Hambourg, une chance de plus

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
L'accueil d'un Bayern Munich dans le doute et fortement diminué ce vendredi en match avancé de la 9e journée peut permettre à Hambourg de se rapprocher des sommets de la Bundesliga. Le club de la Hanse ne manque pas d'atouts pour s'y réinstaller, 27 ans après son dernier titre de champion marqué par un sacre la même saison en Coupe des clubs champions. A condition d'afficher enfin la constance qui lui fait encore cruellement défaut...

L'accueil d'un Bayern Munich dans le doute et fortement diminué ce vendredi en match avancé de la 9e journée peut permettre à Hambourg de se rapprocher des sommets de la Bundesliga. Le club de la Hanse ne manque pas d'atouts pour s'y réinstaller, 27 ans après son dernier titre de champion marqué par un sacre la même saison en Coupe des clubs champions. A condition d'afficher enfin la constance qui lui fait encore cruellement défaut... Tout Hambourg s'appuie sur son retour. Pourtant, Mladen Petric ne devrait pas être titularisé ce vendredi face au Bayern Munich. Mais sa présence a le don de rassurer, lui le héros des deux dernières saisons face à l'ogre bavarois. Le Croate a en effet tout du porte-bonheur grâce à ses deux réalisations lors des deux dernières victoires à domicile du club de la Hanse face à l'équipe que le public de la Imtech Arena rêve encore d'accrocher dans ce nouveau "Nord-Süd Duell" (choc Nord-Sud, 800 kilomètres séparant les deux villes)... Comme au bon vieux temps, celui où le HSV avait brisé la suprématie du Bayern au cours d'une folle période au début des années 80 (trois titres, trois deuxièmes places, une Coupe des clubs champions). Pour cela, Armin Veh aspire à enfin s'appuyer sur une arrière garde au niveau. Cinquième défense de Bundesliga l'an passé, le HSV peut compter sur un renfort de très bon niveau. Heiko Westermann, ancien capitaine de Schalke 04, les a rejoint à l'intersaison pour former une nouvelle charnière avec le Néerlandais Joris Mathijsen. Une base plus que solide sur le papier mais qui a déjà encaissé onze buts en huit matches, l'international allemand, privé de Coupe du monde en raison d'une blessure, peinant encore à trouver ses marques. Les relatives difficultés de ce natif de Bavière seraient presque le signe d'une bonne intégration, si l'on suit les mauvaises langues qui se régalent à suivre saison après saison le parcours tourmenté d'un club privé du moindre titre depuis 24 ans. Depuis plusieurs années, et malgré un potentiel indéniable, Hambourg joue en effet aux montagnes russes. Épouvantail des meilleures cylindrées, régal des formations du ventre mou, Hambourg affiche une rédhibitoire inconstance. Un Bayern très affaibli en face Européen une grande partie de la saison, le club doyen (le seul à évoluer dans l'élite depuis la création de la Bundesliga en 1963, sans avoir jamais connu de relégation) a ainsi bouclé le dernier exercice à la septième position, une place insuffisante pour accrocher son billet dans une compétition continentale. Surtout, l'élimination en demi-finales d'une Europa League dont la finale se déroulait dans son stade avait tout d'un traumatisme. Sorti aux tirs aux buts par Fulham, le HSV a vécu une fin de saison bien difficile, nourrie par le regret d'un nouveau sacre européen envolé. Pour relever la tête, Hambourg tient à ses éléments d'expérience (Van Nistelrooy, Ze Roberto ou encore son portier Frank Rost, âgé de 37 ans). Le buteur néerlandais, notamment, semble porter son nouveau club, rejoint en janvier. Avec déjà cinq buts en Bundesliga, l'ancienne idole d'Old Trafford semble incarner le guide attendu. Et c'est tout Hambourg qui suit le rythme après un début de saison comme (trop) souvent décevant. Vainqueur de Schalke en ouverture (2-1) grâce à un doublé du Néerlandais, Hambourg n'a ensuite pas su gagner face à Nuremberg avant de concéder le nul lors d'un bouillant derby face à son populaire voisin Sankt Pauli. Le tout n'étant que le début d'une série difficile marquée par deux défaites contre Wolfsburg et le voisin honni, Brême. En retrouvant la victoire face à Kaiserslautern avant de briser l'embellie du surprenant Mayence, Hambourg s'est replacé à la quatrième place. Et si Armin Veh réfute le terme de favori, ce duel face à un Bayern amputé de Ribéry, Robben, Klose et Van Bommel sans compter l'absence possible de Van Buyten lui offre de sérieuses chances de rejoindre les places européennes. Face à un bloc défensif du Bayern peut-être expérimental (Van Gaal devant se résoudre à faire appel à Anatoliy Tymoschuk, ou Andras Ottl, deux éléments écartés depuis des lustres), Hambourg tient sa chance. Une de celles à ne surtout pas gâcher au coeur d'une Bundesliga 2010-11 où les favoris sont à la peine. Petric le sait... Les kops de L'Imtech Arena, toujours prompts à entonner à chaque choc "Wer wird deutscher Meister ? HSV !" (Qui sera champion d'Allemagne ? Le HSV) également... Malgré le poids d'années sans trophée.