Le tour de Papé

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Benoît CONTA , modifié à
Chaque jour notre site vous fait découvrir à travers une série de portraits les joueurs de l'équipe de France en route pour la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.). Souvent handicapé par les blessures tout au long de sa carrière internationale, Pascal Papé se voit offrir l'occasion d'enfin prendre part à cette compétition mythique. Barré par Sébastien Chabal en 2007, le Parisien compte bien en profiter un maximum.

Chaque jour notre site vous fait découvrir à travers une série de portraits les joueurs de l'équipe de France en route pour la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.). Souvent handicapé par les blessures tout au long de sa carrière internationale, Pascal Papé se voit offrir l'occasion d'enfin prendre part à cette compétition mythique. Barré par Sébastien Chabal en 2007, le Parisien compte bien en profiter un maximum. Pascal le maudit. Voilà un surnom dont aurait pu être affublé Pascal Papé, en équipe de France. Deuxième-ligne au talent reconnu, et ce dès ses débuts à Bourgoin, le Lyonnais a souvent payé les multiples pépins physiques dont il a été victime, mais également les choix de sélectionneurs, qui l'ont souvent relégué au rang de doublure. Reste que cette fois, il fait partie de la liste concoctée par Marc Lièvremont, et sera donc du voyage en Nouvelle-Zélande. Une belle revanche pour le joueur du Stade Français, écarté par Bernard Laporte au dernier moment en 2007, au profit d'un Chabal reconverti deuxième-ligne pour l'occasion. "Je suis très content car cela était un objectif. Il y a quatre ans c'en était un aussi, mais je n'avais pas pu la faire et j'avais eu beaucoup de frustration, souffle le joueur, dans une interview accordée au site du Stade Français, sans toutefois vouloir parler de revanche. Il n'y a pas de revanche, car tout ce que j'ai fait depuis le début, cela fera partie de ma carrière que ce soit les bons et les mauvais moments. Donc, il n'y a aucune revanche à avoir si ce n'est que sur moi-même. Maintenant le contexte est différent et je n'ai aucune amertume". De la sagesse donc, pour un bonhomme qui aura vécu une carrière en pointillés sous le maillot frappé du Coq. "J'y vais avec beaucoup de fraîcheur" Sélectionné pour la première fois en 2004, le Rhodanien va longtemps vivre dans l'ombre de Jérôme Thion, majoritairement choisi par Bernard Laporte pour prendre place à côté du commandeur Fabien Pelous. En mars 2006, c'est une opération des lombaires pour agrandir le canal rachidien et stopper l'irritation du nerf sciatique qui ralentit sa progression, d'autant plus qu'il revient trop vite, et reconnaîtra lui-même qu'il n'était pas assez préparé. Après avoir été envoyé au casse-pipe en juin 2007 pour subir deux déroutes face aux All Blacks, dans la peau du capitaine et dans une équipe bis privée des demi-finalistes du Top 14, il est donc écarté pour le Mondial. "Aucun membre du staff technique ne m'a laissé entendre que je pouvais être en danger. Je pensais avoir la confiance de Laporte. Et, la semaine suivante, il me jette. J'ai l'impression d'avoir été pris pour un con", lance-t-il alors dans Le Progrès. Laporte parti, lui tout juste transféré au Stade Français, Pascal Papé retrouve la confiance du nouveau trio Lièvremont-Ntamack-Retière. "Pascal est un exemple de deuxième ligne moderne. Un très bon compromis entre puissance et déplacement", explique alors ce dernier. Mais les blessures vont de nouveau venir perturber ce bel équilibre. Ménisque (mars 2008), ligament croisé (mai 2008) et cuisse (novembre 2010) ne vont donc pas permettre au Parisien de s'installer de nouveau. Mais suite à la défaite à Rome dans le Tournoi 2011, les portes s'ouvrent à nouveau. "C'est la dernière chance. Ça fait un moment que je l'attends, je ne la louperai pas", lâche-t-il alors sur RMC. Mission accomplie. Place désormais au plaisir. "Cela va être tout nouveau pour moi. J'y vais avec beaucoup de fraîcheur dans ma tête parce que c'est quelque chose que je ne connais pas". A suivre jeudi: David SKRELA