Haka: Quelle réponse des Bleus ?

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S.L., envoyé spécial , modifié à
Tout au long de cette VIIe Coupe du monde, notre site vous fait vivre au plus près de l'équipe de France. Tout ce qu'il faut savoir de l'actualité tricolore est à suivre au quotidien dans le Journal des Bleus. A J-1 du choc face aux All Blacks, la question de l'attitude des Français face au haka samedi, alors que le très spectaculaire Kapa o Pango est annoncé, se pose quatre ans après l'inoubliable acte de défiance de Cardiff... Guirado et Mas jouent les frères catalans, Médard ne rêve plus et Palisson ne peut toujours pas s'entraîner normalement.

Tout au long de cette VIIe Coupe du monde, notre site vous fait vivre au plus près de l'équipe de France. Tout ce qu'il faut savoir de l'actualité tricolore est à suivre au quotidien dans le Journal des Bleus. A J-1 du choc face aux All Blacks, la question de l'attitude des Français face au haka samedi, alors que le très spectaculaire Kapa o Pango est annoncé, se pose quatre ans après l'inoubliable acte de défiance de Cardiff... Guirado et Mas jouent les frères catalans, Médard ne rêve plus et Palisson ne peut toujours pas s'entraîner normalement. La question sera revenue sans cesse, toute cette semaine, aux oreilles des joueurs français : Quelle attitude adopter samedi soir, sur la pelouse de l'Eden Park d'Auckland face au traditionnel et même mythique haka des Blacks ? Une curiosité légitime quand on se souvient de ses minutes fiévreuses de 1999 et 2007 quand par deux fois les Bleus, opposés à la Nouvelle-Zélande en Coupe du monde, décidèrent de ne pas subir le haka, mais, dans un superbe acte de défiance, sans pour autant manquer de respect, d'en faire une source de motivation et le creuset de leur exploit à venir. De cette vibrante Marseillaise, entonnée dans le ciel de Twickenham, à l'inoubliable drapeau bleu, blanc, rouge de Cardiff, les joueurs français avaient dès cet instant su prendre rendez-vous avec l'histoire. Quatre ans plus tard et les Bleus de Dusautoir ne sont qualifiés ni pour les demi-finales, ni même pour les quarts de finale de la Coupe du monde. Les All Blacks leur font face dès les poules et à en croire les joueurs tricolores, aucun dispositif n'aurait été imaginé. "Chaque histoire est différente et chaque groupe d'hommes réagit de manière différente au haka, soulignait encore Marc Lièvremont vendredi matin, à la veille du match. On avait fait quelque chose de particulier, puisque j'y étais, en 1999. Je ne crois pas qu'il soit question pour ce match-là d'une procédure particulière." Reste que les joueurs sont les premiers initiateurs de ce genre d'actions... "On n'en a pas trop discuté encore, on verra ce qu'on va faire...", avoue Imanol Harinordoquy, qui n'ignore rien de la genèse du drapeau tricolore de 2007: Je me souviens, je faisais déjà un peu partie des anciens, on parlait un soir avec Serge Betsen et Raphaël Ibanez dans la salle des kinés, Serge a lancé la discussion et on a commencé à essayer de trouver quelque chose... Parce que ce haka, c'est quelque chose que tu subis, tu es spectateur et quelque part, tu es devant eux, tu ne peux rien faire. Il y a eu plein d'idées farfelues, des plus respectueuses au moins respectueuses. Vous pouvez tout imaginer... Et puis on a trouvé ça, on a trouvé ça respectueux, on a demandé l'accord derrière au manager et l'équipementier nous a fait les t-shirt. C'était sympa, ça reste un bon souvenir. Mais pour ce match-là, franchement, il n'y aura rien." Pourtant, lui aussi sondé, Damien Traille, autre rescapé du quart de finale de Cardiff, opposera un énigmatique: "Vous verrez bien..." On semble se diriger néanmoins, sauf surprise, vers un Kapa o Pango, la version la plus dure du haka, conclue sur une simulation d'égorgement, sans contrepartie tricolore. D'autant qu'une règle, plus ou moins officieuse, imposerait désormais un couloir minimum de 15 mètres à respecter entre les deux équipes. La réponse d'Harinordoquy ne tarde pas: "Alors on se mettra à 14,50m, on prendra une petite amende", sourit le Basque. "En 2007, on avait fini à un mètre, ou un mètre cinquante, presque à se toucher pour certains. C'était peut-être la première fois que le haka ne m'avait vraiment pas impressionné. Ça fait partie du rugby, on fait monter un peu l'adrénaline, les hormones. Là, ce n'est qu'un match de poules, je ne pense pas qu'il y aura quelque chose de spécial. C'est surtout pour qu'il n'y ait pas trop de frictions, je ne pense pas qu'on dépasse la limite autorisée." Les Bleus sauront-ils vraiment être sages ? Comme deux frères catalans Sale temps pour les deux premières lignes catalans du groupe France. Tandis que Nicolas Mas, après avoir craint un forfait définitif, s'emploie à soigner une mauvaise déchirure aux ischio-jambiers, Guilhem Guirado, son cadet, n'a pas été retenu sur la feuille de match face aux Blacks. Pourtant, ces deux-là, comme à l'Usap, font corps face à l'épreuve, comme l'explique Guirado au sujet de son capitaine en club: "Le premier clin d'oeil c'est Nico, je suis tout le temps dans la chambre avec lui, on en parle assez souvent. On a toujours un échange, on est quasi des frères, on vit ensemble en club." Médard ne rêve (presque) plus Maxime Médard, s'il garde toujours une blague potache sous le coude, trimballe un certain spleen depuis un début de compétition qu'il ne juge personnellement pas à la hauteur de ses ambitions. Au point d'en faire une fixation jusque dans son lit: "Tous les soirs, je rêve de marquer un essai, avoue-t-il. Mais je crois qu'il vaut mieux que j'arrête parce que j'en marque pas. Je vais arrêter de rêver et faire des cauchemars. Quand on est ailier, on a envie de marquer, de finir le boulot effectué par toute l'équipe. Aujourd'hui, ça ne me sourit pas, ça sourit à Vincent (Clerc), peut-être qu'un jour ce sera mon tour. Mais il ne faut pas penser qu'à ça, non plus : d'abord la victoire et ce n'est que du bonus si je marque un essai. Et le Toulousain de se reprendre lorsqu'il évoque le rêve prémonitoire qui avait précédé son essai face aux Blacks, lors de la victoire de Dunedin, en 2009: J'avais rêvé que je marquerai un essai de 50 mètres et ça s'est réalisé. Il y a des jours avec... Je vais finalement essayer de rêver, de me concentrer... Quoi de neuf, Doc' ? A l'occasion de la dernière séance d'entraînement de la semaine effectuée jeudi sur le désormais traditionnel terrain d'Onewa Domain -le capitain'run était programmé ce vendredi, à l'Eden Park-, seul Nicolas Mas (déchirure ischio-jambiers), retenu par une séance de cardio et de musculation, manquait à l'appel. L'heure était en revanche à la reprise pour Harinordoquy (dos) et Clerc (contusion cuisse gauche). A noter toutefois que l'ailier tricolore, porteur d'un large strapp, a effectué la série d'échauffements avec les avants, tandis que les arrières étaient rejoints pour l'occasion par Alexis Palisson. Ce dernier, toujours en phase de réathéltisation après sa déchirure au psoas, n'a par la suite pas pris part à la séance en oppositions entre titulaires et remplaçants. Jeudi: Chouette, c'est la famille !