Le Paris (United) d'Asloum

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François TESSON Br De Sports.fr , modifié à
Un an à peine après avoir quitté les rings, Brahim Asloum signe son retour dans le milieu de la boxe en s'associant au lancement de la WSB (World Series of Boxing), une compétition mondiale amateur. L'ancien champion du monde est le propriétaire de la franchise parisienne, Paris United, composée notamment de jeunes boxeurs français. L'objectif est de leur apporter une structure stable et de la visibilité.

Un an à peine après avoir quitté les rings, Brahim Asloum signe son retour dans le milieu de la boxe en s'associant au lancement de la WSB (World Series of Boxing), une compétition mondiale amateur. L'ancien champion du monde est le propriétaire de la franchise parisienne, Paris United, composée notamment de jeunes boxeurs français. L'objectif est de leur apporter une structure stable et de la visibilité. Il avait quitté la boxe un peu aigri. Remonté même, contre les promoteurs et les diffuseurs qui ont boudé ce qui aurait pu être son dernier combat. La (dure) loi de la boxe professionnelle. Parti étudier le droit du sport, Brahim Asloum effectue son come-back près des rings cet automne. Pour porter en France un nouveau projet, censé apporter un peu de solidité dans les structures de la boxe mondiale, réputée pour son opacité et sa fragmentation. Cette nouveauté, ce "chamboulement" dans la boxe professionnelle en train de sérieusement s'essouffler, c'est la World Series of Boxing (WSB). Un championnat international, d'abord par équipes puis ensuite individuel, organisé par l'AIBA, l'Association internationale de boxe amateur. Il se découpe en trois conférences, sur trois continents (Asie, Amérique du Nord, Europe), et chaque conférence comprend quatre franchises: Paris, Moscou, Milan et Istanbul pour l'Europe. Les équipes s'affrontent chacune deux fois à domicile et deux fois à l'extérieur, pour un total de 12 journées, à l'issue desquelles les trois vainqueurs de conférence et le meilleur deuxième sont qualifiés pour les demi-finales. Les matches comprennent cinq combats, un dans chaque catégorie. Cinq rounds de trois minutes par combat, sans casque ni maillot, avec affichage des scores entre chaque round pour plus de spectacle. Les deux meilleurs par catégories s'affronteront ensuite dans un championnat individuel. Dans les locaux de l'Insep Voilà le projet qui a emballé Brahim Asloum. Le champion olympique des mi-mouches en 2000, puis champion du monde 2007, n'a pas hésité à s'engager dans la franchise parisienne, Paris United, dont il sera le président et le propriétaire. Asloum y voit "un système conçu pour les athlètes". Il s'explique: "Cela donnera à la boxe une meilleure visibilité avec des saisons et un calendrier précis, pour une meilleure couverture télévisuelle (L'Equipe TV en France) avec des rendez-vous réguliers. Il permettra aussi aux athlètes d'avoir un vrai statut, une meilleure sécurité financière et des perspectives." Olympiques, principalement. Car c'est l'argument de poids de la WSB. Les boxeurs seront autorisés à participer aux Jeux Olympiques, tout comme aux championnats du monde amateurs. Cela a permis de rallier les familles de la boxe française. Le CNOSF, mais aussi la Fédération française de boxe, qui a fini par adhérer au projet. La FFB mettra ses installations et aussi les entraîneurs nationaux au service de la franchise parisienne, qui prendra ses quartiers à l'Insep. Le DTN Dominique Nato sera d'ailleurs le directeur sportif de Paris United. Pour composer l'équipe en compagnie de Brahim Asloum, il n'a pas hésité à piocher dans le vivier de l'Insep. On retrouve ainsi Alexis Vastine, médaillé de bronze à Pékin en 2008 après des décisions contre lui pour le moins litigieuses en demi-finale, Nordine Oubaali, médaillé de bronze aux Mondiaux Aiba en 2007, ou encore Tony Yoka, "le Teddy Riner du Judo" dixit Asloum, 2 mètres, 105 kg, et élu meilleur boxeur des Jeux Olympiques de la Jeunesse après son titre à Singapour en aout dernier. Sur les 14 boxeurs, il y a aussi cinq étrangers, "draftés" en juin dernier. Asloum prévoit d'intégrer des actuels juniors et cadets dans l'effectif pour les saisons prochaines. L'enjeu financier Car le développement des jeunes boxeurs sera l'un des deux enjeux majeurs de la WSB. "Une structure saine, en lien avec l'équipe de France, idéale pour nous recentrer sur nos objectifs", décrit Nordine Oubaali. A terme, pour la jeune équipe parisienne (22 ans de moyenne d'âge), le rêve est évidemment olympique. "On souhaite qu'il y en ait un maximum sur un podium à Londres", clame Denis Masseglia, le président du CNOSF. "Il n'y a rien de plus beau qu'un titre olympique", reprend Asloum, en connaisseur. Mais pour le "boss" parisien, qui assure qu'il sera proche de ses athlètes au quotidien, l'enjeu est aussi financier. La licence est de 300 000 euros par an pour les franchises. Asloum, qui s'est engagé personnellement, croit le système "pérenne financièrement". Il espère convaincre des partenaires ou ses sponsors de le rejoindre, comme Dolce & Gabbana l'a fait avec le Thunder de Milan. La capitale lombarde sera d'ailleurs le premier déplacement du Paris United, le 19 novembre prochain, une semaine avant la première à domicile, à la Halle Carpentier, contre les Kremlin Bears de Moscou. Si le public est au rendez-vous, on en saura alors un peu plus sur la viabilité du projet.