La nouvelle vie d'Iverson

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Thomas PISSELET , modifié à
Arrivé début novembre à Istanbul, après quatorze ans passés en NBA, Allen Iverson sera l'attraction de la soirée mardi à l'Astroballe, où l'Asvel reçoit le Besiktas en Eurocoupe. L'arrière américain, qui a signé pour deux saisons en Turquie, a débuté sa carrière européenne timidement. Mais ne regrette pas son choix d'avoir traversé l'Atlantique.

Arrivé début novembre à Istanbul, après quatorze ans passés en NBA, Allen Iverson sera l'attraction de la soirée mardi à l'Astroballe, où l'Asvel reçoit le Besiktas en Eurocoupe. L'arrière américain, qui a signé pour deux saisons en Turquie, a débuté sa carrière européenne timidement. Mais ne regrette pas son choix d'avoir traversé l'Atlantique. L'Europe et son basket académique, si souvent raillés par les Américains, est devenu le quotidien d'Allen Iverson. L'ancienne star NBA, finaliste avec les Philadelphia 76ers et MVP lors de la saison 2000-01, n'a pas eu d'autres choix que de traverser l'Atlantique pour poursuivre, et sans doute finir, sa carrière de joueur professionnel. A trente-six ans. Accueilli en véritable superstar à l'aéroport d'Istanbul début novembre, après plusieurs semaines de négociations avec le club du Besiktas, "The Answer" n'a pas mis longtemps à ressentir l'attente, voire la folie, que suscite son transfert. "C'est vraiment génial ici. Les gens sont si sympas et me soutiennent tellement. Vu la manière dont ils m'ont accueilli et avec laquelle ils me traitent dans cette ville, je ne crois pas que j'aurais pu être dans une meilleure situation", raconte-t-il sur le site heinnews.com. Allen Iverson, qui a signé un contrat de deux ans à hauteur de quatre millions de dollars, ne voit pas son arrivée sur les bords du Bosphore comme un ultime tremplin pour retrouver une équipe dans la ligue nord-américaine. "Ce n'est pas mon objectif, mon coeur est ici maintenant", assure-t-il. Son premier rêve, devenir un joueur NBA d'envergure, l'arrière américain l'a déjà réalisé en quatorze ans de carrière là-bas, depuis sa draft au premier choix en 1996 jusqu'à son départ des Sixers, au printemps dernier. C'est une autre motivation qui le fait encore courir. "Scorer, battre des records et être All-Star, j'ai déjà fait tout ça, rappelle-t-il, sans s'attarder plus que ça sur cette période faste. Ma principale préoccupation désormais, c'est l'équipe. Quand on est tombé d'accord pour mon contrat, je n'ai pas voulu rajouter de clauses personnelles. La seule chose que je veux, c'est gagner des matches." Ses premiers pas en Eurocoupe et en championnat turc ne l'ont donc pas satisfait. Gelabale: "A.I. a un coeur gros comme ça !" Battu par Vrsac et Göttingen, le Besiktas est dernier de son groupe avant de rendre visite à Villeurbanne, mardi soir lors de la troisième journée, dans une Astroballe à guichets fermés qui n'aura d'yeux (presque) que pour lui. "Y a un gros match qui nous attend, confirme sur son blog Mickaël Gelabale, qui a déjà croisé Allen Iverson en NBA: "A.I. c'est mon gars ! On ne se fera pas de cadeaux sur le terrain mais ça me fera super plaisir de le voir. Parmi les mecs que j'ai côtoyés de près en NBA, c'est vraiment l'un de ceux qui m'a laissé le meilleur souvenir. Beaucoup de gens ont voulu lui donner l'image d'un fouteur de merde. A.I. a un coeur gros comme ça ! [...] J'ai du mal à voir ce qu'on lui reproche." Récemment, beaucoup d'observateurs, à l'image de son ancien coach Larry Brown, n'ont pas compris comment un joueur de sa trempe pouvait échouer en Turquie. Mais puisqu'aucune franchise n'a pris le risque de lui proposer une nouvelle aventure, Allen Iverson a pris tout le monde à contre-pied, comme lorsqu'il déposait ses adversaires avec des dribbles croisés diaboliques. Une technique que le public turc n'a pas encore trop eu le loisir de voir, même s'il reste sur un bon match contre Trabzonspor (18 points, 3 rebonds, 8 passes). Lors du derby perdu face au Fenerbahçe (67-74), il n'a inscrit que... 2 points. "Il y a certaines choses auxquelles je dois m'adapter, admet-il. Il faut aussi un peu de temps pour que le coach comprenne ce qu'il veut faire de moi." Sans doute ce qu'il est déjà: un monument.