Le Real au coeur de la polémique

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Real Madrid a frappé un grand coup. A l'ouverture du marché estival, le club madrilène, qui avait déjà créé la sensation en recrutant Kaka pour 65 millions d'euros, est entré dans l'histoire en s'adjugeant le record pour un transfert, celui de Cristiano Ronaldo pour 93 millions d'euros. Le début d'une polémique...

Le Real Madrid a frappé un grand coup. A l'ouverture du marché estival, le club madrilène, qui avait déjà créé la sensation en recrutant Kaka pour 65 millions d'euros, est entré dans l'histoire en s'adjugeant le record pour un transfert, celui de Cristiano Ronaldo pour 93 millions d'euros. Le début d'une polémique...A l'annonce de la somme proposée par le Real Madrid, et acceptée par Manchester United, pour le transfert de Cristiano Ronaldo*, soit 93 millions d'euros, les critiques n'ont pas tardé à se faire jour. Michel Platini, président de l'UEFA, s'était dit "interpellé" par cet "enchaînement presque quotidien des transferts mirobolants au moment où le football européen fait face à de dangereux défis financiers", remettant au centre du débat "la question du fair-play financier et de l'équilibre des compétitions". De quoi relancer, dans l'esprit du patron du football européen, la nécessité d'un contrôle financier au niveau continental.Si le montant astronomique offert par le Real Madrid a de quoi choquer le monde sportif quant aux forts déséquilibres qu'il met à jour entre les clubs et les différents championnats européens, le sujet dépasse le cadre strict du football pour devenir un véritable sujet de société dont s'est emparée la presse espagnole, comme l'explique au micro d'Europe 1 Frédéric Bolotny, chercheur au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges: "Il peut y avoir un effet boomerang. La communication de Florentino Perez est fondée sur l'image de la marque Real, mais aussi des grands joueurs, Ronaldo, Kaka, autrefois Zidane. Mais quand on mise sur l'image, il vaut mieux être populaire. Un moment donné des voix s'élèvent en Espagne pour critiquer cet investissement qui est indécent et déconnecté du monde réel. Le foot est souvent irrationnel, mais il devrait par moment revenir dans la société civil et regarder le monde qui l'entoure". 153 millions d'euros de prêt obtenu par le RealL'annonce faite par la caisse d'épargne espagnole, Caja Madrid, mardi, n'est pas de nature à calmer les esprits. L'établissement a déclaré avoir alloué un crédit "d'un montant de 76,5 millions d'euros" au club madrilène, soit la moitié des 153 millions d'euros de prêt obtenu par le Real Madrid, sans confirmer toutefois à quoi ont servi ces fonds. L'autre part, selon le journal El Mundo, a été versée par la banque Santander. Le quotidien espagnol révèle ainsi que le conseil d'administration de Caja Madrid, en partie contrôlé par les pouvoirs politiques locaux, aurait, dans son ensemble, approuvé le prêt affirmant par la même que les représentants des syndicats et des partis politiques de gauche auraient donné leur feu vert.L'opération, accompagnée d'une "double garantie" de nature confidentielle, est jugée sans risque par les deux banques qui ont accordé leur confiance au nouveau président du Real, Florentino Perez, homme d'affaires reconnu dans la construction. Les retombées financières autour des deux joueurs, véritables stars médiatiques autant que sportives, devraient assurées des revenus conséquents aux Merengues. Des arguments qui ne sont pas pour désamorcer la polémique auprès de ceux qui, comme le précisait El Mundo dans ses colonnes, trouvent ces sommes "disproportionnées et injustifiées dans un contexte de crise économique qui a mis au chômage des millions de personnes"...*L'accord définitif entre les deux clubs et le joueur portugais devrait intervenir avant le 30 juin prochain.