Le combat des chefs

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François QUIVORON , modifié à
Après les quatre premiers mondiaux en demies, voilà les deux meilleurs en finale de l'US Open. Novak Djokovic, en route pour un petit Chelem, retrouve ce lundi le tenant du titre, Rafael Nadal, pour une sixième finale cette saison entre les deux hommes. Le Serbe, qui a gagné les cinq premières, a l'ascendant psychologique sur son adversaire, prêt au combat pour inverser le rapport de force.

Après les quatre premiers mondiaux en demies, voilà les deux meilleurs en finale de l'US Open. Novak Djokovic, en route pour un petit Chelem, retrouve ce lundi le tenant du titre, Rafael Nadal, pour une sixième finale cette saison entre les deux hommes. Le Serbe, qui a gagné les cinq premières, a l'ascendant psychologique sur son adversaire, prêt au combat pour inverser le rapport de force. Pour la quatrième année d'affilée, la finale messieurs de l'US Open se déroule un lundi, conséquence d'une météo capricieuse tout au long de la deuxième semaine. Mais ce report rajoute, s'il en fallait, un brin d'impatience à l'idée de retrouver les deux meilleurs joueurs du monde face-à-face sur le Stadium Arthur-Ashe, Novak Djokovic et Rafael Nadal. C'est déjà la sixième fois qu'ils s'affrontent cette saison, pour autant de finales, toutes gagnées pour le moment par le Serbe. "Cette année j'ai perdu cinq matches contre lui, cinq finales. Celle-là sera la sixième. C'est un avantage pour lui. Il est de manière évidente le favori pour cette finale, et je sais que je dois faire quelque chose de mieux pour essayer de changer cette situation", a résumé Nadal, cernant tous les enjeux de ce dernier rendez-vous new-yorkais. D'Indian Wells à Wimbledon, en passant par Miami, Madrid et Rome, l'Espagnol si conquérant s'est transformé en joueur conquis et soumis. De ces défaites est né un complexe d'infériorité, peut-être inconscient, comme Roger Federer a pu en avoir contre lui. Ce complexe, Nadal le nourrit jusque dans ses paroles: "Je ne suis pas content de ma performance mentale contre lui cette année. C'est la vérité, non ? Parce qu'à certains moments, je n'ai pas vraiment cru à 100 % à la victoire. C'est un gros problème. Car quand cela arrive, vos chances sont vraiment réduites, de beaucoup. Car si vous y croyez, vous courez plus, vous remettez une balle de plus dans le court." Seulement en a-t-il les moyens ? Sa montée en puissance tout au long de la quinzaine de Flushing Meadows l'autorise à défendre son titre avec ardeur, mais il a en face de lui un joueur quasi invincible. Le petit Chelem pour Djokovic ? Si le jeu de Federer le sublime, celui de Djokovic annihile plus que tout autre les lifts bondissants de Nadal. Contre le Majorquin, le n°1 mondial joue "debout sur la table", coupe les trajectoires et agresse son adversaire côté coup droit, une filière de jeu qui ne laisse pas une seconde à l'Espagnol pour s'organiser. La saison dernière, Nadal avait construit sa victoire à l'US Open en raccourcissant les échanges, grâce notamment à une première balle devenue l'espace d'un été studieux une arme redoutable. Celle-ci a perdu de sa vigueur et contre un relanceur de la trempe de Djokovic, cela devient forcément problématique, Federer en sait quelque chose. Même jugé plus lent cette année, le DecoTurf de New York correspond mieux au jeu de Djokovic qui, sur surface dure en 2011, n'a perdu qu'une fois en trente matches disputés. Une défaite qui n'en était pas vraiment une puisqu'il abandonna en finale de Cincinnati contre Andy Murray. Vainqueur de l'Open d'Australie et de Wimbledon, le Serbe vise un petit Chelem qui aurait fière allure. Et qui sait s'il ne serait pas à un match du Grand Chelem tout court si Federer n'avait pas volé sur le Philippe-Chatrier à Roland-Garros en juin dernier. Avec des "si", on peut refaire l'histoire, mais Djokovic est en train d'en écrire un chapitre remarquable qu'il aimerait parapher d'un premier sacre à l'US Open.