Heureux les Lyonnais

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Par ERIC DELTOUR , modifié à
La réussite continue en cette fin d'année de sourire à l'Olympique Lyonnais, dont le quatrième succès de rang en Ligue 1 ce samedi, à Gerland, dans le cadre de la 18e journée, aux dépens d'Evian-Thonon Gaillard (2-1), doit à quelques sérieux coups du sort aux dépens du promu. Le bénéfice n'en est pas moins évident pour un OL qui, avant le choc entre le PSG et Lille dimanche, s'installe sur le podium (3e) à deux points de Montpellier.

La réussite continue en cette fin d'année de sourire à l'Olympique Lyonnais, dont le quatrième succès de rang en Ligue 1 ce samedi, à Gerland, dans le cadre de la 18e journée, aux dépens d'Evian-Thonon Gaillard (2-1), doit à quelques sérieux coups du sort aux dépens du promu. Le bénéfice n'en est pas moins évident pour un OL qui, avant le choc entre le PSG et Lille dimanche, s'installe sur le podium (3e) à deux points de Montpellier. Sidney Govou a retrouvé Gerland ; une entrée en jeu anonyme sous ce nouveau maillot d'Evian-Thonon Gaillard pour l'une des figures historiques de la grande époque lyonnaise. En expert de la maison olympienne, l'ancien attaquant international se gardera sans doute de proclamer déjà le renouveau lyonnais. Il est encore trop tôt pour savoir si une nouvelle ère de conquêtes s'est enfin ouverte entre Saône et Rhône. Le réveil de l'OL, revenu de nulle part en Ligue des Champions et de retour aux avants-postes de la L1, tient actuellement, il faut bien le reconnaître, à quelques sérieux coups de pouce du destin. Mais force est de reconnaître que la formation de Rémi Garde, à défaut de convaincre encore totalement, sait provoquer sa réussite. "Evian est une équipe qui joue bien et défend bien mais sur l'ensemble du match, je pense malgré tout que la victoire est méritée, appréciera devant les caméras d'Orange Sport un Kim Källström au sentiment du devoir accompli sur cette pelouse grasse de Gerland. On a fait beaucoup d'efforts ces dernières semaines et il n'y a aucun match facile. On affiche un état d'esprit qui peut nous mener loin. On travaille dur et on mérite cette victoire. On crée des situations de jeu intéressantes même si la fatigue se fait sentir. Mais on ne joue pas si mal que ça." Il faut pourtant bien reconnaître que ce quatrième succès de rang en Ligue 1 aux dépens d'Evian-Thonon Gaillard (2-1) est ô combien heureux. Au-delà de la fébrilité défensive de Cris et de son arrière-garde, les Lyonnais auront bénéficié de sérieux coups de pouce du destin, à commencer par cette main grossière d'Anthony Reveillère sur sa ligne de but, qui aurait dû valoir à l'OL une expulsion et un penalty, synonymes d'un scénario probablement très différent. On comprend dès lors l'extrême frustration du promu, auteur d'un excellent match dans le jeu et dont l'amertume, exprimée violemment, mais avec sincérité par son président, Patrick Trotignon, à l'issue du match, paraît bien légitime dans un tel contexte (voir par ailleurs). Le coup de main de Reveillère Au sein de cet OL, où tous les voyants sont à nouveau au vert, ou presque, Rémy Garde opère pour ce match son coaching à dose homéopathique. Lisandro supplée Bafé Gomis en pointe, tandis qu'Ederson retrouve un statut de titulaire que conserve Alexandre Lacazette au sein d'un onze de départ pour le reste plutôt classique. Lyon cherche à confirmer, mais alors qu'une coupure de courant provoque une baisse de tension sur l'éclairage de Gerland, c'est à tâtons que l'axe central Cris-Koné rentre dans son match, le second ayant été bombardé titulaire suite au forfait de dernière minute de Lovren. Une charnière que le promu, sans complexe, ne ménage pas... Mais la volonté de jouer haut passe par une vigilance de tous les instants, à l'image de Fabrice Ehret contraint à un retour à l'arraché dans la surface pour empêcher Jimmy Briand d'armer sa frappe (11e). L'OL se met en jambes et le bon centre de Reveillère sollicite Lisandro, dont la tête décroisée oblige Stephan Andersen à se coucher (14e). Lancé à l'extrême limite du hors-jeu, Briand devance à peine la sortie du portier adverse, mais son ballon, trop croisé, va mourir au pied du poteau en sortie de but (27e). Très actif et sans doute soucieux de marquer des points, Ederson provoque et réclame le penalty sur ce dribble dans la surface et ce contact suspect avec Olivier Sorlin (28e). Malgré ses banderilles isolées, l'équipe de Garde peine à imposer son rythme et laisse son adversaire mettre Cris en difficulté. Son ouverture du score est même une aubaine quand Lacazette prend ses responsabilités, percute sur la droite et adresse une frappe croisée, qui trouve le poteau. A l'affût, Briand crucifie Andersen impuissant (1-0, 35e). Ainsi mis en confiance, l'OL a pourtant besoin d'un coup de main illicite sur le coup de tête smashé d'Aldo Angoula que Reveillère, prompt à suppléer Hugo Lloris trop court, n'a d'autre choix que de sortir... de la main (39e). L'arbitre M. Cailleux, mal placé, n'a rien vu et ne réagit pas. Tout le mérite d'Evian-Thonon est dès lors de trouver les ressources pour ne pas sombrer dans la frustration, mais bien d'égaliser. Sur une longue ouverture, Yannick Sagbo, à la limite du hors-jeu, échappe à Cris sur la droite et s'en va tromper Lloris d'une frappe rasante, qui file entre les jambes du portier des Bleus (1-1, 43e). Déjà son sixième but de la saison. A la pause, Lyon, contre toute attente, s'offre un match-piège. Que la reprise ne fait que confirmer. Les Rhodaniens n'offrent aucune garantie défensive et se montrent dangereux pour l'essentiel sur les phases de coups de pied arrêtés de Källstrom (52e). Même Lisandro est à la peine pour secouer sa formation, si ce n'est sur cette tentative au premier poteau qu'Andersen sort brillamment du pied (54e). Mais Evian-Thonon demeure toujours aussi menaçant. Saber Khelifa, en contre, ne se pose aucune question et aux abords de la surface catapulte une frappe terrible que Lloris doit écarter sur sa barre (64e). C'est une grossière erreur individuelle, qui va coûter le match aux hommes de Casoni. La sortie aérienne d'Andersen sur ce centre au second poteau de Briand est kamikaze au devant d'un Lisandro, qui n'en demandait pas tant pour déposer le ballon de la tête dans le but vide (2-1, 70e). Trop heureux de voir la victoire ainsi se dessiner sans l'avoir vraiment provoquée, l'OL, dans une fin de match où le rouge est mis suite aux expulsions du Lyonnais Clément Grenier pour un attentat sur Angoula (81e), puis d'Ehret, en position de dernier défenseur (90e+2), ne lâchera pas ce succès trop précieux. Jean-Michel Aulas avait émis le voeu de voir son équipe sur le podium à la trêve: le président lyonnais est presque exaucé. Govou, lui, connaît la chanson: "On joue, mais on ne prend pas de points à l'extérieur et on sait qu'à la fin de saison, ce sont des points qui vont compter, pas le beau jeu".