L'offre de 94 millions d'euros du Real Madrid à Manchester United pour s'attacher les services de Cristiano Ronaldo a suscité de nombreuses réactions au sein du monde du football et du sport en général. Invité vendredi de Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1, le secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte, n'a pas caché son indignation. "Je suis choqué comme beaucoup de Français. De telles sommes pour un joueur de football, c'est indécent. On a dépassé les limites. On est clairement dans la dérive du sport business. Ce genre de pratique surréaliste va tuer le football". Bernard Laporte n'a pas mâché ses mots lors de la Matinale d'Europe 1 vendredi. Comme beaucoup de personnes, le secrétaire d'Etat aux Sports s'est montré particulièrement choqué par l'offre effectuée par le Real Madrid pour s'attacher les services de Cristiano Ronaldo.Le Ballon d'Or 2008 pourrait être en effet transférer de Manchester United au club merengue pour la modique somme de 94 millions d'euros. Un record en la matière, qui dépasse largement le montant déjà dépensé par Florentino Perez, le président madrilène, en 2001 pour s'attacher les services de Zinedine Zidane, en provenance de la Juventus Turin (75 millions d'euros). La nouvelle laisse d'autant plus perplexe en cette période de crise que "La Maison Blanche" a déjà dépensé 67,2 millions d'euros pour recruter cet été le Brésilien de l'AC Milan, Kaka, élu lui aussi Ballon d'Or en 2007."Limiter la masse salariale globale des clubs"Le Portugais de 24 ans, qui devrait signer un contrat de cinq ans, pourrait ainsi toucher 9 millions d'euros annuels. Comme le président de l'UEFA Michel Platini, Bernard Laporte souhait délimiter un cadre strict pour éviter ce type de dérives: "Je fais partie de ceux qui disent qu'on a besoin d'une économie du sport forte, mais encadrée et régulée. Je propose deux choses, qu'on limite le montant des transferts partout en Europe, et, la Ligue Nationale de Rugby est en train de le faire, qu'on limite les salaires des joueurs en Europe voire la masse salariale globale des clubs. Ça redonnerait une véritable incertitude sportive".Le secrétaire d'Etat aux Sports compte notamment développer à l'échelle européenne l'idée d'une spécificité sportive, calquée sur le modèle de l'exception culturelle. Une mesure qui permettrait notamment d'imposer aux clubs un nombre minimum de joueurs nationaux.