Les Anglais font la paire

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LAURENT DUYCK , modifié à
GOLF - Westwood et Poulter sont en tête du Masters d'Augusta devant Woods, 3e ex aequo.

GOLF - Westwood et Poulter sont en tête du Masters d'Augusta devant Woods, 3e ex aequo. Rien que de l'ordinaire. Au lendemain de son retour réussi à la compétition, Tiger Woods ne parlait plus vendredi que de golf et de rien d'autre. Fini les questions sur sa vie privée, sur ses déboires extra-conjugaux qui l'ont poussé à mettre sa carrière entre parenthèses pendant cinq mois. En l'espace de deux jours et de deux premiers tours contrôlés à Augusta, le n°1 mondial est redevenu un joueur de golf à part entière. Mieux, le carnassier qu'il a toujours été et dont se méfient tous ses collègues. Son sourire vendredi à l'issue d'un deuxième tour bouclé en 70 (-2) en disait long. Le Tigre est de nouveau en chasse. Et le Masters 2010 est bien une proie à portée de ses griffes. Privé de cette rage qui l'animait au tee n°1 jeudi, l'Américain est apparu moins tranchant vendredi. Mais un putting consistant lui a permis de tenir sa carte, réussissant deux birdies sur les pars 5 du retour (trous 13 et 15). De quoi réussir un 70 (-2) solide au coeur d'une deuxième journée où seuls deux hommes seulement ont fait mieux, Lee Westwood et Ian Poulter, deux Anglais qui le devancent, lui et ses quatre camarades installés à la troisième place, Phil Mickelson, Ricky Barnes, K.J. Choi et Anthony Kim, de deux coups à l'aube du troisième tour. Tiger Woods boutera-t-il l'Anglais hors de son jardin où il vise une cinquième veste verte et un quinzième Majeur ? Ou sera-t-il rattrapé ce week-end par son manque de préparation, lui qui tente de s'inspirer de Ben Hogan, vainqueur de l'US Open en 1950 sans le moindre tournoi dans les jambes ? Manassero, record de jeunesse Habituée à faire sans le maître depuis cinq mois, la concurrence s'organise. Westwood et Poulter, qui marchent dans les traces de Nick Faldo, dernier vainqueur à Augusta en 1996, ne se laisseront ainsi pas déloger des hauteurs du leaderboard facilement. Vainqueur de la Race to Dubaï, l'ancien Ordre du mérite européen, l'année dernière, le premier, malgré trois bogeys au retour (10, 14 et 18) qui ont effacé son eagle (2) et ses trois birdies (3, 6, 7) de l'aller, distille un golf d'une maturité sans faille. Le second, qui n'avait pas besoin de ça, affiche une confiance en lui énorme depuis sa victoire lors du championnat du monde de match-play, qu'importe le bogey rendu lui aussi sur le dernier trou. Plus affuté que jamais, Phil Mickelson a lui retrouvé les sensations qui le fuyaient depuis quelques semaines pour se mêler à la lutte, en compagnie notamment de la garde sud-coréenne représentée par Yong-Eun Yang, lauréat de l'USPGA l'année dernière devant Woods, et K.J. Choi qui partagera un jour de plus la partie du n°1 mondial. Derrière, les papys Fred Couples, 50 ans, et Tom Watson, 60 ans, font de la résistance, tous deux pointés à cinq longueurs du duo de tête, tandis que le Sud-Africain Ernie Els, passé dans le par total à l'issue des deux premiers tours, n'a pas abdiqué. Pour d'autres, dont Luke Donald, Padraig Harrington, Martin Kaymer (+5), Rory McIlroy (+7), Stewart Cink (+8), Paul Casey (+9) ou encore Vijay Singh (+10), le Masters 2010 est déjà terminé. Le rêve continue en revanche pour l'Italien Matteo Manassero qui a franchi in extremis le cut malgré un bogey concédé sur le dernier trou. Une performance qui vaut au jeune amateur, 16 ans, de devenir le plus jeune joueur à franchir le cut à Augusta, battant le précédant record de précocité établi en 1967 par le Sud-Africain Bobby Cole, qui avait franchi le cut juste avant son 18e anniversaire. Un record de plus l'actif de Manassero qui s'attaquera peut-être un jour à ceux de Tiger Woods.