Le salut bleu passe par le jeu

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LAURENT DUYCK (avec A.C. à Londres) , modifié à
Pour son dernier match d'une année 2010 marquée par le terrible fiasco de la Coupe du monde, l'équipe de France s'est offert mercredi un succès de prestige à Wembley contre l'Angleterre (2-1). Une victoire obtenue avec la manière, faite de passes courtes et de jeu dans les intervalles, qui valide le travail de Laurent Blanc et invite à l'optimisme. Enfin !

Pour son dernier match d'une année 2010 marquée par le terrible fiasco de la Coupe du monde, l'équipe de France s'est offert mercredi un succès de prestige à Wembley contre l'Angleterre (2-1). Une victoire obtenue avec la manière, faite de passes courtes et de jeu dans les intervalles, qui valide le travail de Laurent Blanc et invite à l'optimisme. Enfin ! "Ce n'est pas parce que je deviens sélectionneur que ma philosophie de jeu a changé par rapport à celle que j'avais à Bordeaux. J'espère mettre en place avec le temps une équipe qui subira le moins possible, une équipe qui maîtrisera le plus possible ses matches et imposera sa façon de jouer aux adversaires." Ainsi parlait Laurent Blanc le 6 juillet dernier, date de son premier grand oral dans le costume de sélectionneur de l'équipe de France tenu une semaine après sa nomination officielle. Un peu plus de quatre mois plus tard, et après déjà quelques signes encourageants contre la Bosnie ou face à la Roumanie lors des éliminatoires à l'Euro 2012, le successeur de Raymond Domenech a touché, mercredi dans le cadre mythique de Wembley, les premiers fruits de son travail de reconstruction sur les ruines de Knysna. Si la faiblesse de l'opposition anglaise, que la presse britannique ne se prive pas de commenter ce jeudi, et surtout le manque d'impact physique de Steven Gerrard et de ses coéquipiers jusqu'à la réduction du score de Peter Crouch invitent à la prudence et excluent tout excès de confiance - "Ce que j'ai vu ce soir est de nature à rendre optimiste, mais surtout pas euphorique", ne se trompe pas Laurent Blanc - les Bleus ont rendu l'une de leurs meilleures copies depuis bien longtemps. "On a vu une grande première mi-temps, on a su avoir la maîtrise de notre sujet, avec beaucoup de mouvements, beaucoup de qualité technique, beaucoup d'engagement", relevait avec satisfaction Hugo Lloris, capitaine d'un soir en l'absence d'Alou Diarra au coup d'envoi. Vivement 2011 Même Fabio Capello, le maître italien à la tête de la sélection aux Trois Lions, en convenait: "Les Français ont joué en passes courtes et ont eu ainsi la mainmise sur le ballon." Un résumé des ambitions de Laurent Blanc pour cette équipe de France. "Même si on a eu très peu de temps pour préparer ce match, la philosophie qui était en place, c'est qu'il fallait produire du jeu, jouer à terre, conserver le ballon. On savait que si on proposait du jeu athlétique, ils étaient plus forts que nous dans ce domaine", analysait le sélectionneur tricolore. Relais du patron des Bleus sur le terrain, Yoann Gourcuff est celui qui en parle le mieux: "La philosophie du coach, c'est que si on joue bien, on a plus de chances de gagner des matches. (...) Quand il y a du mouvement et qu'on arrive à jouer dans les intervalles, le jeu de l'équipe est plus fluide. Le coach demande à Hugo (Lloris) de repartir de derrière, les deux défenseurs centraux sont très écartés, on a l'apport des latéraux qui aident offensivement, et nous au milieu, on essaie de bouger, de se mettre dans les intervalles, de jouer à une ou deux touches de balle. Ce ne sont pas des choses forcément très compliquées, mais ça fait courir l'adversaire, et au final, on a réussi à les déséquilibrer assez facilement, c'est vraiment une satisfaction." Résultat, pour la première fois depuis bien longtemps, les Bleus ont donné l'impression par instants, surtout en début de match, de dominer leur sujet, de contrôler le cuir et surtout d'offrir des solutions au porteur du ballon. Comme l'Espagne, Arsenal ou encore le Barça ont l'habitude de le faire... "Ce soir, c'est l'équipe de France qui a gagné le milieu. Quand une équipe a le ballon, c'est toujours une bonne chose, elle fait courir l'adversaire, notait Laurent Blanc. Mais ça ne suffit, pas, il faut ensuite savoir se projeter vers l'avant pour se créer des occasions, on l'a fait, on s'est créé quelques situations dangereuses." Suffisamment pour revenir de Wembley avec une victoire. "Les joueurs s'en souviendront", promettait le sélectionneur. Les supporteurs de l'équipe de France, pas gâtés depuis longtemps, aussi. Et tous d'être impatients de valider cette performance contre le Brésil en février prochain. Vivement 2011 !