Guion: "Chambéry, un vrai miracle !"

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Propos recueillis par Alexandre MISPELON , modifié à
Le parcours légendaire de Chambéry continue. Après Monaco, Brest et Sochaux, les Savoyards s'attaquent désormais à une nouvelle formation professionnelle, Angers, mercredi en quarts de finale de la Coupe de France. L'entraîneur chambérien, David Guion, est conscient qu'un quatrième exploit tiendrait du miracle. Mais il assure que ses joueurs donneront tout.

Le parcours légendaire de Chambéry continue. Après Monaco, Brest et Sochaux, les Savoyards s'attaquent désormais à une nouvelle formation professionnelle, Angers, mercredi en quarts de finale de la Coupe de France. L'entraîneur chambérien, David Guion, est conscient qu'un quatrième exploit tiendrait du miracle. Mais il assure que ses joueurs donneront tout. Comment vivez-vous votre parcours légendaire en Coupe de France ? On le vit avec beaucoup de bonheur. Rentrer dans la légende de la Coupe de Franc, avec trois éliminations de clubs de Ligue 1, est vraiment extraordinaire. Je suis très fier de mon équipe. Réaliser un tel parcours est un vrai miracle ! Pour un club de CFA 2 comme le nôtre, c'était impossible d'arriver à ce niveau de la compétition en battant trois formations de l'élite. C'est une énorme performance ! Après Monaco, Brest et Sochaux, n'est-ce pas une déception de jouer Angers en sachant qu'il reste encore quatre clubs de Ligue 1 dont Lille et Paris ? Non pas du tout. Personnellement, c'est une grande joie pour moi puisque c'est le club de mon coeur. J'y ai joué trois ans, j'ai des amis là-bas et mon fils est né dans cette ville. C'est vraiment le club auquel je suis profondément attaché, je regarde ses résultats tous les week-ends. Mes joueurs quant à eux sont conscients que l'on rencontre à nouveau une équipe professionnelle. Ligue 1 ou Ligue 2, pour nous c'est la même chose. De plus, le SCO d'Angers est composé de nombreux anciens joueurs de l'élite. On s'attend donc à un nouveau gros défi face à nous. Jouer un club de Ligue 2, en sachant que vous avez déjà battu trois clubs de Ligue 1, ne vous donne-t-il pas un peu plus l'espoir d'une nouvelle qualification ? On est toujours dans le même état d'esprit. On rencontre ce qui se fait de mieux dans le monde professionnel, une équipe de Ligue 2 qui joue le haut de tableau depuis deux ou trois saisons. Plus les tours de Coupe de France avancent, plus on rencontre des difficultés. Pour ce match on va rencontrer un environnement complètement différent. Les joueurs d'Angers, eux, ont l'habitude de ces rendez-vous puisqu'ils sont programmés pour ce genre de match. Ils sont complétement orientés vers cette rencontre. Pour mes joueurs, c'est plus compliqué. On a joué trois matches la semaine dernière et on n'a pas les mêmes moyens de récupération. On n'est pas habitué à jouer dans un grand stade, avec une grosse ambiance. Il y a donc des difficultés supplémentaires qui s'ajoutent à la supériorité des joueurs d'Angers au niveau de la qualité technique. Faut aussi remettre les choses à leur place puisqu'on est quand même au cinquième niveau du football français. "La place pour le football de haut niveau à Chambéry" Vous allez justement jouer au Stade des Alpes à Grenoble, où 15.000 spectateurs sont d'ores et déjà attendus. N'êtes-vous pas déçu de quitter le stade municipal de Chambéry qui vous a plutôt bien réussi ? On est vraiment très fier et très heureux d'avoir pu communier avec notre public à Chambéry. C'était vraiment extraordinaire de pouvoir assister à de telles fêtes. Mais sincèrement, je pense que l'on se doit de jouer un quart de finale de Coupe de France dans un grand stade. Vous êtes à deux matches de réaliser le même parcours que Calais en 2000, c'est à dire arriver en finale de la Coupe de France au stade de France en étant une formation amateur. Y avez-vous déjà pensé ? Chaque club a ses spécificités. Chambéry est en train de créer sa propre histoire, on ne peut pas nous comparer à Calais. C'était une équipe de CFA, avec un niveau de National. On veut créer notre propre page dans cette compétition. On ne se projette pas plus que ça et on est concentré sur notre prochain match. On se programme surtout sur ce quart de finale mercredi face à Angers. Êtes-vous fier de l'engouement présent autour de votre équipe, dans une ville plutôt réputée pour son club de handball ? C'est vraiment une grande fierté ! C'était mon challenge au début de l'année quand j'ai signé ici car j'avais bien étudié l'environnement et j'étais persuadé que le football de haut niveau avait sa place en Savoie. Je suis vraiment fier d'avoir prouvé ça ! Il y a vraiment une place pour le football à Chambéry puisque toute la région mérite un club de football référence pour les années à venir. Ça pourrait permettre à tous les Savoyards de pouvoir s'identifier autour d'un club. Mon projet de formation et mes ambitions pour ce club sont vraiment tournés vers ça. En championnat vous êtes actuellement sixièmes avec deux matches en retard. Avez-vous la volonté de surfer sur la vague de la Coupe de France pour accéder dès cette année à la CFA ? C'est l'objectif numéro un ! On aimerait vraiment monter en CFA. Mes joueurs m'ont donné une très belle réponse la semaine dernière en remportant nos trois matches, ce qui nous permet de nous replacer au classement. Ils m'ont prouvé qu'ils étaient également sur ce challenge-là. Mais ça va vraiment être difficile puisqu'au mois de mars, on va devoir disputer sept matches de championnat et pour un club amateur, c'est vraiment dur à gérer. "Le fossé est énorme" Votre parcours en Coupe de France ne vous complique-t-il pas la vie en championnat, puisque maintenant tout le monde veut battre Chambéry ? C'est clair ! Ça nous donne inévitablement des responsabilités. Maintenant c'est à mes joueurs de les assumer et de grandir avec ça. Ils doivent être fiers de ce qu'ils ont accompli mais ça leur demande plus d'exigence car en face toutes les équipes sont très motivées lorsqu'elles nous affrontent. Si ça pousse mes joueurs à être encore plus performants, je pourrais vraiment être content de notre parcours. Comment voyez-vous votre match de mercredi face à Angers ? On l'aborde comme tous les autres matches. On souhaite vraiment être fidèle à nos principes de jeu, à ce que l'on veut mettre en place, à notre identité et nos valeurs. Je veux que mes joueurs profitent de ces moments de bonheur. Le match de mercredi sera aussi compliqué que nos précédentes rencontres. J'espère donc que mes joueurs prendront un maximum de plaisir et appliquent tous les principes de jeu que l'on développe depuis le début de la compétition. On ne sera absolument pas déçu si l'on venait à être éliminé face à Angers puisque la logique serait respectée. Le fossé entre les deux équipes est énorme. En jouant un club de CFA 2, Angers voudra absolument atteindre les demi-finales, 35 ans après son dernier quart... Contre Sochaux vous aviez dit qu'une qualification tiendrait du miracle et pourtant Chambéry est passé. Comment jugez-vous vos chances de victoire cette fois-ci ? On a très très peu de chance ! C'est toujours la même donne, avec les mêmes chances que face à Monaco, Brest et Sochaux. Cette fois-ci, il y a une difficulté supplémentaire avec le grand stade. Ça serait encore un miracle de passer en demi-finales de la compétition. Mais le peu de chances que l'on a, on va l'exploiter à fond et donner le meilleur de nous-même. Si mercredi Angers est un peu moins bien, on exploitera nos chances du mieux possible. Le défi est très important mais on n'oublie pas que l'on est une équipe de CFA 2 et que l'on joue ce qui se fait de mieux dans le monde professionnel.