L'Usap verra Barcelone

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SYLVAIN LABBE , modifié à
L'attaque perpignanaise, si peu efficace en Top 14, a confirmé son aisance sur le front de l'Europe, en signant dimanche, à Aimé-Giral le succès bonifié (37-5) nécessaire à sa qualification et à la réception de son quart de finale de H Cup au stade olympique de Montjuich, à Barcelone, au printemps prochain. Un stade de la compétition que l'Usap n'avait plus fréquenté depuis près de trois ans.

L'attaque perpignanaise, si peu efficace en Top 14, a confirmé son aisance sur le front de l'Europe, en signant dimanche, à Aimé-Giral le succès bonifié (37-5) nécessaire à sa qualification et à la réception de son quart de finale de H Cup au stade olympique de Montjuich, à Barcelone, au printemps prochain. Un stade de la compétition que l'Usap n'avait plus fréquenté depuis près de trois ans. Débutée à Barcelone, auprès des stars du Barça, pour une opération promotionnelle, la semaine des rugbymen perpignanais s'est achevée ce dimanche par la promesse d'un retour dans la capitale catalane. Longtemps réduit à une chimère, le rêve du président Paul Goze et de tout un club de voir l'Usap jouer un quart de finale européen de l'autre côté de la frontière chez les voisins barcelonais est enfin devenu réalité avec la large victoire bonifiée (37-5) des joueurs de Jacques Brunel. Le manager catalan qui, sur le départ, se voit offrir la promesse d'une fin de saison forcément rehaussée par cette première qualification européenne depuis près de trois ans (*), la cinquième de l'histoire du club sang et or. La première surtout à domicile ! Face à un adversaire encore capable de se qualifier, à condition de s'imposer avec le bonus sur les terres catalanes, l'Usap, encore marqué par le souvenir du match aller, conclu sur un revers (43-34) et un festival offensif (cinq essais à quatre) au Pays de Galles, a su signer le match parfait, ou presque, ponctué de cinq réalisations par un collectif ambitieux et complet entre jeu d'avants conquérants et trois-quarts libérés. Et avec, confirmer son statut parmi les meilleures attaques de cette Coupe d'Europe (23 essais), elle qui peine à en compiler vingt en championnat après seize journées. De quoi accréditer l'idée que cette Usap est peut-être cette saison construite pour les matches à gros enjeux... Cazenave en détonateur Sous un doux soleil d'hiver et dans un stade Aimé-Giral plein comme un oeuf pour l'occasion, l'Usap ne tarde pas à mettre ses ambitions en accord avec ses actes. Parmi les recalés pour le Tournoi, Jérôme Porical intervient à propos dans sa ligne de trois-quarts, qui a investi la moitié de terrain galloise, et profite du décalage créé dans la défense adverse pour soigner un jeu au pied pour lui-même, qui l'envoie en terre promise (5-0, 5e). C'est l'entame idéale pour les Catalans, qui ne relâchent pas l'étreinte, bien au contraire et profitent des nombreux ballons de récupération abandonnés par les Scarlets. Tandis que les avants imposent leur domination, le jeu s'enchaîne, dynamisé par un bon Florian Cazenave, et Henry Tuilagi, à la conclusion d'un débordement de Farid Sid, enfonce le clou d'une charge dont il a le secret à un mètre de la ligne (12-0, 11e). Si ce n'était la maladresse de Porical face aux perches (huit points envolés), Perpignan friserait la perfection. Llanelli ne peut pas en dire autant, qui pris en conquête et mal positionné en défense, peine à développer son jeu de mouvement. Après ce feu d'artifice en ouverture, l'Usap cherche un second souffle que le jeune Cazenave, déchaîné, lui offre sur cette 89 que le demi de mêlée de 21 ans exploite à merveille pour manoeuvrer au coeur de la défense galloise et servir d'une passe aveugle Farid Sid pour déjà le troisième essai sang et or, transformé par Porical (22-0, 32e). A la pause, le quart de finale est à portée de mains pour les joueurs de Brunel. Reste à porter l'estocade... Elle est retardée par le réveil gallois, illustré par le premier essai qu'inscrit en force Jonathan Davies suite à la première séquence longue et maîtrisée des Scarlets (22-5, 45e). Mais au festin des trois-quarts perpignanais manque un invité de choix et Maxime Mermoz se signale enfin plein axe. Le trois-quarts centre s'arrache de la meute, raffûte et sert à hauteur Cazenave pour l'essai de la libération (29-5, 48e). Une pénalité supplémentaire de Nicolas Laharrague (32-5, 53e) et le staff catalan, prompt à mobiliser son banc et ses remplaçants, pouvait déjà préparer le rendez-vous décisif face à Biarritz dans quatre jours. Coaching gagnant à l'image du cinquième essai qu'inscrivait Gerrie Britz (37-5, 68e). La fin d'après-midi s'annonçait douce au pied du Castillet... (*) La dernière apparition en quarts de finale de la H-Cup des Catalans, éliminés dès le premier tour ces deux dernières saisons, remonte au 5 avril 2008 et une défaite (20-9) chez les London Irish.