La Coupe en attendant mieux ?

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AXEL CAPRON , modifié à
C'est une 93e finale de la Coupe de France inédite qui oppose ce soir au Stade de France le PSG, tenant du titre et grand spécialiste de l'épreuve, à Lille, qui a l'occasion d'offrir à ses supporters un premier trophée depuis... 1955 et son succès en finale de cette même Coupe sur Bordeaux. Deux équipes qui, une semaine plus tard, seront amenées à se revoir au Parc des princes en Ligue 1, avec là encore de gros enjeux dans la balance...

C'est une 93e finale de la Coupe de France inédite qui oppose ce soir au Stade de France le PSG, tenant du titre et grand spécialiste de l'épreuve, à Lille, qui a l'occasion d'offrir à ses supporters un premier trophée depuis... 1955 et son succès en finale de cette même Coupe sur Bordeaux. Deux équipes qui, une semaine plus tard, seront amenées à se revoir au Parc des princes en Ligue 1, avec là encore de gros enjeux dans la balance... Il a été beaucoup question d'histoire au cours de la semaine précédant la finale de la Coupe de France entre le Paris Saint-Germain et Lille. Car les deux protagonistes de cette 93e finale ont, pour des raisons assez diamétralement opposées, l'occasion de marquer l'histoire, de l'épreuve pour les Parisiens, de leur club pour les Lillois. Si Paris l'emporte, il ne sera en effet, avec neuf titres, plus qu'à une unité du record de victoires de la «Vieille Dame» détenu par l'Olympique de Marseille, lui qui, depuis son premier succès en 1982 face au Saint-Etienne de Michel Platini, est devenu un vrai spécialiste ès Coupe de France avec onze finales pour huit succès. Cette dimension historique n'échappe pas à Antoine Kombouaré qui a gagné l'épreuve avec le PSG en tant que joueur (1993 et 1995) et entraîneur (2010). "Par le passé, le PSG a marqué de son empreinte cette épreuve et les nouvelles générations ont à coeur de faire perdurer cette tradition. A Paris, lorsqu'on joue cette épreuve, on est animé par un sentiment particulier", confiait le coach parisien vendredi au Stade de France. Quelques minutes plus tôt, Rudi Garcia, son homologue lillois, l'avait précédé pour, lui aussi, s'attarder sur la dimension historique de cette finale attendue depuis 56 ans par les supporters nordistes: "Une victoire serait historique. Déjà le fait d'être en finale suscite une longue attente." Garcia: "J'espère gagner un trophée avec cet effectif" Une si longue attente pour un club qui est à l'orée d'un exploit là encore historique car Lille, premier du Championnat de France avec quatre points d'avance sur son dauphin, Marseille, à trois journées de la fin, peut réaliser un doublé qui effacerait d'un grand coup plus d'un demi-siècle de vide. D'ores et déjà assuré de disputer la Ligue des champions la saison prochaine, le LOSC, qui sort d'un succès capital à Saint-Etienne (2-1), parviendra-t-il à mettre de côté le Championnat, l'espace d'une soirée ? C'était en tout cas le voeu émis vendredi par Rudi Garcia: "Nous abordons cette finale comme une parenthèse au coeur du championnat. Nous ne pensons plus du tout à la Ligue 1, nous aurons le temps de nous y remettre dimanche. Quoi qu'il se passe demain, il n'y aura aucune influence sur le moral de l'équipe." S'il dit le contraire, l'ancien Manceau sait pertinemment qu'une défaite pourrait semer le trouble dans l'esprit de joueurs dont peu ont été habitués jusque-là à vivre avec cette pression, phénomène assez nouveau dans le Nord. Y a-t-il pour autant le risque de voir Lille déjouer à cause de l'enjeu ? Rudi Garcia ne veut pas le croire: "On ne va pas se départir de notre philosophie et allons tout faire pour jouer notre jeu. Ce n'est qu'à cette condition qu'on pourra espérer remporter le trophée. La meilleure des préparations pour ce type d'événement, c'est de rester nous-mêmes et d'aborder ce match comme les précédents. Je suis content de vivre cette aventure et ces moments d'exceptions avec ce groupe-là. J'espère gagner un trophée avec cet effectif." Hoarau: "Pour le CV, aucun trophée n'est négligeable" Si Lille est loué à juste titre pour la qualité de son jeu cette saison, son adversaire du soir n'a pas grand-chose à lui envier dans ce domaine, Paris ayant souvent offert le spectacle depuis août dernier d'une équipe attrayante, la différence entre les deux formations, que onze points séparent au classement de la Ligue 1, s'étant surtout faite au niveau de l'efficacité, défensive et surtout offensive, talon d'Achille de ce PSG version 2010-11. Même si Claude Makelele, qui vit la dernière finale de sa carrière, insiste sur l'aspect défensif de la finale - "On va faire en sorte qu'ils ne puissent pas s'exprimer" -, c'est sans doute au prix d'une efficacité retrouvée que Paris pourra espérer triompher d'un rival que Guillaume Hoarau, auteur l'an dernier du but de la victoire en finale contre Monaco (1-0), craint particulièrement: "Défensivement et surtout offensivement, c'est l'équipe la plus complète. C'est un groupe de potes, on voit qu'ils prennent plaisir à se faire mal. Ils ont aussi un coach très intelligent, qui a su bien recruter. La mayonnaise a pris dès le départ et certains joueurs sont d'une grande efficacité cette année. Il n'y a pas de secret, ils sont costauds derrière et devant, donc ils sont là où ils doivent être." C'est-à-dire au Stade de France face à un adversaire qui, lui aussi, a encore deux fers au feu, puisqu'il a trois journées pour espérer déposséder Lyon de la troisième place de la Ligue 1 et décrocher ainsi la qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, une compétition que Paris n'a plus disputée depuis la saison 2004-05. Faut-il en déduire que comme son rival nordiste, le PSG aura l'esprit accaparé par ce sprint final et notamment sur une semaine prochaine qui le verra se rendre à Bordeaux avant de recevoir... Lille ? Guillaume Hoarau balaie l'argument d'un revers de la manche: "Pour le CV, aucun trophée n'est négligeable. Disputer une finale de Coupe de France, ça n'arrive pas souvent dans une carrière. On a fait tout un pataquès sur l'intérêt de la Coupe de la Ligue, mais quand les Marseillais ont soulevé le trophée, il n'y en a pas un qui faisait la gueule ! On y tient, ce n'est pas un lot de consolation, loin de là. On a envie de la gagner, point." L'ancien Havrais ajoute toutefois: "Mais c'est sûr que quand on aime le haut niveau, la forte pression, on veut le meilleur. Et le meilleur, en championnat, c'est se qualifier pour la Ligue des champions. Il nous reste trois matches pour jeter les dernières forces dans la bataille. On y reviendra après, d'abord il y a cette finale et il ne faut penser qu'à ça." Une chose est certaine: quel que soit le vainqueur, le temps de la célébration viendra plus tard...