Le Monte-Carlo vit toujours

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Thomas SINIECKI Br D'Autonews.fr, pour Sports.fr , modifié à
Bien que privé du statut WRC et de ses stars, dont Sébastien Loeb, recordman de victoires sur l'épreuve, le Rallye Monte-Carlo, qui s'ouvre ce mercredi, entend bien fêter dignement son centenaire. Inscrit au calendrier de l'IRC et comprenant les spéciales qui en ont fait sa légende, ce Monte-Carl' 2011 affiche pour cela un plateau conséquent.

Bien que privé du statut WRC et de ses stars, dont Sébastien Loeb, recordman de victoires sur l'épreuve, le Rallye Monte-Carlo, qui s'ouvre ce mercredi, entend bien fêter dignement son centenaire. Inscrit au calendrier de l'IRC et comprenant les spéciales qui en ont fait sa légende, ce Monte-Carl' 2011 affiche pour cela un plateau conséquent. 100 ans, cela se fête ! Surtout lorsqu'il s'agit du Rallye Monte-Carlo, véritable monument du sport automobile, au même titre que son homologue de la Principauté ou Spa-Francorchamps en Formule 1. Mais un peu plus encore pour le Monte-Carl', puisqu'à titre de comparaison, Spa n'a accueilli le Grand Prix de Belgique qu'à partir de 1924, tandis que Monaco abrite la F1 depuis 1929. En 2011, le Rallye Monte-Carlo a fait le pari du retour aux sources, autant que faire se peut. Pour sa 79e édition (l'épreuve n'a pas eu lieu de 1913 à 1923, puis de 1940 à 1948, ainsi qu'en 1957 et 1974), le mythe est à nouveau bouté hors du calendrier WRC, et ce pour la troisième année d'affilée. Des spéciales de légende Comme en 2010, le Monte-Carl' a trouvé refuge au sein de l'IRC (Intercontinental Rally Challenge), la deuxième division du WRC en quelque sorte. Dans un premier temps, l'élite du rallye avait décidé d'inscrire l'épreuve une année sur deux au calendrier, comme les autres. L'Automobile Club de Monaco a fait encore plus fort l'an dernier, en s'excluant volontairement du WRC. Pas de Sébastien Loeb donc cette année, lui qui détient le record de victoires sur l'épreuve avec cinq succès, en 2003, 2004, 2005, 2007 et 2008. Privé de participation par la force des choses en 2009 et 2010, l'Alsacien a laissé le soin à son poulain Sébastien Ogier (Peugeot 207 S2000) et à Mikko Hirvonen (Ford Fiesta S2000) de remporter les deux dernières éditions, à chaque fois en ouverture de la saison IRC. Trop heureux de récupérer l'organisation d'un tel joyau, les organisateurs d'un championnat toujours plus suivi ne se privent évidemment pas de le placer à ses dates traditionnelles de janvier. Et paradoxalement, cette descente d'un niveau a permis au Monte-Carl' de retrouver ses tracés de la belle époque, alors que le WRC imposait un parcours plus ramassé. Hormis la neige sur le bord de la route - qui ne devrait pas être de la fête, sauf improbable revirement de météo - tous les ingrédients seront au rendez-vous : Antraigues et Burzet dès mercredi, Saint-Jean-en-Royans le jeudi, pour finir le lendemain par Monaco. Et bien sûr par le légendaire col du Turini, tard dans la soirée de vendredi, un col gravi tous les ans par les Italiens venus profiter du spectacle. Verini en vétéran 32 voitures S2000 (la catégorie la plus élevée en IRC) sont au départ de ce Monte-Carl' du centenaire, accompagnées par un contingent conséquent de 88 amateurs, pour un total de 120 équipages. En 2005, seules 34 voitures avaient pris le départ... Parmi les concurrents prêts à en découdre et à tourner une nouvelle page d'histoire, des mastodontes tels que François Delecour, vainqueur en 1994 et âgé aujourd'hui de 48 ans : "Même s'il n'y a pas autant de spéciales qu'à la grande époque, les plus mythiques sont au programme", déclarait-il mardi dans les colonnes de L'Equipe. "Ça me rappelle la grande époque." Quant à la plus grande époque, celle des Darniche, Röhrl ou encore Michèle Mouton, d'autres la perpétueront. Maurizio Verini, ancien champion du monde des rallyes, sera ainsi le vétéran de l'épreuve en prenant le volant à... 66 ans, affublé de son n°37 et d'une Mitsubishi Evo 3. L'Italien a terminé son dernier Monte-Carl' en 1996, alors que son ultime participation a été ternie par un abandon en 1999. "Je veux voir si à mon âge, je peux encore répondre aux contraintes physiques qu'un évènement comme le Monte-Carlo réclame ", indique-t-il sur le site de l'IRC. "Ce ne sera pas facile mais je pense que mon expérience peut m'aider sur les sections longues." Il faut lui souhaiter, car la concurrence a les dents longues, une ou deux générations plus bas. Juha Hanninen, champion IRC en titre, les frères Solberg (Petter et Henning), le champion de France Bryan Bouffier ou encore Stéphane Sarrazin en seront, notamment. Tous prêts à inscrire leur nom au palmarès pour laisser une trace historique sur le Monte-Carl', et peut-être démarrer une série aussi belle que celle de Tommi Mäkinen. Le Finlandais reste le pilote au plus grand nombre de victoires consécutives, quatre de 1999 à 2002. C'était une autre époque, mais c'était aussi une grande époque.