Le joker, c'est Djokovic !

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LAURENT DUYCK , modifié à
Si ce n'est Roger Federer ou Rafael Nadal, c'est donc Novak Djokovic. Porté par la victoire de la Serbie en Coupe Davis, le n°3 mondial a attaqué l'année 2011 en remportant l'Open d'Australie. Déjà lauréat à Melbourne en 2008, le Serbe a dominé en trois sets (6-4, 6-2, 6-3) Andy Murray qui perd là sa troisième finale dans un tournoi du Grand Chelem.

Si ce n'est Roger Federer ou Rafael Nadal, c'est donc Novak Djokovic. Porté par la victoire de la Serbie en Coupe Davis, le n°3 mondial a attaqué l'année 2011 en remportant l'Open d'Australie. Déjà lauréat à Melbourne en 2008, le Serbe a dominé en trois sets (6-4, 6-2, 6-3) Andy Murray qui perd là sa troisième finale dans un tournoi du Grand Chelem. La hiérarchie a été respectée. Faute de retrouver Roger Federer ou Rafael Nadal en finale, une première dans un tournoi du Grand Chelem depuis trois ans, il fallait donc miser cette année en Australie sur le plus régulier des éternels dauphins du Suisse et de l'Espagnol, lesquels se sont partagé 21 des 23 derniers Majeurs. Déjà lauréat à Melbourne en 2008, installé à la troisième place mondiale depuis août 2007, à l'exception de quelques semaines au deuxième rang (en 2010) et de cinq mois à l'échelon inférieur (de mai à octobre 2009), Novak Djokovic a gagné dimanche son duel de "seconds couteaux" avec Andy Murray. A bientôt 24 ans, un âge où Nadal en compte déjà neuf, le Serbe décroche là le deuxième Majeur de sa carrière aux dépens de l'Ecossais qui devient lui le joueur de l'ère Open sans titre en Grand Chelem le plus malheureux avec trois finales perdues (US Open 2008, Australie 2010 et 2011), s'inclinant à chaque fois en trois petites manches... Alors que les Britanniques se lassent désespérément de trouver l'héritier de Fred Perry, dernier vainqueur britannique d'un Majeur... en 1936 (US Open), Djokovic, qui a toujours été plus en avance que son aîné d'une semaine, s'impose en ce début d'année 2011 comme le joueur capable de briser l'hégémonie du couple Nadal-Federer dans les mois, ou peut-être les semaines, à venir. Porté par la victoire de la Serbie en Coupe Davis, quand son adversaire ne compte aujourd'hui que sur l'indéfectible soutien de... sa mère, «Nole» a présenté son meilleur tennis tout au long de cette quinzaine, ne perdant qu'un set au deuxième tour, avant de se montrer intraitable par la suite, autant en demi-finale contre Federer, qui était le tenant du titre, qu'en finale face au Britannique. Djoko plus rapide que son ombre Battu lors de leurs trois dernières confrontations par Murray, à chaque fois sur dur, Djokovic s'est montré bien trop solide dans cette finale pour offrir la moindre ouverture à son adversaire, lequel est vite apparu résigné, donnant l'impression de porter sur ses épaules le poids des attentes. Après un interminable combat dans les premiers jeux du match (quatre jeux en trente minutes) entre un Britannique trop attentiste et un Serbe trop pressé (15 fautes directes), le second accélère, s'offrant deux balles de set au terme d'un rallye de 38 coups ! Une occasion qu'il saisit pour empocher la première manche en 59 minutes. Murray ne s'en remettra pas. Lâché par une première balle en berne (53%), l'Ecossais abandonne les cinq jeux suivants à son adversaire qui, malgré une timide réaction du rouquin, conclut l'affaire en quarante minutes (6-2). S'il l'a déjà fait à deux reprises contre Richard Gasquet en Grand Chelem, le n°5 mondial n'effacera jamais ces deux manches de retard. En dépit d'une belle résistance, il se heurte à un mur dans un étonnant jeu de miroirs entre deux joueurs qui ont fait de la défense leur meilleure arme. Son reflet est tout simplement plus rapide, plus fort, plus précis, plus décidé. Breaké d'entrée de troisième manche, puis devant à 3-1 grâce un revers en bout de course suite à une défense incroyable, et de nouveau accroché par Murray qui n'abdique pas (3-3), Djokovic finit par faire la différence physiquement. Plus solide et plus endurant malgré une coupure hivernale réduite à sa plus simple expression dans la foulée de la victoire de la Serbie en Coupe Davis, le « joker » porte un dernier coup fatal à Murray qui s'incline après 2h39' de jeu (6-4, 6-2, 6-3). "Novak mérite de gagner, il a fait une quinzaine formidable", constate sans amertume l'Ecossais qui promet de revenir l'année prochaine pour gagner. Djokovic ne doute pas de l'avenir doré de son adversaire. Mais pour l'heure, c'est peut-être lui le meilleur joueur au monde à l'heure actuelle. Et sûrement la meilleure alternative au duo Nadal-Federer.