Lapasset: "Un événement à part"

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Propos recueillis par William Smith , modifié à
A l'aube de l'ouverture de la septième Coupe du monde de l'histoire, Bernard Lapasset revient sur cet événement planétaire, le troisième après Coupe du monde de football, et les JO. Le président de la Fédération internationale de rugby (IRB) est ainsi ravi de partager ce Mondial avec le peuple néo-zélandais, et est persuadé que cette édition fera date.

A l'aube de l'ouverture de la septième Coupe du monde de l'histoire, Bernard Lapasset revient sur cet événement planétaire, le troisième après Coupe du monde de football, et les JO. Le président de la Fédération internationale de rugby (IRB) est ainsi ravi de partager ce Mondial avec le peuple néo-zélandais, et est persuadé que cette édition fera date. M. Lapasset, comment se présente cette Coupe du Monde ? C'est un événement extraordinaire à l'échelle d'un pays tout entier. Quatre millions de personnes sont mobilisés pour cette Coupe du Monde, ça va être un événement unique. Le taux de visiteurs étrangers est très élevée, on ne s'y attendait pas à ce point. Cent mille personnes vont venir en longue durée, ça veut dire que ça va intéresser la planète entière. C'est le rendez-vous de tous les amateurs de rugby pendant deux mois. En Nouvelle-Zélande, est-ce spécial ? C'est forcément un événement à part. La marque All-Blacks est la première marque dont on fait la promotion dans le monde entier. Aujourd'hui on a étendu encore l'audience du rugby international grâce à elle. On a signé avec un peu plus de 120 chaînes de télévision et il y aura potentiellement un peu plus de quatre milliards de téléspectateurs sur ces rencontres de la Coupe du Monde. C'est dire qu'on est rentré dans la cour des grands événements internationaux. On est aujourd'hui à coup sûr le troisième événement mondial derrière les Jeux Olympiques d'été et la Coupe du Monde de football. Ce petit pays est-il prêt à accueillir cet événement ? Les événements de Chirstchuch ont été très difficiles pour les populations. Il y a eu beaucoup de personnes meurtries dans leur chair avec de nombreux décès et dégâts. C'est tellement terrible. La partie de Chirstchuch va manquer mais on va associer ses habitants à la Coupe du Monde car on ne les oubliera pas. On les rencontrer pour leur dire qu'ils font partie de cette aventure même s'il n'y a pas de match. Ils font partie de notre histoire. La Nouvelle-Zélande a-t-elle mis les moyens nécessaires ? On a eu un soutien extraordinaire de la part du gouvernement néo-zélandais, la fédération a joué à plein son rôle avec un comité d'organisation efficace. La population a répondu présent donc on a tous les ingrédients pour réussir. Le trophée Webb Ellis a fait le tour de Nouvelle-Zélande pendant ces deux mois. Tout le monde sera présent car les gens veulent voir cette Coupe du Monde. Le rêve néo-zélandais est que la Nouvelle-Zélande gagne. C'est une pression supplémentaire pour les Blacks car cela fait partie de leur histoire. Ce défi de la gagner et de la garder pendant quatre ans va être difficile pour eux. Une défaite des Blacks pourrait-elle être préjudiciable au rugby mondial ? Je ne crois pas car on a aujourd'hui ouvert les frontières. Même si on besoin des Blacks pour la légende de cette Coupe du Monde, les autres équipes se préparent à la gagner. L'Afrique du Sud, l'Australie seront là et l'Angleterre pas très loin. Je suis sûr que la France a une petite chance de figurer au tableau d'honneur et pourquoi pas d'aller au bout. A quel accueil l'équipe de France doit-elle s'attendre ? L'accueil sera chaud mais sur le terrain du sport. La France est respectée car elle a montré qu'elle était capable de battre les Blacks chez eux. On a le plus beau palmarès d'une équipe étrangère en Nouvelle-Zélande, c'est une référence noble pour les néo-zélandais. On sera très bien reçu mais chaudement parce qu'on ne fera aucun cadeau aux Français. La France devra montrer qu'elle est a du talent et l'aptitude d'aller jusqu'au bout de la compétition. Quel regard portez-vous sur Albert Ferrasse, décédé le 28 juillet dernier ? C'est l'homme qui a créé cette Coupe du Monde. Il a donné une dimension planétaire au rugby. On manquait d'une référence internationale forte en plus du V Nations au nord et du Tri-nations au Sud. Il avait raison car c'est un succès. La septième édition sera un succès supplémentaire. Je suis certain que, grâce à cette Coupe du Monde, le rugby est devenu un sport planétaire et universel. Que peut représenter cette Coupe du Monde ? C'est la Coupe du Monde d'un peuple tout entier qui a beaucoup souffert. Il faut se montrer solidaire et pousser avec eux pour leur montrer que la Coupe du Monde peut leur apporter du bonheur. Sur le plan sportif, j'aimerais qu'on ait une finale comme celle de Coupe d'Europe. Sept essais à la clé, j'en rêve. Je rêve d'un finale qui nous permettre de prendre du plaisir et de garder des souvenirs extraordinaires avec deux ou trois stars qui nous permettent de rentrer encore dans la légende pour que ce soit un souvenir inoubliable.