La sensation Montpellier !

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Incroyable surprise ce samedi, à Castres, où pour la première apparition de son histoire en phases finales du Top 14, le Montpellier Hérault Rugby s'impose (17-18) en barrages sur une pelouse de Pierre-Antoine pourtant inviolée cette saison. Sans essai, mais héroïques en défense et épargnés par un Romain Teulet, en échec, les joueurs de Fabien Galthié prolongent leur rêve en demi-finales, qui les verra défier le Racing.

Incroyable surprise ce samedi, à Castres, où pour la première apparition de son histoire en phases finales du Top 14, le Montpellier Hérault Rugby s'impose (17-18) en barrages sur une pelouse de Pierre-Antoine pourtant inviolée cette saison. Sans essai, mais héroïques en défense et épargnés par un Romain Teulet, en échec, les joueurs de Fabien Galthié prolongent leur rêve en demi-finales, qui les verra défier le Racing. Montpellier apprend tellement vite. Non contents de s'être invités pour la première fois de leur jeune histoire en phases finales du Top 14, voilà les joueurs de Fabien Galthié en demi-finales du championnat, à un match seulement du Stade de France et d'une finale inespérée. Vierges de tout passé à ce stade de la compétition, où les repères sont si importants, Fulgence Ouedraogo et ses partenaires ont repoussé un peu plus leurs limites, de plus en plus insoupçonnées, pour terrasser le Castres Olympique dans son antre, qui tombe sur le match qu'il ne fallait pas perdre (17-18). Une rencontre âpre, d'une qualité moyenne, typique de ces matches couperets, qui a vu les Montpelliérains souvent plier, proches de rompre, mais ne jamais rien lâcher pour au final surmonter le handicap de deux cartons jaunes, renverser la tendance en mêlée fermée et faire trembler le maître-buteur local, Romain Teulet, sur la pénalité de la gagne. Une issue totalement improbable, qui laisse Castres une fois encore au bord de la route et offre au MHR tous les espoirs face au Racing, son prochain adversaire dans quinze jours, à Marseille. Montpellier dans le coup Si au coup d'envoi, dans un stade Pierre-Antoine sur son 31, Montpellier craint que son manque d'expérience ne lui soit préjudiciable, l'entame de match des Héraultais a tendance à illustrer une crispation du néophyte presque évidente. A l'image de cette première faute au sol, que Romain Teulet ne parvient toutefois pas à sanctionner (3e). Mais plus encore sur cette touche castraise qui, bien que mal maîtrisée, profite à Iosefa Tekori, prompt à s'enfoncer petit côté. Les avants castrais ont aussi hanté les nuits montpelliéraines cette semaine, ils sont tous là au soutien, comme Rodrigo Capo-Ortega, dont la remise intérieure envoie déjà Ibrahim Diarra en terre promise pour le premier essai du match, transforme par Teulet (7-0, 4e). Tout le mérite du MHR tient dès lors à cette réaction immédiate, qui voit Martin Bustos Moyano concrétiser la première incursion de son équipe dans le camp castrais (7-3, 8e). Malgré ce début de match idéal et l'appui du vent, le CO, qui met d'emblée la main sur la conquête en mêlée fermée, se commet dans quelques fautes inhabituelles au sol. La conséquence de l'impact physique relevé dans le jeu à ce moment du match par Gorgodze et les siens, sans que Bustos Moyano, pourtant en bonne position face aux poteaux, ne concrétise ce précieux travail (23e). Mais si Castres a payé l'an dernier pour savoir ce que réclamait un tel match, les Tarnais perdent leur sang-froid. Matthieu Bonello, auteur d'une nouvelle faute grossière, n'échappe pas au carton jaune (28e) et permet à Montpellier de recoller au score (7-6, 29e). Mieux encore pour les visiteurs, une mauvaise liaison de Yannick Forestier en mêlée, offre pour la première fois aux joueurs de Galthié et Béchu l'avantage au score grâce à cette nouvelle pénalité des 50 mètres du buteur argentin (7-9, 33e). Castres file un mauvais coton et, malgré cette infériorité numérique, repart à l'assaut des 22 mètres adverses dans le sillage de Cameron McIntyre et pousse Juan Figallo à enterrer le jeu sur sa ligne d'en-but. Le jaune est là encore inévitable (35e). Six mêlées plus tard, alors que Bonello a fait sa retour, M. Maciello, que Galthié peut bien avoir mis sur le grill, prend ses responsabilités et siffle l'essai de pénalité, qui à la sirène replace Castres aux commandes (14-9, 40e). Mais Montpellier est au contact et, malgré son infériorité numérique, se met en tête, fidèle à ses convictions, de prendre le jeu à son compte. Une attitude qui semble décontenancer le CO, qui pêche encore par son indiscipline, encore notamment par Bonello, et "offre" deux pénalités (44e, 48e) à Bustos Moyano pour perdre encore le score (14-15). Teulet au pire moment Les 10 000 spectateurs se disent d'ailleurs que Castres connaît peut-être un jour sans quand son artificier Teulet rate une fois encore la cible... aux 22 mètres (51e). La pression monte au fil des minutes et la tension avec, qui échauffe les esprits et poussent à la faute comme sur ce plaquage haut d'Aliki Fakate, synonyme de nouveau carton jaune (53e) et de pénalité cette fois transformée par Teulet (17-15, 55e). Le chassé-croisé continue, irrespirable. Mais même encore une fois à quatorze, Montpellier ne cède pas un pouce, capable de ne concéder aucun point jusqu'au retour der Fakate, puis de résister à cette penaltouche et cette séquence de pilonnage sur sa ligne d'en-but de plus de trois minutes (64e). On croit les visiteurs proches de la rupture, mais les voilà capables, contre toute attente, de prendre le dessus en mêlée malgré l'entrée en jeu quelques minutes plus tôt de deux piliers frais, Saayman et Hoeft. La pénalité de Bustos Moyano face aux perches est parfaite et le MHR reprend les devants (17-18, 71e) ! Jusqu'à l'improbable et ce nouvel échec de Teulet, qui alors qu'il se voit offrir le coup de pied de la gagne, légèrement décalé aux 40 mètres, tremble au pire moment (79e). C'est Montpellier qui verra la Vélodrome !