"Kia ora" les Bleus ! (*)

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SYLVAIN LABBE , modifié à
A peine avaient-ils posé le pied en Nouvelle-Zélande ce mercredi, à Auckland, que les joueurs de l'équipe de France ont pu mesurer l'engouement, sentiment mêlé de curiosité et de fascination, que suscite toujours le maillot bleu au pays du long nuage blanc. Des Bleus harassés par un trop long voyage, mais accueillis comme il se doit par une colonie de supporters tricolores déjà très en voix. Et un haka de rigueur !

A peine avaient-ils posé le pied en Nouvelle-Zélande ce mercredi, à Auckland, que les joueurs de l'équipe de France ont pu mesurer l'engouement, sentiment mêlé de curiosité et de fascination, que suscite toujours le maillot bleu au pays du long nuage blanc. Des Bleus harassés par un trop long voyage, mais accueillis comme il se doit par une colonie de supporters tricolores déjà très en voix. Et un haka de rigueur ! Comme si cela ne suffisait pas... C'est avec plus de 45 minutes de retard sur l'horaire prévu (12h50) que la délégation française, après un interminable périple de 34 heures de vol, via Londres, Dubaï et Sydney, a posé le pied à 13h40 (3h40, heure française), ce mercredi, à Auckland, au pays du long nuage blanc. Et comme pour mieux signifier l'entrée de plain pied dans cette Coupe du monde, les Bleus ont eu droit à un comité d'accueil des plus chaleureux. En cette mi-journée ensoleillée, ils étaient une bonne centaine de supporters à souhaiter la bienvenue à Marc Lièvremont et ses hommes. Des Néo-Zélandais, dont Miss Auckland 2010 (!), preuve que la France garde la cote, mais aussi des Basques, des Bretons, des Auvergnats, ici un maillot toulonnais ou un autre montpelliérain, là une écharpe de l'ASM, qui, entre deux Marseillaises, n'hésiteront pas à improviser sur ce parking de l'aéroport un "paquito" endiablé. Même une 2 Chevaux millésimée aux couleurs bleu, blanc, rouge, a fait le déplacement et vient saluer le XV de France. "Il n'y a que les Français pour faire ça", s'enthousiasme l'une de ses passionnées du bout du monde. Mais au "paquito" répondra le haka d'écoliers très convaincants à quelques mètres face à des Français un brin décontenancés. Quatre ans après Cardiff et un autre Ka mate, le ton est donné ! Déjà un premier haka ! De l'aveu de certains, en comparaison, l'accueil des Anglais de Martin Johnson, débarqués il est vrai à sept heures du matin, le jour même, avait de quoi paraître nettement plus glacial. Pour les Bleus, adversaires des All Blacks dès la phase de poule, le 24 septembre, à l'Eden Park d'Auckland, les organisateurs ont bien fait les choses et la mise en scène est rodée, qui dans la foulée du discours du maire de la capitale économique du pays, voit les Bleus, tous en survêtement - Estebanez y ajoutant sa guitare - surgir depuis une porté dérobée sur la scène dressée pour l'occasion et recevoir l'ovation nourrie du public. Le déhanché des Tahitiennes, qui les a précédés, a de quoi réveiller les trente Tricolores à l'évidence fourbus. A Jo Maso le micro, qui salue "ces chants qui nous font chaud au coeur", remercie les supporters de cette équipe de France, et n'hésite pas à donner rendez aux Néo-Zélandais en finale. Puisque comme le dit le manager tricolore, "nous sommes là pour la gagner !" Un tabac à l'applaudimètre. Un sourire timide accroché au visage, Marc Lièvremont ne lâchera pas un mot. Ses joueurs, pressés de rejoindre le Spencer on Byron, leur hôtel situé à près de 40 kilomètres de là, pour y prendre leurs quartiers, avant une première séance de décrassage, seront à peine plus prolixes. "On est heureux d'être là, mais fatigués", avoue un Fulgence Ouedraogo aux traits tirés, que ce comité d'accueil a malgré tout touché. "Voir tout ce monde, ça fait plaisir, c'est une belle surprise. On ne s'y attendait pas..." De quoi encaisser les dix heures de décalage horaire avec un peu plus d'entrain ? Pas si sûr à écouter Julien Pierre décrire cette épopée aérienne: "On nous avait recommandé de ne surtout pas dormir jusqu'à Dubaï... Je peux vous dire qu'on n'était pas beaux à voir.""A nous de bien nous adapter. Le plus dur commence...", renchérit David Skrela. Pas facile en effet, même si un Julien Bonnaire lâche encore: "C'est avant tout une grande fête pour tout le monde, note le Clermontois, et j'espère qu'elle durera pour nous le plus longtemps possible." (*) Kia ora signifie "Bienvenue" en langage maori, mais a fini par rentrer dans l'usage commun des Néo-Zélandais.