Les Argentins n'ont pas oublié 2008

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Par François Quivoron , modifié à
La délégation argentine, autour de Juan Martin Del Potro et David Nalbandian, prépare depuis plusieurs jours la finale de la Coupe Davis face à l'Espagne ce week-end à Séville. Le souvenir douloureux de 2008 et la victoire espagnole à Mar del Plata hante encore leurs esprits. Mais nourrit aussi un sentiment de revanche pour enfin remporter un premier Saladier d'argent.

La délégation argentine, autour de Juan Martin Del Potro et David Nalbandian, prépare depuis plusieurs jours la finale de la Coupe Davis face à l'Espagne ce week-end à Séville. Le souvenir douloureux de 2008 et la victoire espagnole à Mar del Plata hante encore leurs esprits. Mais nourrit aussi un sentiment de revanche pour enfin remporter un premier Saladier d'argent. Le 23 novembre 2008 est presque un jour de deuil en Argentine. Jamais le pays n'avait accueilli une finale de Coupe Davis et jamais les Argentins n'avaient été aussi près de remporter la compétition. Mais les Espagnols avaient brisé leur rêve à Mar del Plata, avec le point de la victoire offert par Fernando Verdasco contre José Acasuso (1-3). "Je n'ai aucun doute sur le fait que les Argentins aient été blessés après cette finale. Ils jouaient devant leur public, en tant que favoris, et ils voudront sûrement nous le faire payer, avance le Madrilène sur le site de l'épreuve. Mais nous sommes prêts à cela, comme si nous n'avions jamais gagné la Coupe avant." Ce qui est le cas de l'Argentine, qui a perdu trois finales dans son histoire et s'avance le couteau entre les dents pour la quatrième ce week-end à Séville pour une revanche de 2008. Juan Martin Del Potro et David Nalbandian étaient déjà là il y a trois ans, avec des fortunes diverses. Vito Vazquez, le capitaine, n'a pris ses fonctions qu'en 2009, mais le souvenir de cette finale perdue reste une plaie non cicatrisée. "Je n'étais pas là, mais nous étions tous très déçus et tristes, parce que nous avions laissé passer notre chance. Nadal n'était pas là, c'était notre surface de prédilection et la surface sur laquelle nous pouvions battre l'Espagne. La rencontre s'est jouée à très peu de choses. Del Potro était blessé, on a raté une balle de set dans le double, bref ce n'est pas allé dans notre sens. J'espère que nous aurons plus d'éléments en notre faveur pour cette finale." Les Argentins s'en donnent les moyens et s'entraînent ensemble depuis plusieurs jours, alors que les Espagnols ne sont réunis que depuis lundi et le retour de Londres de David Ferrer, demi-finaliste du Masters. Del Potro: "Chaque finale est différente" A leur arrivée en Andalousie, dans le stade olympique de Séville, Nadal et ses coéquipiers ont pu épier l'état de forme de leurs adversaires. Et constater que David Nalbandian frappe dans tout ce qui bouge à l'entraînement. Malgré une petite frayeur et une torsion du genou la semaine dernière, Juan Martin Del Potro balance ses grands coups droits sans appréhension. Le 11e joueur mondial a en tout cas effacé 2008 de son disque dur: "Cette finale, c'est du passé, vraiment. Depuis, nous avons beaucoup appris, j'ai beaucoup progressé dans mon jeu et nous avons une nouvelle chance ce week-end. Nous sommes tous très concentrés et prêts à tout faire pour se battre." Vazquez devrait le lancer en simple dès vendredi, avec un match difficile à négocier contre Ferrer. Nalbandian, lui, devrait être ménagé pour le double du samedi, avant d'éventuellement affronter le Valencian dans une rencontre décisive dimanche. A l'exception de Juan Monaco, finaliste à Valence et quart de finaliste à Paris-Bercy, aucun des Argentins n'a joué au cours du mois de novembre. Nalbandian, pas épargné par les pépins physiques en 2011, a multiplié les précautions d'usage pour être prêt à défier les Espagnols. "Chaque jour, je me sens de mieux en mieux", a même prévenu l'ancien n°3 mondial, très affûté. Del Potro, lui, espère un scénario favorable à son équipe pour définitivement tirer un trait sur la finale perdue à Mar del Plata: "Mais pour moi, chaque finale est différente. Les joueurs sont différents, la surface est différente, le stade est différent, et cette fois l'Espagne est favorite. Si nous sommes dans de bonnes dispositions, ce sera très différent de Mar del Plata." A l'Argentine d'écrire ce scénario inversé.