Les Bleus au tournant

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Axel CAPRON , modifié à
Invaincue depuis un an, l'équipe de France aborde vendredi son déplacement à Tirana dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012 déterminée à prendre trois points et faire un pas de géant vers la qualification. Un challenge pas si évident, car si l'Albanie ne pointe qu'au 57e rang au classement Fifa, l'équipe emmenée par l'ancien Parisien et Marseillais Cana est difficile à négocier chez elle...

Invaincue depuis un an, l'équipe de France aborde vendredi son déplacement à Tirana dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012 déterminée à prendre trois points et faire un pas de géant vers la qualification. Un challenge pas si évident, car si l'Albanie ne pointe qu'au 57e rang au classement Fifa, l'équipe emmenée par l'ancien Parisien et Marseillais Cana est difficile à négocier chez elle... "Une berline contre une Ferrari." Voici comment le capitaine Lorik Cana présentait jeudi dans les colonnes de L'Equipe le duel entre son équipe d'Albanie et la France vendredi soir à Tirana dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012. Des éliminatoires qui entrent dans leur dernière ligne droite, ce qui n'empêche pas, miracle du calendrier concocté par l'UEFA, les deux formations de s'affronter pour la première fois, leurs retrouvailles étant programmées dans un gros mois au Stade de France. D'ici là, l'équipe de France espère avoir fait un grand pas vers l'Ukraine et la Pologne, qui accueilleront la compétition continentale en juin prochain, ce qui passe forcément par un double déplacement réussi ce vendredi à Tirana puis mardi prochain en Roumanie. Pour Alou Diarra, qui devrait débuter dans l'entrejeu au côté de Yann M'Vila, brassard sur sa marinière à la clé, derrière un trio composé de Ribéry à gauche, Malouda à droite (malgré lui), et Nasri (ou Martin) dans l'axe, ce diptyque dans la chaleur de l'Europe du sud-est est "un tournant". Et le Marseillais d'expliciter: "En cas de succès, on augmente encore plus nos chances de qualification. C'est la dernière ligne droite, on n'a pas le droit à un faux pas." Effectivement, car s'ils débarquent en tant que leaders du groupe D avec un point d'avance (et un match en moins) sur la Biélorussie, seule formation à les avoir battus, trois sur la Bosnie, cinq sur la Roumanie et l'Albanie, les hommes de Laurent Blanc savent qu'une défaite à Tirana les exposerait à une fin de parcours sous haute pression. A priori, la France a cependant de la marge, d'abord parce que son effectif est composé de joueurs qui, pour la plupart (Lloris, Abidal, Kaboul, Evra, Sagna, Nasri, Malouda, Ribéry, Benzema...), font encore le bonheur de grands clubs européens, sans commune mesure en tout cas avec celui de l'Albanie ; ensuite parce que l'équipe de France est désormais invaincue depuis un an (onze matches) et son faux pas inaugural face à la Biélorussie au Stade de France (0-1), ce qui lui donne confiance et certitudes ; enfin et surtout parce qu'elle doit justifier son statut de favorite du groupe D que le tirage au sort, clément, lui a offert. Refaire le coup de Sarajevo Reste qu'entre vouloir et pouvoir, il y a parfois une marge, et si on avait quitté les Bleus en juin sur des prestations réussies, mais amicales, en Ukraine (4-1) et en Pologne (1-0), on n'oublie pas non plus que sa dernière sortie "à enjeu" s'était soldée par un nul 1-1 à Minsk dans un cadre qui sera finalement assez proche de celui qui l'attend ce soir. A savoir une chaleur encore plus étouffante qu'en Biélorussie ; une équipe adverse toujours en course pour une qualification qui serait inédite donc historique (le deuxième du groupe jouera un barrage en novembre) et sur-motivée à l'idée de "damer le pion" à des Bleus qu'elle n'a affrontés que deux fois dans son histoire, dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 1992, s'inclinant 5-0 au Parc des princes mais ne gagnant que d'un petit but, signé Boli, au retour à Tirana - Laurent Blanc s'en souvient bien, il était sur la pelouse - et un public qu'on annonce aussi bouillant que la température ambiante dans le vétuste Qemal Stafa Stadium. Reste qu'on se rappelle aussi qu'il y a un an, dans un cadre encore plus similaire qu'à Minsk - début de saison, ambiance très chaude - les Bleus avaient réussi à se sortir du piège en Bosnie (2-0), match que Laurent Blanc considère comme sa référence en termes de jeu depuis qu'il a pris en main la destinée de l'équipe de France. C'est la preuve que lorsqu'elle joue au ballon - "Il va falloir jouer notre jeu, ne pas balancer de longs ballons devant, ce n'est pas notre philosophie de jeu, pas celle que je préconise", a souligné jeudi Laurent Blanc - la sélection tricolore sait faire et bien. Et même si la configuration de l'équipe a changé en un an, principalement en défense en raison de plusieurs absences (Mexès est en phase de reprise, Rami suspendu, tandis que Sagna, malade cette semaine, pourrait ne pas débuter à Tirana), mais également parce que les "bannis de Knysna", Evra et Ribéry, ont réintégré le groupe, on voit mal la formation tricolore trébucher face à Cana et consorts. A elle de montrer que les douze mois écoulés à ne pas perdre lui ont permis de mûrir et de donner raison à Alou Diarra qui, jeudi, confiait: "Ce match est très important, mais on l'aborde avec beaucoup plus de confiance, beaucoup plus de vécu ensemble. Notre objectif est de préserver notre première place et de se qualifier directement. Avec deux victoires (ndlr, en Albanie et en Roumanie), je pense qu'on aura un pied à l'Euro."