L'affaire des quotas en justice ?

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T. P. , modifié à
En fonction des résultats des enquêtes menées par la FFF et le ministère des Sports, Chantal Jouanno envisage de saisir la justice dans l'affaire des quotas ethniques révélée par le site Mediapart la semaine dernière. "Si des quotas concernant les binationaux sont établis, c'est un délit et cela relève du pénal", a-t-elle déclaré dans Le Parisien.

En fonction des résultats des enquêtes menées par la FFF et le ministère des Sports, Chantal Jouanno envisage de saisir la justice dans l'affaire des quotas ethniques révélée par le site Mediapart la semaine dernière. "Si des quotas concernant les binationaux sont établis, c'est un délit et cela relève du pénal", a-t-elle déclaré dans Le Parisien. Il ne se passe plus un jour sans que l'affaire des quotas ethniques rebondisse. Depuis jeudi et la publication par le site d'information Mediapart d'une enquête accablante pour les dirigeants du football français, qui voudraient "moins de noirs et d'arabes" sur les terrains, les réactions s'enchaînent. Si, dans sa grande majorité, le milieu du ballon rond soutient les acteurs de cette réunion du 8 novembre dernier à laquelle plusieurs cadres de la Direction technique nationale, les propos qui sont ressortis de cette discussion animée sur le problème des joueurs binationaux pourraient avoir des conséquences assez lourdes pour ceux qui les ont tenus. Le Directeur technique national, François Blaquart, a déjà été suspendu de ses fonctions par le président de la Fédération française, Fernand Duchaussoy, et par Chantal Jouanno suite à la publication par Mediapart, samedi, du verbatim de cette réunion à la laquelle Laurent Blanc a notamment participé. Mais la ministre des Sports n'exclut pas d'aller encore plus loin dans les sanctions. Tout dépendra, en fait, des enquêtes menées par la FFF et le ministère des Sports, qui sont en cours. "La première chose reste d'établir toute la vérité avec une commission d'enquête de l'inspection générale des services du ministère", a-t-elle ainsi déclaré au Parisien ce mardi. En fonction des conclusions, Chantal Jouanno envisage de porter l'affaire devant les tribunaux. "Car là, si des quotas concernant les binationaux sont établis, c'est un délit et cela relève du pénal, a-t-elle assuré. Dans ce cas-là, nous transmettrons au procureur." Il y aurait alors de fortes chances pour que des têtes tombent, comme l'a demandé lundi soir l'ancien international tricolore Lilian Thuram sur Mediapart. Voire plus. Le sélectionneur des Bleus, au coeur de cette polémique qu'il aurait alimenté en faisant l'amalgame entre les "blacks" et un certain profil de joueur "grand, costaud et puissant", serait-il alors menacé ? "Je n'ai jamais demandé la tête de Laurent Blanc, jamais de la vie, a ajouté la ministre. Je n'ai aucun pouvoir sur sa nomination, ni sur ses choix." Mais un juge ?