Lemaitre: "Je suis un compétiteur"

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Propos recueillis par Olivier CHAUVET , modifié à
Nouvelle star de l'athlétisme tricolore depuis une année 2010 exceptionnelle, Christophe Lemaitre dispute le 60 mètres des championnats d'Europe en salle à Paris-Bercy. Fier de courir devant son public et auteur du meilleur temps des séries (6''59) samedi, le Haut-Savoyard espère décrocher dimanche un nouveau titre dans sa jeune carrière, même si le Britannique Dwain Chambers risque d'être un adversaire redoutable.

Nouvelle star de l'athlétisme tricolore depuis une année 2010 exceptionnelle, Christophe Lemaitre dispute le 60 mètres des championnats d'Europe en salle à Paris-Bercy. Fier de courir devant son public et auteur du meilleur temps des séries (6''59) samedi, le Haut-Savoyard espère décrocher dimanche un nouveau titre dans sa jeune carrière, même si le Britannique Dwain Chambers risque d'être un adversaire redoutable. Christophe, comment s'est déroulée votre préparation ? Après les championnats de France (en salle, disputés à Aubière les 19 et 20 février dernier, ndlr), j'ai fait une bonne semaine de travail. On a bien bossé, je suis bien préparé. Au début de cette semaine, on a pu faire des séances de tests chronométrés sur 30 et 50 mètres. Ça confirme la forme que j'ai retrouvée aux championnats de France (il s'était imposé en 6"58). On a aussi fait des séances sur les départs, on a notamment travaillé sur des fautes de placement. Avez-vous réussi à améliorer vos défauts ? En fait, on s'est aperçu avec Pierre Carraz (son entraîneur) que c'était plus un problème technique qu'une question de temps de réaction. J'étais trop penché vers l'avant dans les starting-blocks. On a essayé de travailler ça pour que je sois plus droit dans les starts. Ça a été efficace, je partais mieux, j'étais plus explosif, j'avais une meilleure sensation de vitesse. Et au niveau du temps de réaction, êtes-vous satisfait ? Oui, cet hiver, j'ai de bons temps de réaction. En début de saison, c'était plus un problème de fraicheur par rapport à tout ce qu'il s'est passé cet été. Mais, en ce qui me concerne, ça change à chaque fois. Cet été, par exemple, mes temps de réaction n'étaient pas très bons. A Barcelone, Dwain Chambers et Mark Lewis-Francis étaient mieux partis que moi. Que faudra-t-il faire pour gagner ? Il faudra que j'aille plus vite que cet hiver, voire que mon record (6"55) si je veux la médaille d'or. Peut-être même 6"50, mais c'est jouable. Si mon départ est bien négocié, je peux l'emporter. Maintenant, si Chambers fait sa course, ça risque d'être difficile. Tout se jouera au départ. Si je prends un mauvais départ, c'est foutu. Dwain Chambers est-il le favori, selon vous ? Le 60 mètres, c'est plus sa spécialité. Il est plus explosif, plus expérimenté. C'est un très bon partant. Cet hiver, il n'était pas encore à son meilleur niveau, mais moi aussi. "J'aime le 60 m, mais pas autant que le 100 m" Craignez-vous la pression du public ? Non, j'ai plutôt hâte d'y être. C'est une chance de courir à domicile. Le public va être gonflé à bloc, ça va me booster par rapport à mes adversaires. Néanmoins, avec le fait d'évoluer à Bercy, vous avez un peu une obligation de résultat... Peut-être, mais je suis serein. La pression viendra au fur et à mesure. Avez-vous appris à gérer la pression ? Je n'ai jamais vraiment travaillé là-dessus, ça s'est plus fait au fil des années. Quelle importance ont ces championnats d'Europe pour vous ? Ça représente quelque chose de courir en France. En plus, ces championnats d'Europe et la saison en salle sont une préparation grandeur nature pour l'été (qui sera marqué par les championnats du monde en Corée du Sud du 27 août au 4 septembre, ndlr). Et puis, je suis un compétiteur, j'aime me mesure à mes adversaires. Je ne pouvais pas passer tout l'hiver sans compétition. Appréciez-vous cette distance du 60 mètres ? J'aime le 60 mètres, mais pas autant que le 100 mètres. Je prends plus de plaisir sur le 100, mais le 60 mètres c'est aussi plus dynamique, plus intense. On a moins le droit à l'erreur. Il ne faut pas se laisser envahir par la pression, car si on fait une erreur, on est de suite pénalisé. Renaud Lavillenie a reproché aux médias de n'avoir parlé que de vous à Barcelone et pas des autres champions d'Europe français. Etes-vous d'accord avec lui ? Non, il y avait quand même un véritable esprit collectif à Barcelone. Je connais Renaud, il a sûrement dit ça pour rire. J'essaye de gérer la pression médiatique comme je peux de mon côté, sans que cela ne m'empêche d'atteindre mes objectifs. Mais, je suis d'accord avec lui. Il n'y a pas que moi en équipe de France. Renaud Lavillenie et Teddy Tamgho ont de très bons résultats.