La Ligue 1 découpée

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A.S , modifié à
Jamais la Coupe de France n'avait vu autant de formations de l'élite disparaître dès leur entrée dans la compétition. De Toulouse, battu vendredi contre le PFC, à l'OM, tombé dimanche devant Evian, la moitié des clubs de Ligue 1 ont été éliminés, dont huit par des équipes appartenant à des divisions inférieures. La réputation du niveau de notre championnat risque d'en prendre encore un coup.

Jamais la Coupe de France n'avait vu autant de formations de l'élite disparaître dès leur entrée dans la compétition. De Toulouse, battu vendredi contre le PFC, à l'OM, tombé dimanche devant Evian, la moitié des clubs de Ligue 1 ont été éliminés, dont huit par des équipes appartenant à des divisions inférieures. La réputation du niveau de notre championnat risque d'en prendre encore un coup. Dimanche soir, le public du Parc des sports d'Annecy a pu assister avec une certaine délectation à la dernière mise à mort d'un club de Ligue 1 dans ces 32e de finale de la Coupe de France. L'Olympique de Marseille, tombé devant Evian Thonon Gaillard (3-1) sur une pelouse sensiblement abimée par la pluie, est venu gonfler les rangs des bonnets d'âne de l'élite. Pour son entrée dans la compétition, la première division française a fait très fort avec dix de ses représentants éliminés, soit la moitié de la classe. Ce qui n'était jamais arrivé dans la longue et riche histoire de la Coupe de France. La précédente marque, neuf clubs à la trappe, datait de 1999 et 2003. Il faut naturellement nuancer cette statistique puisque Caen, battu 1-0 à Michel-d'Ornano par Lyon, et Lens, étrillé au Parc des Princes par le PSG (5-1), ont subi la loi d'un autre club de Ligue 1. La copie rendue reste tout de même médiocre, huit d'entre eux n'ayant pas su faire respecter la hiérarchie. Et globalement, leurs adversaires n'ont pas volé leur qualification. Ce n'est pas l'avis de Guy Lacombe concernant Chambéry-AS Monaco (1-1, 3 t.a.b. à 2). Le coach du Rocher, assez irrité, estimait samedi, que l'arbitre avait refusé injustement un but à son équipe, celui d'Haruna dans les dernières minutes de la prolongation. Casoni et la boule de cristal Lacombe évoquait même la thèse du complot pour expliquer la victoire des pensionnaires de la CFA 2. "Quand le but est refusé, je sais pertinemment comment ça va se passer. Après, un penalty, ça se met, ça se rate. On va vers une dérive populaire, populiste: quand les médias sont là, il faut que le petit passe. Même le tirage au sort devrait être intégral...". Dominés également par une équipe évoluant dans la deuxième division amateur, à savoir Wasquehal, les Auxerrois ont craqué en fin de rencontre en encaissant deux buts sur une volée de Debuchy (1-1, 80e) et un penalty de Coulibaly (2-1, 88e). "On a beaucoup travaillé physiquement lors de la semaine de reprise. Mais on ne va pas se cacher derrière ça !", expliquait Julien Quercia, le buteur bourguignon, dans les colonnes de l'Yonne Républicaine. On n'oublie pas en effet que la Ligue 1 disputait un match de reprise, privée de compétition depuis la dernière journée des matches allers, les 21 et 22 décembre. Bernard Casoni l'avait souligné sur notre site avant d'affronter l'OM. "Je me suis retrouvé de l'autre côté, dans ce genre de situations. Pour un match de reprise, ce n'est pas évident d'aller chez le leader de la Ligue 2. Les conditions risquent de ne pas être faciles aussi avec un horaire en soirée. Ce sera plus un piège pour eux que pour nous." Le coach d'Evian avait tout vu.