Le BO, c'est moche...

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LAURENT DUYCK , modifié à
Le sans-faute n'était pas loin pour les clubs français ce week-end en H-Cup. Une seule des sept équipes engagées dans la compétition a chuté : Biarritz. Et quelle défaite, le BO s'inclinant petitement sur la pelouse des modestes Italiens d'Aironi (28-27) après avoir pourtant pris rapidement le contrôle du match. Un revers qui fait tache et qui plombe les chances des Biarrots de recevoir en quarts de finale.

Le sans-faute n'était pas loin pour les clubs français ce week-end en H-Cup. Une seule des sept équipes engagées dans la compétition a chuté : Biarritz. Et quelle défaite, le BO s'inclinant petitement sur la pelouse des modestes Italiens d'Aironi (28-27) après avoir pourtant pris rapidement le contrôle du match. Un revers qui fait tache et qui plombe les chances des Biarrots de recevoir en quarts de finale. Deux semaines après le naufrage du XV de France face à l'Australie (16-59), le rugby français n'aurait pas craché sur la conquête d'un nouveau Grand Chelem, celui-là venu de ses clubs du Top 14 sur le front européen. Le coup n'est pas passé loin. Et si l'on préfèrerait retenir les victoires à l'extérieur, les premières de leur jeune histoire dans la compétition, du RC Toulon sur la pelouse des London Irish (13-19) et du Racing-Métro 92 à Watford contre les Saracens (21-24), le très convaincant succès de Clermont face au champion 2009, le Leinster (20-13), ou encore le sans-faute du Stade Toulousain, qui a assumé son statut de tenant du titre à Glasgow (16-28), l'improbable défaite de Biarritz contre Aironi (27-28) fait aujourd'hui tache à plus d'un titre. Parce que l'occasion était belle pour le rugby français de prouver que les maux de son équipe nationale ne sont pas le seul fait de la prétendue faiblesse de son championnat. Et parce qu'elle est le reflet d'une certaine suffisance que peuvent parfois afficher les équipes de l'Hexagone. Spectateur navré de ce spectacle, Laurent Rodriguez, le manager du Biarritz Olympique, n'y allait pas par quatre chemins pour commenter l'inexcusable. "C'est la honte, se lamentait-il dans Sud Ouest. Nous n'avons pas été respectueux de cette équipe. La honte qui était la nôtre avec les deux entraîneurs Jean-Michel Gonzalez et Jack Isaac. On se dit que nous, l'encadrement, nous n'avons pas été bons parce nous n'avons pas su faire comprendre aux joueurs qu'il fallait respecter ces adversaires." Plus de joker Pour ne pas l'avoir fait, après avoir rapidement pris le contrôle du match grâce à deux essais rapides signés de Terrain et Ngwenya, les Biarrots ont offert leur première victoire de la saison aux Italiens qui, en onze matches, neuf en Ligue celte qu'ils découvrent cette saison et deux en H-Cup, n'avaient connu que la défaite. "C'est une grosse désillusion", reconnaissait Damien Traille sur le site officiel du BO. "On venait ici pour s'imposer en cherchant le bonus offensif. On perd face à une équipe qui ne nous a pas posé beaucoup de problèmes. On était hors du coup aujourd'hui. On a plus pensé à jouer à la balle qu'à respecter les fondamentaux", ajoutait-il avant de conclure sur un constat lourd de sens : "Ça faisait un moment qu'on jouait avec le feu..." en référence aux derniers matches moins aboutis de son équipe en championnat. "On a manqué beaucoup de respect vis-à-vis des Italiens", appuyait Jean-Michel Gonzalez, toujours sur le site du club. "Ils ont été agressifs et présents physiquement. Le match s'est joué dans ce secteur et aussi dans l'envie tout simplement." Le coup de grâce a été donné par l'ancien Montalbanais Julien Laharrague qui a crucifié les Biarrots d'un drop dans les dernières minutes. "C'est dur à digérer", avouait Jack Isaac, l'entraîneur des arrières basques, dans les colonnes de Sud Ouest. D'autant que le BO a ruiné en Italie, malgré ses deux points de bonus offensif et défensif qui constituent un maigre lot de consolation, le bénéfice de sa victoire à Bath. Fortement envisagé au Pays Basque, le quart de finale à domicile est aujourd'hui hypothétique. "Les objectifs ne changent pas mais le chemin sera différent", explique Isaac. "C'est simple il faut marquer le plus de points possibles. Je pense qu'il nous faut au moins 22 points, et que plus probablement 23 seront nécessaires." Ou résumé par Gonzalez : "Pour sortir parmi les quatre premiers de poule, il nous faudra trois victoires." La réception d'Aironi vendredi devrait être une formalité (personne n'ose en douter au club...), celle de Bath lors de la dernière journée dans les cordes du BO. Reste ce déplacement à Belfast face à l'Ulster (week-end du 14, 15 ou 16 janvier). "Ulster est un adversaire redoutable, et je vais, je crois, éviter de donner des pronostics", souffle Isaac qui, depuis ce week-end, a appris à se méfier.