"Je ne suis pas une taupe"

  • Copié
Thomas PISSELET , modifié à
Accusé d'être l'homme à l'origine de l'affaire des quotas ethniques, Mohamed Belkacemi n'a pas caché qu'il avait enregistré la réunion du 8 novembre dernier, dont le verbatim publié samedi par Mediapart a secoué la FFF. "Mais je ne suis pas une taupe, s'est-il défendu sur Infosport. Je fais mon job en respectant les règles."

Accusé d'être l'homme à l'origine de l'affaire des quotas ethniques, Mohamed Belkacemi n'a pas caché qu'il avait enregistré la réunion du 8 novembre dernier, dont le verbatim publié samedi par Mediapart a secoué la FFF. "Mais je ne suis pas une taupe, s'est-il défendu sur Infosport. Je fais mon job en respectant les règles." Nouvelles révélations dans l'affaire des quotas ethniques. Mohamed Belkacemi, à qui l'étiquette de "taupe" collait à la peau depuis quelques heures, s'est exprimé ce mercredi soir dans l'émission Le Grand Forum sur Infosport pour couper court à toutes les fausses informations qui circulent sur son compte. Oui, il est bien l'homme qui a enregistré la réunion du 8 novembre dernier entre différents membres de la direction technique nationale, et dont le verbatim publié samedi par le site Mediapart a mis sens dessus dessous la FFF. Mais non, il n'avait "pas d'intérêt" à ce que cette polémique sorte maintenant. Il affirme d'ailleurs avoir remis l'enregistrement à ses supérieurs dès le 9 novembre. "Je suis un homme de terrain, je ne suis pas une taupe, a-t-il déclaré. J'ai toujours défendu mes convictions au sein des instances compétentes. Je fais mon job en conscience, en respectant les règles. Sans me cacher. Je ne sers personne, je ne combats personne. Je n'ai pas d'intérêt personnel. Ce que j'avais à dire, je l'ai dit les yeux dans les yeux aux personnes concernées. Je ne fais pas de politique, je ne milite pas. Je suis un éducateur. Ça fait vingt ans que je travaille dans les quartiers avec les gamins. Il faut que ce soit bien clair: je n'ai commis aucune faute, je ne me suis pas dénoncé. J'ai tout expliqué à la commission d'enquête.""Je n'ai jamais remis l'enregistrement à un journaliste" Conseiller technique national en charge du football de quartier, Mohamed Belkacemi avait assisté à un colloque de la DTN à Ouistreham, du 18 au 21 juillet 2010, pendant lequel des propos discriminatoires avaient été tenus. Des propos qui l'ont choqué et ce serait pour avoir des preuves et en informer la Fédération qu'il aurait décidé d'enregistrer la réunion du 8 novembre dernier, lors de laquelle Laurent Blanc, François Blaquart, Erick Mombaerts et Francis Smerecki ont notamment évoqué le désormais fameux "problème" des joueurs binationaux. "J'ai enregistré la réunion le 8 novembre 2010 pour témoigner en interne des propos inqualifiables que j'avais entendus auparavant, a-t-il raconté. J'ai remis le seul enregistrement à la fédération le 9 novembre 2010 pour confirmer mes propos. Depuis cette date, l'enregistrement n'était plus entre mes mains mais en possession de la Fédération, ce qui a été confirmé par les auditions. Je n'ai donc jamais remis l'enregistrement à un journaliste." Alors que la "3F" aura un nouveau président le 18 juin, Mohamed Belkacemi se pose la question de savoir à qui profite cette affaire, dont le DTN François Blaquart a déjà fait les frais puisqu'il a été suspendu de ses fonctions samedi par la ministre des Sports, Chantal Jouanno, et Fernand Duchaussoy. Selon Infosport, le supérieur à qui il aurait remis l'enregistrement serait André Prévosto, directeur général adjoint de la FFF et homme de confiance de l'actuel président de l'instance. "Cette tempête médiatique ne me profite pas, a-t-il développé. Je n'ai aucun intérêt à un débat public. En attendant, je m'interroge comme tout le monde pour savoir qui avait intérêt à sortir cet enregistrement. En ce qui me concerne, ce n'est pas moi, cherchez ailleurs. Cette affaire me dépasse et me blesse. Je veux simplement pouvoir faire mon travail et non pas être une star. Je m'en fiche de tout ça. Je voulais parler aujourd'hui car tout est déformé et on s'attaque à ma famille. Je ne peux pas l'accepter. Je ne parlerai plus aux caméras. S'il faut réagir ou répondre, je verrai ça avec mon avocat. Je suis triste pour le football, triste pour les gamins."