Le Brésil en territoire ennemi

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Alexandre MISPELON , modifié à
Double tenante du titre et grande favorite, la Seleçao de Mano Menezes aborde sa Copa America tournée vers l'avenir, Jeux Olympiques et Coupe du monde 2014. Emmenés par les jeunes prodiges Neymar et Ganso, les Brésiliens comptent bien accroitre leur domination dans cette compétition en s'imposant sur les terres de son rival argentin. Ceci passe par une victoire dès dimanche soir pour son match d'ouverture face au Venezuela.

Double tenante du titre et grande favorite, la Seleçao de Mano Menezes aborde sa Copa America tournée vers l'avenir, Jeux Olympiques et Coupe du monde 2014. Emmenés par les jeunes prodiges Neymar et Ganso, les Brésiliens comptent bien accroitre leur domination dans cette compétition en s'imposant sur les terres de son rival argentin. Ceci passe par une victoire dès dimanche soir pour son match d'ouverture face au Venezuela. Quel sera le visage de ce Brésil new-look ? Depuis son échec lors du Mondial Sud-africain en 2010, le Brésil a décidé de changer son fusil d'épaule en vue de la Coupe du monde 2014 sur ses terres, seule préoccupation de tout un pays... Mano Menezes incarne à lui seul le renouveau de cette Seleçao. Choisi l'été dernier contre toute attente par la fédération brésilienne, qui avait initialement songé à Muricy Ramalho pour remplacer Dunga, l'ancien entraîneur des Corinthians a complètement rajeuni l'effectif brésilien en intégrant notamment les jeunes prodiges Ganso, Neymar ou encore Lucas. Cet ancien défenseur de seconde zone a instauré une nouvelle mentalité à un groupe totalement remanié. Comme il l'avait promis lors de sa prise de pouvoir, Mano Menezes a privilégié la carte jeune avec des joueurs issus du championnat local, contrairement à son prédécesseur souvent décrié. Un championnat brésilien, représenté par Santos (Neymar, Ganso et Elano), Fluminense (Fred), Sao Paulo (Lucas) ou encore Gremio (Victor), qui comptent le plus de sélectionnés avec la Serie A. Avec une moyenne d'âge de 26 ans, les Auriverde sont clairement tournés vers l'avenir avec en ligne de mire la Coupe du monde 2014. Robinho: "Les fans attendent beaucoup de nous. Trop, peut-être..." "Nous avons décidé de nous lancer dans un travail de rénovation", explique le sélectionneur sud-américain pour RFI. "Dans cette optique, nous ne visons pas seulement la Coupe du monde, mais aussi les Jeux olympiques. C'est pourquoi nous avons convoqué des joueurs qui auront l'âge requis pour être de la partie à Londres en 2012". Cette prometteuse jeunesse brésilienne est tout de même bien entourée par les incontournables, Robinho ainsi que le trio interiste Julio Cesar, Maicon et Lucio. Victorieux face aux Etats-Unis, l'Ecosse, l'Ukraine ou encore la Roumanie, les Brésiliens se sont malgré tout inclinés face à l'Argentine et la France avant un triste remake du quart de finale du Mondial 2010, Brésil-Pays-Bas (0-0). Un bilan mitigé et une équipe qui ne séduit pas son public, en témoigne les « olé » moqueurs qui ont accompagné la dernière sortie de la Seleçao au stade Pacaembu de Sao Paulo face à la Roumanie (1-0). "En Argentine, nous n'aurons pas autant de pression", affirme Robinho, meilleur buteur actuel de sa sélection. "Je pense que notre façon de jouer va s'en ressentir. Ici, au Brésil, les fans attendent beaucoup de nous. Trop, peut-être...". Dimanche soir face au Venezuela, le double tenant du titre aura l'occasion de faire taire les critiques et de passer son premier grand test sous l'ère Menezes. En Argentine, le contexte sera néanmoins plus que défavorable pour les Auriverde, qui restent sur deux succès consécutifs en Copa America face à l'Albiceleste, dont un cinglant 3-0 en finale de la dernière édition... Star de Santos, Neymar pourrait bien être l'homme clé de la Seleçao lors de cette compétition. Le digne héritier du "Roi" Pelé espère bien conduire son équipe vers une cinquième victoire en six éditions. Dans un groupe B plus que gracieux, avec la présence du Paraguay, de l'Equateur et du Venezuela, le Brésil pourrait, si tout se passe bien, retrouver son éternel rival argentin en finale le 24 juillet prochain à Buenos Aires. Un choc alléchant entre un football argentin en crise, en témoigne la descente aux enfers de River Plate, et un football brésilien ultra-dominateur sur le continent sud-américain, symbolisé par la récente victoire de Santos en Copa Libertadores. Destins croisés pour leur sélection nationale ?