L'ogresse Bjoergen

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Guillaume BARDOU , modifié à
Déjà triple championne olympique, Marit Bjoergen a glané ce lundi sa troisième médaille d'or aux Mondiaux d'Oslo... en autant de courses disputées. Capables de dominer aussi bien le sprint que la poursuite ou le 10 kilomètre style classique, la Norvégienne ne laisse que des miettes à ses adversaires... La razzia pourrait se poursuivre samedi sur le 30 kilomètres mass start.

Déjà triple championne olympique, Marit Bjoergen a glané ce lundi sa troisième médaille d'or aux Mondiaux d'Oslo... en autant de courses disputées. Capables de dominer aussi bien le sprint que la poursuite ou le 10 kilomètre style classique, la Norvégienne ne laisse que des miettes à ses adversaires... La razzia pourrait se poursuivre samedi sur le 30 kilomètres mass start. Et de trois ! Pour le plus grand plaisir du public d'Oslo tout acquis à sa cause et à celle de son compatriote masculin Petter Northug, Marit Bjoergen a ajouté ce lundi l'or du 10 kilomètres style classique à ceux du 15 kilomètres poursuite glané samedi et du sprint, jeudi. Impressionnant surtout si l'on y ajoute ses trois titres olympiques glanés à Vancouver l'an dernier lors d'une moisson qui lui avait apporté cinq médailles (trois d'or, une d'argent et une de bronze)... en cinq courses disputées. Ce lundi, sur la colline d'Holmen (Holmenkollen en norvégien), la native de Trondheim a une nouvelle fois devancé sa rivale polonaise Justina Kowalczyk, se montrant la meilleure pour la troisième fois en cinq jours... Le tout sur des formats très différents. Car là réside l'exploit, la force des performances de Bjoergen. En moins d'une semaine, la Norvégienne a dominé tant sur courte distance en style libre (le fameux skating étant employé sur le sprint 1,2 kilomètre disputé jeudi) que sur des épreuves plus longues, nécessitant endurance et technique en style classique comme ce lundi sur le 10 kilomètres... Bjoergen entrant un peu plus dans l'histoire de sa discipline où elle compte déjà 67 victoires individuelles en Coupe du monde. Un traitement médical qui sème le doute Seule la Russe Yelena Välbe-Trubitsyna, légende des années 1990 en compte d'avantage. Surtout, Bjoergen revient d'un gros passage à vide. Avant son titre au sprint jeudi, la Norvégienne n'avait pas glané de titre mondial depuis 2005, passant au travers à Liberec en 2009 et "seulement" double médaillée de bronze à Sapporo en 2007. Un tel retour à Vancouver puis cette hégémonie interpellent quelque peu... Aux JO, la Polonaise Kowalczyk n'avait d'ailleurs pas hésité à remettre en cause les performances de Bjoergen lors d'un entretien avec le quotidien de Varsovie Gazeta Wyborcza. "Sans ses médicaments, elle n'aurait pas gagné", lâchait Kowalczyk, désignant la fameuse AUT (autorisation à usage thérapeutique) accordée à Bjeorgen. Une déclaration mal accueillie par le milieu surtout de la part d'une fondeuse épinglée en 2005 pour l'usage jugé accidentel d'une substance analgésique... Victime d'asthme, Bjoergen est en effet autorisée par l'agence mondiale antidopage à prendre le célèbre Salbutamol, produit permettant une meilleure oxygénation du sang. Une liberté qui continue de semer le doute sur les performances de la Norvégienne alors que le fond est reconnu comme la pratique nécessitant le plus de VO2 max, la puissance respiratoire et que le Salbutamol était abondamment utilisé durant les années 1990... pour des pratiques dopantes. Le ski de fond, déjà secoué ces dernières années par les affaires touchant les équipes autrichiennes et russes mais aussi par le cas de l'Espagnol Johann Muehlegg aux Jeux de Salt Lake en 2002, croise les doigts. Et s'accroche à l'idée que la discipline tient tout simplement une championne d'exception... Une athlète dorée qui tentera de poursuivre la moisson sur les relais puis sur le 30 kilomètres mass start samedi.