L'exploit de Llodra !

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Alexandre SARKISSIAN , modifié à
Michael Llodra a fait les choses en grand. Pour sa première qualification en quarts de finale d'un Masters 1000, le gaucher tricolore s'est offert la tête de Novak Djokovic (7-6, 6-2), n°3 mondial et tenant du titre à Bercy. Une sacrée performance à trois semaines de la finale de la Coupe Davis en Serbie. Un peu plus tôt, Gaël Monfils s'était arraché contre Fernando Verdasco (6-7, 7-6, 7-5).

Michael Llodra a fait les choses en grand. Pour sa première qualification en quarts de finale d'un Masters 1000, le gaucher tricolore s'est offert la tête de Novak Djokovic (7-6, 6-2), n°3 mondial et tenant du titre à Bercy. Une sacrée performance à trois semaines de la finale de la Coupe Davis en Serbie. Un peu plus tôt, Gaël Monfils s'était arraché contre Fernando Verdasco (6-7, 7-6, 7-5). Guy Forget a peut-être trouvé le joueur qui épaulera Gaël Monfils lors des simples en finale de la Coupe Davis. Le capitaine de l'équipe de France n'a ainsi pas manqué de remarquer la grosse performance de Michael Llodra jeudi après-midi en huitièmes de finale du Masters 1000 parisien, confiant, sitôt la sortie du court, au micro de Canal +: "Une nouvelle fois, Mika fait un gros match ici, il a fait des choix extrêmement offensifs, il a une réussite qu'il va provoquer, il y croit jusqu'au bout. Derrière, on voit Novak Djokovic s'effriter, s'agacer, sans doute étonné de la réussite de Mika. C'est bien, Mika arrive à maturité, il est capable de continuer dans ses choix tactiques même quand il est mené 0-40, ça prouve qu'il est serein, qu'il a confiance, c'est chouette de voir un garçon qui reste dans ses projets". Un bel hommage de la part de l'ancien vainqueur à Bercy (1991) qui reconnaît au passage que les "choix stratégiques" vont devenir de plus en plus compliqués en vue de Belgrade. Mais les Français ne s'en plaindront pas ! 24 heures après avoir réduit John Isner au rôle de serveur quelconque, le gaucher français s'est en tout cas offert une victoire de prestige sur Novak Djokovic en deux sets (7-6, 6-2), synonyme de première qualification pour un quart de finale de Masters 1000. Cette victoire, qui dépasse le côté prestigieux, s'est fortement dessinée à la fin de la première manche qui ne pouvait échapper à Djokovic, croyait-on alors. Deux balles de set effacées... Arrivé sur le court avec paire de lunettes et nez postiches à la Groucho Marx, le «Djoker» serbe n'était pas venu évidemment pour rigoler ce jeudi au POPB. Cette petite fantaisie oubliée, Novak Djokovic, fidèle à son habitude, a mis tout son sérieux et son extrême minutie dans chaque coup dès que les débats furent lancés. Le problème pour le numéro 3 mondial, c'est que Michael Llodra était tout aussi appliqué. Le Français y a même ajouté une bonne dose de force mentale et presque d'héroïsme quand il fallut renverser la vapeur dans un jeu décisif qui tendait les bras au Serbe. Les deux hommes ne s'étaient procuré aucune balle de break avant le début du tie break. Djokovic s'offrit deux balles de set à 6-4, service à suivre. Llodra sortit alors le grand jeu et quatre coups gagnants: un revers qui laissa Djoko sur place, une volée de revers croisée, un service et... un nouveau revers pour boucler la première manche 7-6 (huit points à six). Assurément le tournant du match, ainsi analysé par le héros du jour (au micro de Canal +): "Même mené 6-4, je ne m'affole pas et derrière à 7-6 pour moi, je tente mon premier retour de service vraiment gagnant, je réussis. Derrière, j'essaie de continuer sur ma dynamique, c'est une superbe victoire". Le Français allait-il tenir un tel niveau dans la seconde manche ? Oui, avec un break rapide, trois balles de débreak effacées à 0-40, le tournant de cette deuxième manche qui voit Djokovic jeter les armes, Llodra s'envolant avec un deuxième break qui lui permet de mener 5-2, service à suivre. Au bout de 1h33, l'affaire est pliée, provoquant l'enthousiasme de Bercy et de l'intéressé, pas peu fier de briller à domicile: "Je suis super content, je n'avais pas gagné beaucoup de matches en arrivant ici, aujourd'hui, j'ai essayé de jouer un tennis d'attaque du premier au dernier point, j'ai vraiment tenu dans ma tête dans les moments importants. Si je devais choisir un Masters 1 000 pour briller, c'est celui-là, j'habite à une demi-heure, ma famille est là, c'est magique." La magie se poursuivra-t-elle vendredi en quarts face au vainqueur de Berdych-Davydenko ?