La finale, c'est Portugal !

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Thomas SINIECKI , modifié à
L'occasion a priori rêvée de finir le travail pour Porto et une nouvelle montagne à gravir pour Braga. La finale de la Ligue Europa, mercredi à Dublin, oppose deux clubs portugais au pedigree bien différent. Sacré champion de son pays depuis plus d'un mois, le FCP veut continuer de tout écraser sur son passage. Pour les Arsenalistes, c'est l'aboutissement d'un rêve, quoi qu'il arrive.

L'occasion a priori rêvée de finir le travail pour Porto et une nouvelle montagne à gravir pour Braga. La finale de la Ligue Europa, mercredi à Dublin, oppose deux clubs portugais au pedigree bien différent. Sacré champion de son pays depuis plus d'un mois, le FCP veut continuer de tout écraser sur son passage. Pour les Arsenalistes, c'est l'aboutissement d'un rêve, quoi qu'il arrive. David contre Goliath. Beaucoup de mythes évoquant un rapport de force inégal pourraient être évoqués, au moment de présenter le duel qui oppose Porto à Braga en finale de la Ligue Europa, tant l'affiche paraît déséquilibrée. Tout le monde, et surtout le Portugal tout entier, attendait un Porto-Benfica du plus bel effet, mais une sacrée équipe de trublions en a décidé autrement. Face à Falcao et ses 16 buts - qui en font le nouveau recordman de l'histoire de la C3 - les hommes de Domingos Paciência ont tout à gagner, encore. Placé dans son costume préféré, celui qui fait de lui tout sauf un favori, Braga n'en serait plus à un exploit près. Mais cette fois, la montagne est vraiment haute. "Tout nouveau match est une source de motivation supplémentaire, surtout face aux grands, s'enhardit malgré tout l'entraîneur des Arsenalistes, sur le site de l'UEFA. Liverpool, le Dynamo Kiev, et même Lech Poznan, le champion polonais, sont des grands noms, qui donnent automatiquement aux joueurs une motivation de plus. La capacité des joueurs à travailler dur, leurs efforts quotidiens, rejaillissent sur les résultats." Tout Braga est résumé dans cette phrase: du labeur, du labeur et encore du labeur, en plus d'un stade champêtre à flanc de rochers qui en a fait vaciller plus d'un cette saison. Liverpool, en 8e de finale aller, et Benfica, en demi-finales retour, y sont notamment tombés, battus tous les deux sur la plus petite des marges. Les Dragons contre les lilliputiens Mais cette fois, le duel se résumera en une seule manche. Loin, très loin du Portugal. A Dublin, Porto et Braga vont s'affronter pour la première finale 100% portugaise de l'histoire des Coupes d'Europe. C'est aussi la première fois que deux villes aussi proches géographiquement vont s'affronter à ce stade d'une compétition européenne: Porto et Braga ne sont en effet séparés que de 43 km. Les deux équipes se connaissent par coeur, forcément. Absolument intarissable cette saison, le FCP ne s'imagine probablement pas stoppé dans sa quête de triplé par un bon club de son championnat, certes, mais qui n'est pas Benfica non plus. Le problème, c'est que tous les clubs opposés à Braga ont pensé la même chose cette année... "Braga va jouer son rôle d'outsider à fond car ils n'ont rien à perdre, nous confirmait Thierry Roland, qui commentera le match mercredi pour M6. S'il venait à ouvrir le score, Braga pourrait bien créer la surprise." Sur le papier, l'armada offensive d'André Villas Boas, avec son duo Hulk-Falcao aux avant-postes, part largement avec les faveurs des pronostics. 13 victoires, 1 nul, 2 défaites, 43 buts marqués et 16 buts encaissés, le bilan de Porto cette saison en Ligue Europa est écrasant, et il l'est encore plus en prenant en compte l'ensemble des compétitions. Sacré champion du Portugal dès le 4 avril, à cinq journées de la fin, le FCP a terminé le championnat avec 27 victoires, 3 nuls et... aucune défaite. Et dimanche, le Vitoria Guimaraes l'attendra en finale de la Coupe du Portugal. On l'aura compris, tout oppose donc les deux finalistes. A titre d'exemple supplémentaire, face à la machine Falcao, le meilleur buteur de Braga en Ligue Europa se nomme Alan, avec... deux malheureux buts en huit matches (Braga a été reversé de la Ligue des champions en C3, au stade des 16e de finale). Cette finale donnera aussi lieu à un beau duel d'entraîneurs. Le successeur de José Mourinho, André Villas Boas, deviendrait le plus jeune technicien à remporter une Coupe d'Europe en cas de victoire, à 32 ans et 213 jours. Quant à Paciência, il deviendrait le premier coach à remporter une C3 face à un de ses anciens clubs en tant que joueur (de 1987 à 1997, puis de 1999 à 2001). Mais le problème a beau être retourné dans tous les sens et même si les compteurs sont remis à zéro au coup d'envoi d'une finale, rien n'y fait. Le déséquilibre semble si important qu'il en donnerait presque la nausée. Face aux 25 championnats, 15 Coupes, deux C1 et une C3 de Porto, Braga - et sa seule Coupe du Portugal 1966 au palmarès - fait pâle figure. Plus que David contre Goliath, place aux Dragons contre les lilliputiens.