Le Brésil monte en puissance

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Laurent DUYCK , modifié à
CM 2010 - Vainqueur avec la manière de la Côte d'Ivoire (3-1), le Brésil est en huitièmes de finale.

CM 2010 - Vainqueur avec la manière de la Côte d'Ivoire (3-1), le Brésil est en huitièmes de finale."Tout n'est que question d'efficacité." Les Brésiliens ont appliqué encore à la lettre la maxime préférée de leur sélectionneur. Mouton noir du Brésil au milieu des années 1990 où il a construit sa réputation de joueur pour son travail de sape dans l'entrejeu plus que pour sa technique, à l'instar d'un Didier Deschamps qu'il croisa en finale de la Coupe du monde 1998, Dunga a construit son équipe à son image. Solide et appliquée. A défaut d'être spectaculaire comme lui demandent pourtant tous les journalistes du pays (12 tirs, dont six cadrés). Ces derniers doivent se rendre à l'évidence : les résultats sont là, la Seleçao étant la deuxième équipe qualifiée pour les huitièmes de finale après sa victoire contre la Côte d'Ivoire (3-1). Vainqueur de la Copa America (2007) et de la Coupe des Confédérations en 2009, le Brésil est en route pour le triplé sous la direction de son champion du monde 1994. "Je suis satisfait de la victoire mais je veux plus, je veux que nous marquions plus de buts", avait seulement regretté Dunga à l'issue de la victoire de son équipe contre la Corée du Nord pour ses premiers pas en Afrique du Sud (2-1). "Tout le monde doit être efficace, en attaque et en défense. Sans cela, vous n'arrivez à rien", avait-il ajouté. Message là encore entendu par ses joueurs qui ont fait preuve d'un réalisme à l'allemande face à la Côte d'Ivoire, battue cinq jours après son nul obtenu contre le Portugal (0-0) et qui n'a déjà plus son destin en main. Kaka expulséS'ils auront encore concédé un but dans le dernier quart d'heure, la faute à une absence de sa défense centrale sur une montée de Didier Drogba, auteur du premier d'un joueur africain en Coupe du monde contre la Seleçao malgré son handicap évident lié à sa blessure au bras, les Brésiliens s'étaient déjà mis à l'abri grâce à une efficacité redoutable devant le but. Sur sa première véritable occasion, après une frappe de Gilberto Silva contrée et une autre de Robinho non cadrée (19e), Luis Fabiano, servi par Kaka, ouvre la marque du frappe puissante au premier poteau sous la barre de Barry (25e, 1-0). En réussite sur ces mêmes terrains sud-africains l'année dernière lors de la Coupe des Confédérations durant laquelle il avait inscrit cinq buts et gagné ses galons de titulaire indiscutable, l'attaquant du FC Séville met rapidement son équipe à l'abri au retour des vestiaires au terme d'un petit numéro en solo. Assez solide au duel pour gagner le ballon, avec une main au passage, le Brésilien enchaîne deux coups du sombrero, l'un sur Zokora, l'autre sur Kolo Touré, mais aussi... un nouveau contrôle du haut du bras droit, avant de marquer d'une belle reprise du gauche (50e, 2-0). A l'exception d'une tête de Drogba trop croisée sur un centre de Dindane (53e), le Brésil n'est pas inquiété et, après une frappe de Kaka à bout-portant repoussée par Barry (61e), triple même la mise, oeuvre d'Elano sur un centre à ras de terre de Kaka (62e, 3-0). Jusqu'à l'heure parfaite, la soirée brésilienne se conclut dans la douleur. Celle d'Elano, blessé à la cheville droite et contraint de céder sa place à Daniel Alves, doublé au poste d'arrière droit par Maicon (67e). Celle de Julio Cesar qui s'incline sur cette tête de Drogba, oublié par la charnière centrale du Brésil (79e, 3-1). Celle de Kaka, exclu injustement pour une simulation honteuse de Keita, entré en jeu dix minutes plus tôt (88e). Vigilant en fin de match sur une frappe de Yaya Touré (90e) et sur un centre vicieux de Keita (92e), Julio Cesar évite que cette soirée ne termine plus mal encore. Le Brésil est qualifié pour les huitièmes de finale. Et vient d'envoyer un signal fort à tous les autres prétendants au titre. Celui d'une équipe terriblement efficace.