Hamilton comme une telenovela

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
Deuxième en Corée, Lewis Hamilton a grappillé quelques points sur la tête du championnat. Mais la victoire de Fernando Alonso le laisse à 21 unités de l'Espagnol, nouveau leader, un écart qu'il se refuse à juger rédhibitoire malgré une McLaren en deçà de ses concurrents lors de la tournée asiatique. Interlagos, où il a déjà tout connu de la déception d'un titre envolé en 2007 à la conquête du Graal en 2008, sera une nouvelle fois décisif pour le Britannique...

Deuxième en Corée, Lewis Hamilton a grappillé quelques points sur la tête du championnat. Mais la victoire de Fernando Alonso le laisse à 21 unités de l'Espagnol, nouveau leader, un écart qu'il se refuse à juger rédhibitoire malgré une McLaren en deçà de ses concurrents lors de la tournée asiatique. Interlagos, où il a déjà tout connu de la déception d'un titre envolé en 2007 à la conquête du Graal en 2008, sera une nouvelle fois décisif pour le Britannique... Sept points repris sur la tête du championnat. C'est ce qu'a ramené dans ses valises Lewis Hamilton de l'inédite étape de Yeongam et son épique Grand Prix disputé dans des conditions dantesques. Le pilote McLaren pourrait donc paraître comme l'un des grands bénéficiaires de ce rendez-vous coréen... A défaut de mieux. Car retrouver le podium avait l'allure d'un exploit après quatre courses sans champagne. Depuis sa victoire à Spa et ses conditions là aussi toutes particulières, Hamilton a accumulé les coups durs. Ses deux abandons successifs à Monza et Singapour, avec son excès d'agressivité couplé à une pincée de poisse, lui ont couté cher. Et si l'ancien protégé de Ron Dennis ne s'avoue pas encore vaincu, la pointe de défaitisme affichée sur son site internet à l'approche de ce Grand Prix du Brésil, avant-dernière manche du championnat du monde, interpelle. "Cela va être difficile. Nous avons de nouveau vu en Corée que nous possédons seulement probablement la troisième voiture la plus rapide, de sorte que nous ne sommes peut-être pas les favoris", révèle le Britannique. Curieux lorsque l'on connait son tempérament combatif. Mais, avec une seule victoire sur les neufs dernières courses, la MP4-25 semble en effet dépassée par Red Bull et par une monoplace Ferrari particulièrement en verve à l'heure du money-time. McLaren s'est pourtant échiné à poursuivre son programme de développement 2010. Un travail qu'Hamilton espère fructueux sans grand enthousiasme : "Nous apportons tout le temps de nouvelles pièces sur la voiture et je sais que nous aurons quelques développements de plus au Brésil. Quant à savoir si ce sera suffisant, nous devons attendre et voir". L'espoir pourrait donc surgir une fois encore du ciel. Depuis plusieurs années, ce Grand Prix brésilien a été déplacé en fin de saison. Novembre même désormais avec l'allongement du calendrier... Soit au début de la saison des pluies. Un dernier virage décisif en 2008 Ces conditions incertaines pourraient être la principale aide de Lewis Hamilton pour compenser le déficit de performance de sa monoplace. Et ajouter une nouvelle histoire au feuilleton qui le lie à la piste brésilienne. "J'ai toujours l'impression de vivre une expérience unique au Brésil", reconnaît d'ailleurs le Britannique, redevenu gourmand à l'heure d'être interrogé par le site officiel de la F1. Et de rappeler sa déconvenue de 2007 où lors d'un Grand Prix un peu fou, il avait dû laisser le titre à Kimi Räikkönen pour un petit point, sa septième place n'ayant pas suffi à conserver la tête du championnat du monde. Le natif de Stevenage, comme les footballeurs Jack Wilshere ou Ashley Young, se rattrape l'année suivante malgré "une course difficile". Il y glane le titre lors du dernier virage, doublant la Toyota de Glock pour priver Massa d'un titre sur ses terres. Deux souvenirs marquants auxquels le champion GP2 2006 ajoute sa spectaculaire remontée de l'an passé. "Je suis parti 17e et ai utilisé mon KERS pour me mener jusqu'à la troisième place dans l'une des meilleures courses de ma carrière. Ceci dit, j'aimerais bien vivre une course plus simple mais agréable cette année". Pas sûr pourtant que cela soit le cas pour gagner. Car là réside bien la rare chance d'Hamilton d'accrocher une deuxième couronne mondiale. Gagner, retrouver le chemin du succès et observer les résultats d'Alonso et Webber pour aborder Abu Dhabi dans les meilleures conditions. Cela tombe bien, malgré ses dires aux allures d'albums photos de pré-retraité, le Britannique n'a pas encore tout à fait tout connu sur le tourniquet d'Interlagos. Il ne s'y est en effet jamais imposé. Nul doute que ce chapitre de plus à sa telenovela brésilienne le ravirait sur le chemin d'un conte de milles et une nuit encore espéré dans le crépuscule d'Abu Dhabi...