Les Bleus veulent se bâtir un avenir

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AXEL CAPRON , modifié à
Quatre jours après un succès en Albanie (2-1), l'équipe de France effectue ce soir son dernier déplacement de la campagne éliminatoire pour l'Euro 2012 en inaugurant la nouvelle National Arena de Bucarest face à la Roumanie. Invaincus depuis maintenant 12 matches, les hommes de Laurent Blanc, avec sans doute un onze de départ remanié, espèrent bien faire un grand pas vers la qualification avant de recevoir l'Albanie puis la Bosnie en octobre.

Quatre jours après un succès en Albanie (2-1), l'équipe de France effectue ce soir son dernier déplacement de la campagne éliminatoire pour l'Euro 2012 en inaugurant la nouvelle National Arena de Bucarest face à la Roumanie. Invaincus depuis maintenant 12 matches, les hommes de Laurent Blanc, avec sans doute un onze de départ remanié, espèrent bien faire un grand pas vers la qualification avant de recevoir l'Albanie puis la Bosnie en octobre. Il a été beaucoup question de construction ou de reconstruction depuis que l'équipe de France a posé les pieds sur le territoire roumain lundi aux alentours de midi. C'est en effet dans un stade en fin de construction - des ouvriers s'activaient encore lundi soir aux quatre coins de la National Arena, magnifique enceinte de 55 000 places qui sera inaugurée mardi - que les Bleus défient la Roumanie pour leur ultime déplacement des éliminatoires de l'Euro 2012. Des Bleus qui, un an plus tôt, entamaient leur propre reconstruction au lendemain d'une Coupe du monde 2010 qui restera à jamais comme le paradigme de ce qu'il ne faut pas faire en matière de gestion de groupe. Un an plus tard et malgré un faux pas inaugural face à la Biélorussie (0-1) qui avait fait craindre le pire pour le chef de chantier Laurent Blanc, cette reconstruction tricolore est sur de bons rails, la France pointant en tête du groupe D au moment de se rendre en Roumanie avec trois points d'avance sur la Bosnie, quatre sur la Biélorussie (qui compte un match en plus), et cinq sur la formation entraînée par Victor Piturca. Autant dire que la mission première qui avait été confiée au nouveau sélectionneur, la qualification pour l'Euro 2012, est en bonne voie, reste à finir le travail au cours des trois derniers matches à venir, mardi soir en Roumanie, puis les 7 et 11 octobre au Stade de France face à l'Albanie et la Bosnie. 16 ans après le succès fondateur de la bande à Jacquet... Vainqueurs vendredi en Albanie (2-1) à l'issue d'un match au cours duquel ils auront offert deux visages contrastés - sereins et maîtres de leur sujet en première période, maladroits et bousculés une bonne partie de la seconde -, les Français ont, pour reprendre l'expression de Laurent Blanc, "fait la moitié du chemin" à l'occasion de ce double déplacement dans la touffeur de fin d'été qui est leur quotidien depuis une semaine en Europe du sud-est, mais comme l'appétit vient en mangeant (le repas dure maintenant depuis douze matches, série d'invincibilité bleue en cours), pas de trace de défaite envisagée dans les discours à la veille de ce 16e affrontement franco-roumain de l'histoire (8 victoires bleues, 4 nuls, 3 défaites, la dernière remontant au... 8 avril 1972 !). A l'image des propos tenus par Hugo Lloris, sans doute capitaine mardi: "La Roumanie, c'est un niveau au-dessus (par rapport à l'Albanie, ndlr). Une équipe est toujours motivée quand elle joue contre l'équipe de France, de plus à domicile, on s'attend à une belle ambiance, les supporters seront à fond derrière leur équipe, à nous de ne pas tomber dans le piège, de respecter les fondamentaux, de respecter notre collectif et de fournir les efforts pour prendre trois points." Un nul ne serait pas forcément en soi un mauvais résultat (cela dépend aussi du score de Bosnie-Biélorussie qui débutera une demi-heure plus tôt à Zenica), mais en un an, les Bleus ont appris non seulement à se connaître, mais aussi à se découvrir des ambitions, Hugo Lloris, toujours lui, ajoutant: "On a bien avancé depuis le match de Bosnie (victoire 2-0 il y a un an, la première de Laurent Blanc en tant que sélectionneur, ndlr), ce n'est pas encore parfait, mais l'objectif est d'être prêt pour Euro pour réaliser une grande compétition. Quand on est l'équipe de France, il y a un statut à faire respecter, des ambitions". Comme quoi le Lyonnais se projette déjà dans l'au-delà, persuadé que cette équipe de France saura arracher à Bucarest, où les Bleus n'ont plus joué depuis 1995, un succès comme celui remporté à l'époque par les Bleus d'Aimé Jacquet (3-1), alors en pleine phase de reconstruction, on connaît la suite... Sur le papier, le portier tricolore n'a pas vraiment tort, puisqu'en matière de chantier, la Roumanie, contrairement à son nouveau stade, quasiment terminé, n'en est qu'au début, le sélectionneur Victor Piturca, tentant de remettre sur les rails une formation qui pointe qu'au 54e rang au classement Fifa (l'Albanie est 57e) et qui court depuis maintenant plus d'une grosse décennie ans derrière un âge d'or révolu (quart de finaliste de la Coupe du monde 1994, quart de finaliste de l'Euro 2000). Même avec la motivation supplémentaire de fêter en grandes pompes leur nouvelle National Arena, les joueurs des Carpates, emmenés par Ciprian Marica et privés du jeune Torje, double buteur vendredi au Luxembourg (2-0), semblent en-deçà d'une équipe de France certes capable de dérailler, comme elle l'a montré par moments à Tirana, mais désormais forte d'une confiance en elle qui lui permet de mieux aborder mentalement ce genre de match présenté à hauts risques, même quand l'équipe change de visage, comme ce sera sans doute le cas mardi (*). En cas de succès, il sera temps de passer à la phase B du chantier « présidentiel », la consolidation des fondations... (*) L'équipe annoncée : Lloris - Sagna, Rami, Adidal, Evra - Cabaye, M'Vila, Martin - Valbuena, Benzema, Ribéry.