Joubert: "Je veux marquer mon sport "

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Propos recueillis par PAULINE JOSEPH , modifié à
Après avoir reconquis son statut de numéro un français lors des championnats nationaux il y a quelques semaines, Brian Joubert espère glaner un quatrième titre continental lors des championnats d'Europe (24 au 30 janvier à Berne) pour se relancer sur la scène internationale et définitivement effacer la désillusion des Jeux Olympiques de Vancouver.

Après avoir reconquis son statut de numéro un français lors des championnats nationaux il y a quelques semaines, Brian Joubert espère glaner un quatrième titre continental lors des championnats d'Europe (24 au 30 janvier à Berne) pour se relancer sur la scène internationale et définitivement effacer la désillusion des Jeux Olympiques de Vancouver. Comment vous sentez-vous à l'approche des Championnats d'Europe ? J'ai eu un petit pépin au genou gauche à Courchevel, où je n'ai pas pu m'entraîner correctement. Sur une chute, je me suis fait mal. Ce genou m'avait déjà posé des problèmes auparavant et il reste fragile. Mais cela ne m'empêche pas de travailler et d'être confiant. D'autant plus qu'au niveau mental, Courchevel était une excellente thérapie. Où en êtes-vous dans votre préparation ? Je sens qu'on est vraiment sur la bonne voie. J'étais un peu inquiet après le stage à Courchevel parce que j'étais complètement "à la ramasse". Physiquement, j'étais très fatigué. Mais j'ai beaucoup travaillé l'endurance et maintenant tout se passe bien. J'ai retrouvé une certaine fiabilité sur les quadruples et j'ai gagné en confiance. En revanche, j'ai pris du poids pendant les fêtes et je dois perdre encore quelques kilos pour être prêt. Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour ces championnats d'Europe ? Quand on participe à une compétition, c'est forcément pour gagner. Mais j'y vais avant tout pour prendre du plaisir. Comme aux championnats de France, même si je n'y avais pas fait de quadruples, je veux reproduire ce que je fais à l'entraînement. Je l'ai fait à Tours (ndlr, lieu des championnats nationaux), donc je peux le faire aux championnats d'Europe. D'autant plus que c'est une compétition dans laquelle je me sens bien. Il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. "J'aimerais imiter Alain Giletti" Après le Trophée Bompart, vous étiez en difficulté. Avez-vous modifié votre façon de travailler en vue des Championnats de France d'abord, puis des Championnats d'Europe ensuite ? J'ai changé beaucoup de choses parce qu'il fallait que je reprenne mon rang de numéro un français. Mais j'avais surtout envie de me servir de ces championnats de France pour reprendre confiance. J'en avais besoin pour me rassurer et faire une compétition propre, surtout sur le programme libre. On a donc procédé à des changements, notamment dans la préparation et la manière de s'entraîner. A Tours, j'avais l'occasion de voir si on avait trouvé la bonne solution. Et il s'avère que c'est effectivement la bonne méthode de travail, donc il y a un point d'interrogation en moins. Il s'agira de vos dixièmes championnats d'Europe. Comme les premiers auxquels vous avez participé, ils se dérouleront en Suisse. Cela ajoute-il une saveur particulière ? Je n'avais pas du tout pensé à ça. Je pense surtout à essayer de remporter un maximum de titres. J'aimerais aussi imiter Alain Giletti (le patineur français avait obtenu cinq titres européens entre 1955 et 1961, ndlr) et il reste du chemin pour y arriver. "Pas envie que l'Equipe de France ne s'arrête qu'à moi" Florent Amodio et Alban Préaubert seront en lice à vos côtés. Est-ce particulier pour vous de vous battre avec un coéquipier pour un titre international ? C'est particulier mais c'est le sport. Florent a le niveau, mais je ne suis pas sûr qu'il ait l'expérience nécessaire. Ce sont ses premiers championnats d'Europe. Il ne s'est jamais battu pour une médaille donc je ne sais pas comment il va réagir, notamment au niveau de la gestion de la pression. Pour l'équipe de France, ce serait parfait qu'on gagne deux médailles. Voire plus. Mon rêve étant bien sûr qu'on en récolte trois... Vous sentez-vous une certaine responsabilité envers cette Equipe de France ? Je patine pour moi, mais il faut toujours montrer l'exemple, que ce soit par des performances, par des résultats, par la progression ou par certaines compétitions. Mais au-delà de ça, chaque patineur est motivé et quand ils s'entraînent, je doute qu'ils pensent à moi. Cela ne m'empêche pas d'avoir envie de tirer tout le monde vers le haut. Les jeunes (Chafik Besseghier, Romain Ponsart, Léna Marocco, Lenaëlle Gilleron-Gorry, Maé Bérénice Meïté et Yretha Silete entre autres, ndlr) qui arrivent ont beaucoup de talent. S'ils travaillent sérieusement et s'ils sont rigoureux, ils pourront atteindre un très bon niveau et faire beaucoup mieux que moi. Vous êtes donc conscient que d'autres peuvent faire mieux que vous. Cela ne pose aucun problème ? Pas du tout. Si par exemple, Florent devenait champion olympique, je serai vraiment heureux pour lui. Mon but, ce n'est pas de rester en haut et que personne ne puisse un jour faire mieux que moi. C'est certain, je veux marquer mon sport, mais j'aime tellement le patinage et l'équipe de France que je n'ai pas envie que ça ne s'arrête qu'à moi.