Les Bleus ont maté les Blacks

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S.L., envoyé spécial , modifié à
Tout au long de cette 7e Coupe du monde, notre site vous fait vivre au plus près de l'équipe de France. Tout ce qu'il faut savoir de l'actualité tricolore est à suivre au quotidien dans le Journal des Bleus. A l'issue d'un week-end, qui a vu l'entrée en lice de toutes les nations majeures dans la compétition, les Français jugent la performance des All Blacks, leurs futurs adversaires. Yachvili et Parra jouent les 9 associés, ça bouge dans "la cage" tricolore. David Skrela, lui, reste dans l'attente.

Tout au long de cette 7e Coupe du monde, notre site vous fait vivre au plus près de l'équipe de France. Tout ce qu'il faut savoir de l'actualité tricolore est à suivre au quotidien dans le Journal des Bleus. A l'issue d'un week-end, qui a vu l'entrée en lice de toutes les nations majeures dans la compétition, les joueurs français jugent la performance des All Blacks, leurs futurs adversaires. Yachvili et Parra jouent les 9 associés, ça bouge dans "la cage" tricolore. David Skrela, lui, reste dans l'attente. Jusqu'au 24 septembre prochain, date marquée d'une pierre blanche par toute la Nouvelle-Zélande, qui verra la confrontation entre les All Blacks et le XV de France, la trajectoire des deux rivaux de la Poule A sera scrutée dans le moindre détail. On ignore si Richie McCaw et ses coéquipiers se sont infusé la drôle de victoire (47-21) des Bleus sur le Japon samedi, mais Lièvremont et ses joueurs n'avaient eux rien raté la veille du match d'ouverture, conclu sur la victoire bonifiée (41-10) des Blacks sur les Tonga. Encore sous le coup de leur propre prestation face aux Nippons, qui ne risque pas d'avoir donné des cauchemars à Graham Henry, les joueurs français adoptaient un profil bas de circonstance. "Toujours aussi plaisants à voir, osera tout de même Maxime Médard. Les jeunes joueurs qui arrivent sont très, très bons, surtout Sonny Bill, qui a été impressionnant." Du haut de ses 30 ans, Aurélien Rougerie, en vieux briscard, ne tient pas en rajouter: "Ils sont au point, tant mieux pour eux, on verra par la suite. Pas surpris en tout cas, ils sont en bonne forme, c'est tout." François Trinh-Duc, que l'on sent plus emballé, ne peut s'empêcher d'aller plus loin: "Les Blacks sont prêts, ils ont fait un beau match d'ouverture, montré de belles choses, d'autres un peu moins. Mais des combinaisons et un Sonny Bill Williams en forme." C'est finalement du côté de Marc Lièvremont que l'analyse prend du volume. Surtout lorsqu'on lui demande s'il n'a pas le regret de ne pas voir ses joueurs se montrer aussi décisifs que les Kahui, Dagg et autre "SBW": "On n'a pas eu un trois-quarts centre qui a fait 4 ou 5 "off-loads" (percée) comme Sonny Bill Williams, ou les appuis d'un Kahui. On ne peut pas nier qu'un Maxime Médard, qu'un Cédric Heymans, qu'un Vincent Clerc, qu'un Fabrice Estebanez ont du talent. François Trinh-Duc aussi, Dimitri Yachvili aussi, ce n'est pas le même. On a aussi nos forces, on a aussi nos faiblesses." Et le sélectionneur va même plus loin en établissant un parallèle entre les deux matches: "On dit que c'est franco-français ces problèmes, mais les Blacks, d'une certaine manière, il y a eu le même cas de figure, avec moins de déchets que nous, eux aussi se sont baladés par rapport à certains exploits individuels de leurs joueurs, mais je n'ai pas vu non plus une équipe qui maîtrisait son sujet. En seconde mi-temps, avec un bon coaching des Tonguiens, on a vu aussi des Néo-Zélandais pris, pas très aboutis, approximatifs. Les Blacks n'étaient pas forcément contents de leur match durant quatre-vingt minutes." A la seule différence près qu'on n'a jamais senti les Blacks sur le point de concéder la défaite... La vieille Citroën a calé... C'était avant que l'équipe de France n'offre le poussif spectacle de son entrée en matière face au Japon (47-21) et le New Zealand Herald tenait encore les Bleus comme le plus dangereux adversaire des nations du Sud dans cette Coupe du monde. Sous la plume de Peter Bills, on pouvait ainsi lire: "Tout marchait bien en France et puis ils ont semblé avancer comme une vielle Citroën, comme si les joueurs n'avaient plus confiance en Marc Lièvremont. Et puis soudain, le mois dernier, la France s'est remise à pratiquer un rugby dynamique. Ils sont confortablement installés dans leur camp de base, peuvent se promener à la plage et personne ne parle d'eux (...) Tout le monde met une pièce sur l'Angleterre en cas de rencontre en quart de finale. Personnellement, je n'en suis pas sûr." Depuis, la vieille Citroën a refait le coup de la panne... Yachvili-Parra, aux 9 associés Dimitri Yachvili, qui se souvenait avoir déjà évolué dans le Tournoi à la charnière de l'équipe de France, au côté d'un Morgan Parra replacé en dix, se félicitait à l'issue de la victoire (47-25) des Bleus sur le Japon de sa nouvelle collaboration avec le Clermontois, contraint de glisser à l'ouverture suite à la blessure de David Skrela. "Finalement, deux demis de mêlée qui évoluent ensemble, ça parle encore plus, donc on se trouve encore plus. On a pu voir qu'il apportait de la fraîcheur et ça fait du bien à tout le monde." Dans une fin de match un peu folle, Aurélien Rougerie relevait lui aussi la capacité d'adaptation de Parra et des autres: "Il ne s'est pas posé de questions. Moi, non plus, Zaza, non plus ; ça a été parfait, il a attaqué la ligne et nous, on a suivi derrière. Morgan est un garçon talentueux et puis il a sa jeunesse pour lui." Trois essais dans "la cage" Difficile de relever les motifs de satisfaction après la très perfectible entrée en matière de l'équipe de France dans la Coupe du monde samedi, à North Harbour, face au Japon (47-25). Si la mêlée tricolore, où Raphaël Lakafia n'a semblé nourrir aucun complexe pour ses débuts dans la compétition à seulement 22 ans, n'a pas eu à trop s'employer, la deuxième ligne tricolore aura été à l'honneur. Fait plutôt rare, trois des six essais français auront été l'oeuvre des spécialistes de "la cage": Julien Pierre, dont c'est la première réalisation en sélection, Pascal Papé et Lionel Nallet. Un bilan qui rendait presque jaloux Aurélien Rougerie, nettement moins heureux au sein de la ligne de trois-quarts française: "C'est très curieux que nos deuxièmes lignes arrivent à marquer autant d'essais, en tant que trois-quarts, je trouve ça un peu bizarre. Je les chambre un peu, mais ils ont été au four et au moulin." Un tour par l'infirmerie... Déjà victime d'un KO dès l'entame du second test-match à Dublin, le mois dernier, David Skrela, entré en jeu en seconde période face au Japon (47-25) samedi, à North Shore, aura dû céder sa place, victime d'un coup important sur l'épaule droite, et laissant craindre le pire pour le joueur déjà opéré à deux reprises de ces articulations. "Les examens ont montré que c'était moins grave que prévu, a tenté de rassurer Marc Lièvremont dimanche matin. On a eu peur à l'issue du match parce qu'il souffrait d'une paralysie quasi-totale du bras et que sa butée bougeait ; ça n'est pas le cas, il souffre d'un gros hématome et d'une compression du nerf circonflexe. Aujourd'hui, il est difficile d'envisager des délais de guérison et le retour à la mobilité de son bras. Pour l'instant, c'est statu-quo en attendant les prochains jours." Qui seront décisifs en vue d'un éventuel forfait, synonyme alors du rappel d'un ouvreur ou d'un polyvalent, a déclaré le sélectionneur national. De retour à l'entraînement en fin de semaine dernière, "Maxime Mermoz est apte", confirme Lièvremont, et postule donc pour le Canada ; "Alexis (Palisson) pas encore, mais on espère qu'il sera sur le terrain en milieu de semaine. Il sera en phase de réathlétisation, on en saura plus mardi." Pour affronter les Canucks en revanche, "ça paraît prématuré...", confie le sélectionneur. Vendredi: Souviens-toi 2007 !