La FFF repique sa crise

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ALEXANDRE SARKISSIAN , modifié à
On ne sait pas encore si la mise à pied de François Blaquart entraînera d'autres sanctions de ce genre, mais une chose est sûre, le football français replonge avec la suspension à titre provisoire du Directeur technique national. Après un été 2010 désastreux en termes de résultats et d'image, les révélations de Mediapart ont mis à nouveau le désordre à la FFF.

On ne sait pas encore si la mise à pied de François Blaquart entraînera d'autres sanctions de ce genre, mais une chose est sûre, le football français replonge avec la suspension à titre provisoire du Directeur technique national. Après un été 2010 désastreux en termes de résultats et d'image, les révélations de Mediapart ont mis à nouveau le désordre à la FFF. Une image écornée ? L'affaire est probablement plus grave que cela pour un football français de nouveau pointé du doigt par l'opinion. Car si la suspension de François Blaquart par Chantal Jouanno peut nourrir matière à discussion, notamment au sujet de l'amalgame qui a pu être commis sur les propos de la réunion du 8 novembre 2010, la FFF replonge dans la crise, quelques mois après l'échec retentissant du mondial sud-africain. Nommé à la DTN en octobre 2010, suite au départ de Gérard Houllier à Aston Villa, François Blaquart a donc été remercié samedi par le ministère des Sports "d'un commun accord", précise le communiqué, avec Fernand Duchaussoy, le président de la fédération française. Le Directeur national viré après quelques mois d'activité, cela fait évidemment désordre dans une fédération d'autant qu'il n'est peut-être pas le seul dans l'oeil du cyclone. Blaquart: "Extrêmement injuste sur le fond" Une vingtaine de cadres aurait pris part à la réunion de novembre dernier. Sont-ils pour autant responsables et condamnables au même titre que François Blaquart ? C'est ce que devront déterminer les enquêtes internes menées par la FFF et l'IGJS (Inspection générale de la jeunesse et des sports). "J'ai accepté la mission ce matin (samedi), sur le principe", a déclaré Patrick Braouzec, président de la Fondation du football en charge de l'investigation de la FFF. "Je m'emploierai à faire le clair sur cette affaire et de rendre un rapport qui mettra, et le ministère, et la Fédération, devant leurs responsabilités", s'est contenté de dire, à Reuters, celui qui avait déjà contribué à faire la lumière sur les événements. Sur les ondes de RTL, François Blaquart a jugé la décision "extrêmement injuste sur le fond mais probablement logique sur la forme compte tenu de [son] attachement au ministère des sports et à la FFF". "C'est toute la DTN qui a été piégée sur ce projet-là. Qu'une réunion soit enregistrée et mise sur le banc public, dans ces conditions, c'est scandaleux", a-t-il ajouté, avant de souligner à nouveau la confusion, volontaire ou pas, qui a été faite sur le mot quota "associé à des problèmes ethniques alors que ce n'est pas ça pas du tout". "C'est un problème de statut de double nationalité. Et on n'a pas pris de décisions sur ça. Il n'y a pas de connotation raciste." Laurent Blanc, sélectionneur des Bleus, et Erick Mombaerts, son homologue chez les espoirs, abondent dans le sens de leur ex-DTN. Seront-ils pour autant sanctionnés ? Licenciés ? Un tel scénario doit être mûrement réfléchi par les instances. Si ces têtes devaient tomber, le mot crise ne serait plus adapté.