La tête au show ?

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PAUL ROUGET , modifié à
Si le All-Star Game refait escale à Los Angeles, l'heure n'est pas forcément aux réjouissances au sein du grand barnum de la NBA, alors que la menace d'une grève la saison prochaine se précise et que le transfert de Carmelo Anthony pourrait lui connaître des avancées. Le match des étoiles, qui clôture ce week-end de réjouissances dimanche, promet quoi qu'il en soit une belle empoignade, avec une équipe de l'Est qui a les faveurs des pronostics.

Si le All-Star Game refait escale à Los Angeles, l'heure n'est pas forcément aux réjouissances au sein du grand barnum de la NBA, alors que la menace d'une grève la saison prochaine se précise et que le transfert de Carmelo Anthony pourrait lui connaître des avancées. Le match des étoiles, qui clôture ce week-end de réjouissances dimanche, promet quoi qu'il en soit une belle empoignade, avec une équipe de l'Est qui a les faveurs des pronostics. Promis, juré, nous allions savoir. C'était il y a un an déjà et David Stern, le surpuissant big boss de la NBA, tout comme Billy Hunter, ancien footballeur américain reconverti en patron du syndicat des joueurs depuis 15 ans, avaient parié que les tractations actuelles, initiées par les franchises et visant notamment à réduire de manière drastique les salaires des joueurs (38%) ou à instaurer un "salary-cap" beaucoup plus strict, seraient bel et bien terminées lors du All-Star Game 2011. Mais alors que débute à Los Angeles cette nouvelle édition, rien n'a changé. De nouvelles négociations sont bien prévues entre les différentes parties, mais, si les propriétaires ont "adouci leur position" vendredi soir, de l'aveu même de Hunter, il y avait "plus de 99% de chances" qu'elles n'aboutissent pas et que tout cela débouche, s'il n'y pas d'accord trouvé avant le 30 juin prochain, sur un nouveau "lock-out", plus de 12 ans après la dernière saison tronquée. Et la fête dans tout ça ? Car le "All-Star weekend", c'est avant tout l'arrêt annuel du grand barnum de la NBA à l'heure où la saison fait relâche l'espace de quelques jours, avec un show à l'américaine poussé à son paroxysme, des animations et des concours en tout genre, comme ceux des meneurs, des tireurs à 3 points ou celui du Rookie Game, sans oublier le toujours très attendu Slam Dunk Contest, en attendant le match, redevenu compétitif, entre les représentants des Conférences Ouest et Est dimanche soir, et surtout une pluie de stars, sur le parquet comme dans les tribunes, ainsi que de mémorables soirées s'étirant jusqu'au petit matin... Dans une Cité des Anges qui accueille à nouveau, sept années après, cet évènement qui semble taillé pour elle, un homme va toutefois continuer à faire l'actualité ce week-end : Carmelo Anthony. Un cas directement lié aux négociations en cours, puisque la star des Nuggets pourra choisir librement sa destination au terme du présent exercice. Et s'il a refusé une prolongation de 65 millions de dollars de la part de son club et clame régulièrement son envie de rejoindre New York, sa ville de naissance, et les Knicks, il pourrait dire adieu à un tel pactole s'il prenait le pari d'attendre la fin de saison, en raison des très grandes probabilités de grève. Initialement hors course, les Nets devaient revenir à la charge durant le week-end, avant que cette information ne soit démentie par le propriétaire de la franchise, Mikhail Prokhorov. Reste donc New York. Mais Denver se montre gourmand. Après avoir réclamé puis "obtenu" Gallinari, les Nuggets voudraient maintenant inclure Mozgov dans le deal... Les Lakers, eux, ont abandonné l'idée d'un transfert avant la date limite (24 février). Tant que souffle le show... Car, et c'est une des autres raisons qui risque de plomber quelque peu l'ambiance au Staples Center, les double-champions en titre sont actuellement au creux de la vague avec trois revers de rang, dont un humiliant à Cleveland mercredi dernier. Kobe Bryant et Pau Gasol, ce dernier étant remplaçant, ainsi que leurs habituels fans devraient toutefois être en mesure de faire la part des choses dimanche soir, lors d'un All-Star Game auquel prendra également part Tim Duncan, à la place de Yao Ming (lire /cmc/nba/201107/tim-duncan-dans-le-cinq-de-l-ouest_334763.html) mais aussi la surprise du chef Blake Griffin, sélectionné, aux côtés des anciens de UCLA Russell Westbrook et Kevin Love, par les entraîneurs de la Ligue alors qu'Anthony, Chris Paul et Kevin Durant complètent eux un cinq majeur de l'Ouest qui ne partira pas vraiment favori, malgré l'apport de Dirk Nowitzki ou encore Manu Ginobili en sortie de banc. L'Est a en effet de sérieux arguments à faire valoir, à commencer par son nouveau "Big Man", Amare Stoudemire, qui formera un redoutable duo d'intérieurs avec Dwight Howard. Les stars du Heat Dwyane Wade et LeBron James seront bien évidemment de la partie, leur coéquipier Chris Bosh débutant en tant que remplaçant, alors que Derrick Rose aura lui à coeur de confirmer son nouveau statut d'incontournable. Le trio de Celtics Rondo-Allen-Garnett aura enfin, sous les ordres de Doc Rivers, l'occasion de s'exprimer dans une salle où ils ne gardent pas que de bons souvenirs, malgré une dernière visite victorieuse (109-96 le 30 janvier dernier, ndlr). Autant d'ingrédients qui devraient permettre aux représentants de la "East Coast" de confirmer la tendance, eux qui ont remporté quatre des six dernières éditions, même si le résultat reste, au final, plus anecdotique qu'autre chose. Mais tant que souffle le show...