Johnson par la petite porte

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Par Laurent Duyck , modifié à
Il avait mis un terme à sa carrière internationale sur un titre de champion du monde en 2003. Martin Johnson, 41 ans, a mis fin à son parcours de sélectionneur du XV de la Rose sur le terrible échec de l'Angleterre lors de la Coupe du monde néo-zélandaise. En trois ans et demi, l'ancien deuxième-ligne international n'aura offert qu'un petit Tournoi des Six Nations à l'Angleterre.

Il avait mis un terme à sa carrière internationale sur un titre de champion du monde en 2003. Martin Johnson, 41 ans, a mis fin à son parcours de sélectionneur du XV de la Rose sur le terrible échec de l'Angleterre lors de la Coupe du monde néo-zélandaise. En trois ans et demi, l'ancien deuxième-ligne international n'aura offert qu'un petit Tournoi des Six Nations à l'Angleterre. Tout Commandeur de l'empire britannique qu'il soit, Martin Johnson n'a pas survécu au parcours catastrophique du XV de la Rose lors de la Coupe du monde 2011. L'intéressé a lui-même pris la décision de quitter ses fonctions de sélectionneur. "J'y ai évidemment réfléchi longuement et durement et c'est la meilleure décision pour moi et pour l'équipe d'Angleterre", a-t-il déclaré mercredi à l'occasion d'une conférence de presse. Anobli par la reine pour avoir conduit l'Angleterre au titre de champion du monde en 2003 en tant que capitaine, l'ancien deuxième-ligne international (84 sélections) ne laissera pas la même impression en qualité de sélectionneur du XV de la Rose. Sous son commandement depuis le début de l'année 2008, l'Angleterre n'aura gagné que le Tournoi des Six Nations 2011, passant à côté du Grand Chelem lors de la dernière journée (défaite 24-8 en Irlande), pour un total de 21 victoires, 1 nul et 16 défaites, dont la dernière, la plus douloureuse, enregistrée en quarts de finale de la Coupe du monde contre la France (12-19). Mallett, Henry ou Mallinder pour le remplacer ? Le point final d'une campagne néo-zélandaise désastreuse tant sur le plan sportif qu'en termes d'image. Certes invaincus en phase de poules, les Anglais n'ont jamais donné l'impression de dominer leur sujet, battant de peu l'Argentine (13-9) et l'Ecosse (16-12) pour prétendre à la première place du groupe B. Le XV de France aura mis en lumière la fragilité d'une équipe indisciplinée, dans laquelle de trop nombreux joueurs ont joué leur carte personnelle sur le terrain, sans même évoquer les écarts de conduite extra-sportifs de Mike Tindall, l'un des tauliers de la sélection surpris avec une autre femme que son épouse Zara Phillips dans un bar, ou encore de James Haskell, Chris Ashton et Dylan Hartley, coupables de propositions indécentes adressées à une employée d'hôtel. Des scandales que Martin Johnson, malgré son charisme, n'a pas su circonscrire, plongeant le XV de la Rose dans le chaos et la polémique en Nouvelle-Zélande. En quittant ses fonctions, il assume une partie de cet échec pondéré par l'émergence d'une nouvelle génération dont Dylan Hartley, Dan Cole, Courtney Lawes, Tom Croft, Tom Wood, Ben Youngs, Danny Care, Manu Tuilagi, Chris Ashton ou encore Ben Foden sont les meilleurs représentants. Mais c'est une Fédération anglaise (RFU) dans son ensemble, en mal d'un véritable patron depuis le départ de son directeur général John Steele, qui doit encore tirer les conséquences de ce fiasco néo-zélandais sur fond de guerre de pouvoir à quatre ans de son Mondial 2015. Un passage obligé avant de désigner le successeur de « Jonno » à la tête du XV de la Rose, un poste convoité par Nick Mallet, l'ancien sélectionneur de l'Italie, et Jim Mallinder, l'entraîneur de Northampton, qui pourrait aussi tenter Graham Henry, tout frais champion du monde avec la Nouvelle-Zélande.