Les Bleus à l'économie ?

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Thomas PISSELET , modifié à
Déjà qualifiée pour les quarts de finale, l'équipe de France affronte vendredi soir à Vilnius une Lituanie qui, elle, n'y est pas encore. Privés de Mickaël Gelabale, et usés physiquement à l'image de Tony Parker ou Boris Diaw, les Bleus doivent-ils faire tourner pour reposer les cadres ? Ou vont-ils tout donner pour essayer de terminer ce deuxième tour de l'Euro 2011 le plus haut possible ?

Déjà qualifiée pour les quarts de finale, l'équipe de France affronte vendredi soir à Vilnius une Lituanie qui, elle, n'y est pas encore. Privés de Mickaël Gelabale, et usés physiquement à l'image de Tony Parker ou Boris Diaw, les Bleus doivent-ils faire tourner pour reposer les cadres ? Ou vont-ils tout donner pour essayer de terminer ce deuxième tour de l'Euro 2011 le plus haut possible ? Jamais tranquilles. Même avec six victoires en autant de matches, et même avec leur billet pour les quarts de finale de l'Euro 2011 en poche, les Bleus sont confrontés à un problème. Moins délicat que s'ils avaient à gagner les deux dernières rencontres du second tour contre la Lituanie, vendredi, et l'Espagne, dimanche, mais tout de même. "Fatigués", selon leur capitaine Boris Diaw, les joueurs de Vincent Collet se demandent si, oui ou non, ils doivent lever le pied et reposer leurs cadres avant le prochain match couperet. Malgré leur situation, à l'abri du moindre scénario catastrophe, le risque existe. Il est même double. Une défaite face au pays hôte, avant d'affronter les champions d'Europe en titre deux jours plus tard, pourrait priver l'équipe de France de l'une des deux premières places de sa poule, et donc d'un quart plus abordable la semaine prochaine à Kaunas. Une déroute, ce qui est envisageable en cas de relâchement volontaire vu l'euphorie qui anime la "Lietuva" à domicile, et c'est toute sa dynamique qui serait brisée. A l'inverse, si les Bleus abordent ces deux rendez-vous comme les précédents, en donnant tout ce qu'ils ont, ne pourraient-ils pas le payer après, une fois que les choses sérieuses débuteront ? "Il ne faut pas faire de calculs, tranche Joakim Noah. Notre mentalité, c'est de toujours progresser, de jouer ensemble. Si on reste dans cet état d'esprit, les résultats suivront." Tous ne sont pas tout à fait du même avis. Aussitôt la victoire face à la Turquie et la qualification acquises (68-64), mercredi soir, Tony Parker a émis le souhait de souffler, lui qui venait encore de courir 37 minutes: "Ça serait bien qu'on puisse faire jouer tout le monde pour qu'on se repose un peu." Collet: "Sans Gelabale, gagner serait un exploit" Alors que faire ? La blessure à la cheville droite de Mickaël Gelabale, forfait pour ce match contre les Lituaniens, va de toute façon contraindre Vincent Collet à ouvrir son cinq majeur à un nouveau joueur. Nando De Colo, sans doute. Mais le sélectionneur ne compte pas se limiter à ça. Il l'a dit, il souhaite réactiver certains éléments en manque de temps de jeu et de confiance, à l'image d'Andrew Albicy. Signe que, s'il refuse de choisir clairement entre la forme physique et la forme sportive de son équipe, il ne compte pas non plus trop tirer sur la corde. "L'idéal, ça serait de faire les deux", estime Boris Diaw: gagner en faisant tourner. Mais c'est incompatible, a priori. Surtout contre une Lituanie "comme possédée", l'équipe la plus adroite du tournoi (58,9% à deux points, 50% à trois points !) qui possède logiquement la meilleure attaque (88,2 points de moyenne) et est capable de "châtier" les Bleus, pour reprendre les mots de Vincent Collet. "Il va falloir jongler, trouver un équilibre, estime-t-il. Ce n'est pas facile mais je pense tout de même qu'il faut donner un peu de temps à nos leaders pour qu'on ait le maximum de fraîcheur et de jus en quarts. Ce match me parait très important parce qu'une victoire nous assurerait l'une des deux premières places. On ne sait jamais, même si sans Mike, gagner serait un exploit." Un de plus, un de moins...