été heureux, mais leurs performances alors que les conditions étaient encore régulières confirment qu'il faudra compter sur eux cette saison (les deux hommes ont terminé sixièmes ex-aequo à Lake Louise, Clarey quatrième à Beaver Creek). Insuffisant pour ne pas leur laisser des regrets et surtout un sentiment de colère contre une décision qu'ils estiment injuste. "Je suis écoeuré", a ainsi avoué à nos confrères du Dauphiné Libéré Johan Clarey. "Les conditions n'étaient pas dangereuses. On a été chanceux mais on a bien skié. On a déjà couru alors que c'était pire que ça... Personne ne se fait désarçonner sur les sauts. Si ce n'étaient pas deux Français devant, on n'aurait sûrement pas annulé. C'est dur à digérer. J'avais fait ce qu'il fallait..." Le constat est partagé par son compatriote Yannick Bertrand :"C'est scandaleux, honteux. Je suis dégoûté du ski. On avait su profiter de meilleures conditions pour nous... Ce n'était pas dangereux. A Lake Louise, en super-G, quand je pars, les trois premières portes sont couchées à cause du vent. Je fais 45e et je ferme ma gueule." Le responsable de la Coupe du monde, Gunter Hujara s'est ensuite justifié, toujours interrogé par Le Dauphiné Libéré: "C'est une décision du jury et pas seulement la mienne. Les conditions de vent changeaient toutes les quinze secondes. On a eu de la chance de ne pas avoir de chute. Je comprends que les Français ne soient pas heureux de cette décision." C'est le moins que l'on puisse dire...