Harinordoquy: "Trop spectateurs"

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Propos recueillis par Sylvain LABBE , modifié à
Aux regrets d'un Marc Lièvremont, mis KO une seconde fois par l'attitude de ses joueurs à l'issue de l'humiliation vécue face aux Tonga, a d'abord répondu le silence assourdissant d'un groupe en passe une fois encore de se disqualifier. Jusqu'à ce qu'un semblant de prise de conscience, exprimé par Imanol Harinordoquy, semble dimanche enfin se dessiner. Mais n'est-il pas déjà trop tard...

Aux regrets d'un Marc Lièvremont, mis KO une seconde fois par l'attitude de ses joueurs à l'issue de l'humiliation vécue face aux Tonga, a d'abord répondu le silence assourdissant d'un groupe en passe une fois encore de se disqualifier. Jusqu'à ce qu'un semblant de prise de conscience, exprimé par Imanol Harinordoquy, semble dimanche enfin se dessiner. Mais n'est-il pas déjà trop tard... La prise de conscience: "On a été trop spectateur" "Jusqu'à maintenant, et moi le premier, on a été trop spectateur de cette Coupe du monde et pas assez acteur. Maintenant, chacun doit apporter plus à l'équipe et je pense aux anciens, qui ont peut-être plus à faire partager. Donc maintenant, il faut y aller. Je me posais peut-être trop de questions et dans ce genre de situation, tu finis par penser plus à ce que fait ton voisin, de bien ou de pas bien, que toi. Et ça c'est la vie de tout sportif surtout dans les sports collectifs. A partir du moment, où chacun fait sa part de travail et amène sa compétence à l'équipe, tout va beaucoup mieux. D'où cette impression d'être spectateur, d'avoir laissé passer les choses, sans intervenir, quand j'avais envie de parler... Alors que c'est ce qui fait, je crois, la construction d'un groupe et d'une aventure, c'est de partager les choses. [...] On a des entraîneurs aussi à l'écoute et, par moments, on n'a peut-être pas assez proposé. L'erreur tactique ne vient pas des coachs, elle vient de chacun d'entre nous sur le terrain." Le point de non retour: "Pire que ça, ça n'existe pas" "Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a plus rien à perdre, qu'on est quand même en quarts de finale d'une Coupe du monde et que tout est possible. Pour couper court à toutes les questions, tout ce qui est passé, j'ai envie de dire qu'il faut l'effacer. La compétition, elle commence lundi ! Il faut plus s'approprier les choses. Chacun doit se prendre en mains, se responsabiliser. De toute façon, pire que ça, ça n'existe pas. [...] Sans langue de bois, on est quand même qualifié pour un quart de finale. Parce que sur un match, on est capable de tout. Et du fait que ce sera un match éliminatoire, on se posera moins de questions: faut-il taper en touche, est-ce qu'ils doivent marquer quatre essais pour nous éliminer, est-ce que, est-ce que... C'est peut-être le contexte qui peut nous aider." L'Angleterre: "On va avoir la trouille" "On est en quarts de finale de Coupe du monde. Il faut qu'on arrête de se dire qu'on a été nuls. C'est sûr qu'on a un manque de confiance évident, mais c'est à force de traîner tout ça... Quand tu te sens coupable, ça ne s'efface pas en vingt-quatre heures. Il faut commencer à croire en ce qu'on peut faire et en tout cas se battre avec ce qu'on a et ne pas avoir de regrets après le match samedi prochain. Si on gagne samedi, on est en demi-finales de la Coupe du monde. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut arrêter de se poser des questions. On sait que soit on gagne et l'aventure continue, soit on perd et on prend l'avion dimanche matin à six heures." "Il faut arrêter de se poser cinquante-mille questions et quelque part, ce n'est pas un contexte qui me déplaît ; Les deux dernières fois où l'on a joué les Anglais en Coupe du monde, on se voyait très beau et on a perdu. Là, ce qui est sûr, c'est qu'on ne va pas y aller la fleur au fusil, on va avoir la trouille, c'est un contexte qui me plaît. Personne ne nous attend : on va tout donner. On est encore là."