Ledesma en repérages

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LAURENT DUYCK , modifié à
A bientôt 38 ans, Mario Ledesma vit ses derniers matches de rugbyman en club. Outre un titre de champion de France à défendre, avant de s'envoler en Nouvelle-Zélande pour une quatrième Coupe du monde, le talonneur argentin de l'ASM a l'occasion d'enrichir son palmarès avec le Challenge européen. La route de la finale passe vendredi par Charléty face au Stade Français, où il pourrait rebondir la saison prochaine en tant qu'entraîneur des avants.

A bientôt 38 ans, Mario Ledesma vit ses derniers matches de rugbyman en club. Outre un titre de champion de France à défendre, avant de s'envoler en Nouvelle-Zélande pour une quatrième Coupe du monde, le talonneur argentin de l'ASM a l'occasion d'enrichir son palmarès avec le Challenge européen. La route de la finale passe vendredi par Charléty face au Stade Français, où il pourrait rebondir la saison prochaine en tant qu'entraîneur des avants. Cette fois-ci, ça sent la fin. S'il a eu l'opportunité de tirer sa révérence la saison dernière, avec la satisfaction du devoir accompli, Clermont ayant enfin mis la main sur ce Bouclier de Brennus qui lui échappait depuis tant d'années, Mario Ledesma, 38 ans (il les fêtera le 17 mai prochain, entre il l'espère un quart de finale de Top 14 et une finale de Challenge européen), s'est offert quelques mois de rab qui prendront bientôt fin. "Ma décision de jouer un an de plus avait été prise avant les phases finales. Aujourd'hui, j'ai toujours la carotte de la Coupe du monde et pour moi, c'est un objectif majeur (il disputerait alors sa 4e Coupe du monde, ndlr). Et puis, ici, à Clermont, en club, il y a longtemps qu'un club n'a réussi à doubler d'une année à l'autre le championnat, sans compter la Coupe d'Europe", se justifiait-il fin septembre. Au terme d'une saison chaotique, notamment à l'extérieur, l'ASM, assurée d'une place en phase finale, est toujours en course pour défendre son titre. Son parcours en H-Cup s'est en revanche arrêté à l'issue de la phase de poules. Qu'importe, le club auvergnat a su rebondir pour s'offrir une chance de disputer une quatrième finale de Challenge européen, une compétition déjà remportée à deux reprises (1999 et 2007) pour une finale perdue en 2004. Une aventure que les Clermontois, malgré la perspective d'aller jouer à Toulouse le week-end suivant avec pour obligation de ramener au moins un point, voire plus, pour être assuré de recevoir le match de barrages à Marcel-Michelin, veulent vivre jusqu'au bout. Par respect pour la compétition, mais surtout pour eux-mêmes alors que, comme Super Mario, ils seront nombreux (Martin Scelzo, Thibaut Privat...) à quitter le club en fin de saison. Paris en famille ? "Tout doucement, c'est une petite page qui se tourne. Ça fait toujours de la peine. Il y en a certains que j'ai vu arriver, je les vois partir aujourd'hui. C'est toujours touchant. Je me suis fait des partenaires de club, mais aussi des amis. Je ne sais pas si on pourra s'en servir comme levier de motivation, mais on va essayer", avouait le capitaine Aurélien Rougerie à l'issue de la victoire auvergnate au Stade de France contre... le Stade Français en championnat. Vendredi, le billet pour Cardiff, où les Clermontois pourraient retrouver le Munster (ou les Harlequins) le 20 mai prochain, passera par Charléty, toujours contre le Stade Français. Un club que Ledesma, qui sera remplaçant au coup d'envoi, pourrait rejoindre à l'issue de la Coupe du monde en qualité d'entraîneur des avants, lui que l'ASM n'a pas cru bon de retenir... Cette rumeur, jamais démentie, prend de plus en plus d'épaisseur et s'accompagne de la probable arrivée de Gonzalo Quesada, l'actuel responsable des buteurs du XV de France, qui prendrait en charge les arrières parisiens, pour former un duo d'entraîneurs argentins, chapeauté par Michael Cheika, inédit en Top 14. Ajoutez à cela le chassé-croisé annoncé entre le Parisien Mathieu Bastareaud et le Toulonnais Felipe Contepomi, mais aussi les présences au club de Rodrigo Roncero, Juan Manuel Leguizamon ou encore... Pedro Ledesma, le frère de Mario, et voilà une nouvelle grande famille argentine prête à se reconstituer à Paris, quelques années après celle animée par le "petit général" Agustin Pichot et ses bons petits soldats. Encore trop attaché à Clermont, Ledesma ne regarde pas plus loin que le présent, avec déjà une tendance à regarder dans le rétro. "C'est particulier, car à la fin de la saison, je poserai les crampons, confiait-il la semaine dernière sur le site du club auvergnat. C'est surtout le terrain qui va me manquer, mais aussi les moments dans les vestiaires avant le match, des moments forts que je partage avec mes coéquipiers. Quand on est jeune, on n'a pas vraiment conscience de cela, mais je peux dire qu'aujourd'hui je profite à fond de tout cela, à chaque minute." Et qu'importe s'il doit au passage priver son (possible) prochain club de sa dernière chance d'accrocher une place en H-Cup la saison prochaine...