Kvitova atteint la majorité

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Yannick SAGORIN , modifié à
A 21 ans, Petra Kvitova a décroché samedi son premier titre majeur, tombeuse de Maria Sharapova en finale du tournoi de Wimbledon. Impressionnante de justesse depuis le début de la quinzaine londonienne, la jeune Tchèque a fait la différence en deux sets devant son homologue russe, victorieuse sur ce même gazon en 2004 (6-3, 6-4). Une nouvelle étoile est née au All England Club.

A 21 ans, Petra Kvitova a décroché samedi son premier titre majeur, tombeuse de Maria Sharapova en finale du tournoi de Wimbledon. Impressionnante de justesse depuis le début de la quinzaine londonienne, la jeune Tchèque a fait la différence en deux sets devant son homologue russe, victorieuse sur ce même gazon en 2004 (6-3, 6-4). Une nouvelle étoile est née au All England Club. Trois ans les séparent seulement mais en termes d'expérience, la comparaison n'était pas possible avant coup. Alors que Maria Sharapova s'attaquait à sa cinquième finale en Grand Chelem, ce samedi à Wimbledon, Petra Kvitova, elle, découvrait ce stade ultime à l'échelle d'un Majeur. Pourtant la Russe, favorite des bookmakers, se savait menacée, pressentant le coup de Trafalgar d'une joueuse inexpérimentée, certes, mais sans complexe. Une joueuse à l'image de celle qu'elle était lorsqu'elle remporta en 2004 le premier de ses trois titres estampillés Grand Chelem, ici-même à Wimbledon, à l'âge de 17 ans. A l'époque, c'est la double tenante du trophée Serena Williams qui fit les frais de cette fraîcheur. L'arroseur d'un jour n'étant pas forcément celui du lendemain - fut-ce sept ans après - Maria Sharapova a subi à son tour la loi d'une jeune louve aux dents longues. Malgré la perte de son premier service, d'entrée de match, Petra Kvitova n'a pas semblé impressionnée pour deux sous sur le Centre court. S'adjugeant également la première mise en jeu adverse, la jeune Tchèque a ensuite profité de la fébrilité de la Russe sur son engagement pour faire la différence, à 3-2. Deux jeux plus tard, Maria Sharapova a beau écarter une balle de set et revenir à 5-3, Petra Kvitova ne se fait pas prier pour empocher le premier set dans la foulée, sur un jeu blanc (6-3). Sous les yeux de Navratilova Dès l'entame de la seconde manche, l'ancienne n°1 mondiale perd à nouveau ses moyens au service, et se voit breakée d'emblée. Au mental plus que par la justesse de son jeu, la longiligne Russe parvient bien à refaire son retard, revenant à 2-2 avant de céder deux fois encore sa mise en jeu. Le cinquième break concédé, à 3-3, lui sera fatal. Petra Kvitova se détache et conclut finalement les débats en moins d'une heure et demie (6-4), sous les yeux de son idole Martina Navratilova, une autre gauchère née en Tchécoslovaquie qui a marqué l'histoire du All England Club. Rarement une joueuse novice en finale d'un tournoi du Grand Chelem n'était apparue aussi à l'aise et sûre de son fait. Depuis le triomphe de Maria Sharapova à Londres en 2004, seules Svetlana Kuznetsova à l'US Open de cette même saison et Francesca Schiavone l'an dernier à Roland-Garros se sont illustrées de la sorte. Les Caroline Wozniacki, Dinara Safina, Ana Ivanovic, Jelena Jankovic, Vera Zvonareva, Samantha Stosur, Na Li ou Marion Bartoli ont toutes échoué dans cette entreprise. Et à 21 ans, la polyvalente Petra Kvitova, victorieuse en 2011 sur les courts durs de Brisbane, les couverts de l'Open GDF, la terre de Madrid et enfin le gazon de Wimbledon, semble avoir tout l'avenir devant elle...