L'Irlande tient son rang

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MATTHIEU ABADIE , modifié à
L'Irlande a remporté son huitième de finale au parfum de tournoi des VI Nations, dimanche, en battant largement l'Italie (36-6). Un succès bâti d'abord sur le jeu au pied de O'Gara, avant d'accélérer en seconde période et d'inscrire trois essais. La Nazionale n'a pas démérité, mais laisse le soin au XV du Trèfle d'aller défier le pays de Galles en quarts de la Coupe du monde 2011. Une affiche prometteuse.

L'Irlande a remporté son huitième de finale au parfum de tournoi des VI Nations, dimanche, en battant largement l'Italie (36-6). Un succès bâti d'abord sur le jeu au pied de O'Gara, avant d'accélérer en seconde période et d'inscrire trois essais. La Nazionale n'a pas démérité, mais laisse le soin au XV du Trèfle d'aller défier le pays de Galles en quarts de la Coupe du monde 2011. Une affiche prometteuse. C'est désormais officiel, la Coupe du monde 2011 de rugby verra bien l'hémisphère Nord s'entredéchirer, son homologue du Sud l'imitant dans l'autre moitié de tableau. Une anomalie que l'on doit à l'Irlande, qui avait bousculé l'ordre des choses en faisant tomber l'Australie lors de la deuxième journée de cette poule C. Propulsé leader devant les Wallabies, le XV du Trèfle se devait alors de tenir son rang jusqu'au bout, afin d'éviter l'Afrique du sud en quarts de finale. C'est chose faite, et même largement, face à l'Italie (36-6). Une formation transalpine qui aura pourtant donné du fil à retordre à son adversaire une période durant, la première, conclue sur un score de 9 à 6 en faveur de l'Irlande, portée par la botte de Ronan O'Gara, dont l'expérience a été préférée par Declan Kidney au talent parfois intermittent de Johnny Sexton. Bien en a pris au sélectionneur irlandais, le jeu d'occupation de l'ouvreur du Munster permettant tout au long du premier acte de soulager les siens, face à une formation italienne sans complexe. La donne était simple pour les hommes de Nick Mallett: il fallait s'imposer pour décrocher la première qualification en quarts de finale de leur histoire. L'Histoire n'aura donc pas été chamboulée dimanche, tant la domination du Trèfle dès le coup d'envoi de la seconde période aura été prégnante. Et comme un symbole, ce n'est autre que Brian O'Driscoll, la légende irlandaise, qui inscrit le premier essai de la rencontre, idéalement lancé par Tommy Bowe (47e). Un essai qui récompense la mainmise irlandaise sur ce début de second acte, où le jeu se déroule quasiment exclusivement aux abords des 22 mètres italiens. Les hommes de la Squadra Azzurra sont dépassés, et c'est logiquement que Keith Earls va à dam pour la deuxième fois de la partie (52e). 23-6, puis bientôt 26-6 grâce à une nouvelle pénalité de l'inévitable O'Gara, l'Irlande inflige un sévère 17-0 depuis le retour des vestiaires à son adversaire. Pays de Galles-Irlande, une affiche prometteuse L'Italie, bien décidée à quitter la compétition avec les honneurs, tente bien par la suite de revenir dans ce match, mais la maîtrise des petits hommes verts est réelle, en témoigne une nouvelle pénalité passée par Sexton (70e), entré en jeu à la place d'O'Gara. 29-6, jusqu'à une action de classe de Tommy Bowe, parti en contre sur l'aile droite de ses 22 mètres. L'ailier des Ospreys s'échappe, tape à suivre pour lui-même, s'emmène le ballon par trois fois au pied, et s'apprête à aplatir lorsque Benvenuti le plaque sans ballon sur la ligne d'en-but. M. Kaplan refuse logiquement l'essai, mais sur le renvoi aux 22 mètres, alors que le temps réglementaire est écoulé, le ballon est récupéré par les Irlandais, qui accélèrent sur l'aile gauche, où Keith Earls s'en va aplatir son deuxième essai personnel et donner au score une ampleur que ne méritaient peut-être pas les hommes de Nick Mallett. Qu'importe, l'affiche qui se profile en quarts de finale entre l'Irlande et le Pays de Galles est alléchante. Car les deux pays, à quelques heures d'intervalle dimanche matin, ont démontré une réelle envie d'aller vers l'avant et une belle capacité à produire du jeu. Au jeu en mouvement des Dragons gallois, devrait répondre l'énorme densité du pack irlandais. On a hâte d'y être.