Grange: "Me laisser le temps"

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Propos recueillis par GUILLAUME BARDOU , modifié à
De retour ce week-end sur le circuit de la Coupe du monde à l'occasion du géant d'ouverture de Sölden, Jean-Baptiste Grange aborde cette nouvelle saison avec envie, mais surtout raison. Dix mois après une rupture complète du ligament antérieur du genou droit, le vainqueur de la coupe du monde de slalom 2009 aspire surtout à reprendre progressivement le rythme. Ce qui ne n'écarte pas de légitimes ambitions en cette saison de championnats du monde.

De retour ce week-end sur le circuit de la Coupe du monde à l'occasion du géant d'ouverture de Sölden, Jean-Baptiste Grange aborde cette nouvelle saison avec envie, mais surtout raison. Dix mois après une rupture complète du ligament antérieur du genou droit, le vainqueur de la coupe du monde de slalom 2009 aspire surtout à reprendre progressivement le rythme. Ce qui ne n'écarte pas de légitimes ambitions en cette saison de championnats du monde. Jean-Baptiste, tout d'abord comment allez-vous dix mois après cette blessure contractée à Beaver Creek (rupture complète du ligament antérieur du genou droit le 4 décembre dernier lors d'un géant de Coupe du monde, ndlr)? Et comment se sont passés votre reprise et votre retour au sein du groupe France ? Le retour s'est plutôt bien passé. C'est quand même satisfaisant car le genou s'est plutôt bien comporté. Maintenant, tout n'est pas parfait, ça n'a pas toujours été facile car il fallu retrouver des connexions et des habitudes que j'avais perdu. Tout simplement car je n'avais pas fait ce sport durant quasiment neuf mois. Mais le ski est toujours en place, toujours là. Il n'y a pas d'inquiétude pas rapport à ça. Je crois que le test sera sur les premières courses, je reste très calme et très serein par rapport à ça. Car cette blessure m'a appris que, parfois, le corps évolue à un certain rythme et qu'il ne faut pas l'accélérer. C'est quelque chose qu'il faut vraiment respecter. Et, s'il me faut un peu plus de temps pour me préparer, on le prendra... Il a fallu en plus durant cette intersaison travailler avec un nouveau préparateur physique, présent au sein de l'équipe de France... Quel en est votre analyse, par rapport à votre situation personnelle forcément particulière ? Oui, on a attaqué avec lui cet été, on avait beaucoup appris, je pense, avec Olivier Pédron, c'était vraiment une très bonne chose, mais il a choisi de prendre un peu de recul. Ça se passe très, très bien avec Thibault Trameau, il a vraiment envie, a beaucoup de qualification, sait ce qu'il fait. On est là pour l'aiguiller par rapport au ski. Mais je pense que c'est positif aussi pour l'avenir. Comment gérez-vous cette petite appréhension naturelle par rapport à ce genou à l'heure de retrouver le circuit Coupe du monde ? Oui, il y a une petite appréhension, j'ai quasiment tout récupéré, j'ai passé pas mal de caps au niveau mental, dans l'approche du ski après une blessure. Petit à petit, ça fait son chemin, je pense n'être plus très loin de la vérité. Mais tant que tu n'es pas à la course... "Le slalom de Levi sera pour me conforter après Sölden..." Cette première course justement se déroule à Sölden, sur une piste atypique, tracée sur le glacier de Rettenbach... Comment envisagez vous ce retour en géant, une discipline dans laquelle vous sembliez en pleine progression avant ce coup d'arrêt ? Effectivement, ce retour se fera sur un géant, pas forcément ma discipline. J'ai encore besoin de construire des choses par rapport à ça. Je vais me laisser le temps de me reconstruire. Mais j'y vais évidemment pour donner le meilleur de moi-même et être bon. On verra le résultat au bout des deux manches afin de faire le point. Mais quoi qu'il arrive, je sais que, petit à petit, ça reviendra... Le premier test pourrait donc être à Levi derrière, sur le premier slalom de la saison, une piste que vous appréciez (vainqueur en 2008, 3e l'an passé, ndlr)? Oui, là ce sera sur ma discipline, donc là où j'ai d'avantage de repères, qui plus est effectivement sur cette piste de Levi. Suivant ce qui se passera à Sölden, ce sera l'occasion de me conforter dans cette reprise, pour revenir assez fort. Mais je ne me fixe pas d'objectif de podium ou de victoires, juste de retrouver des sensations et de bien skier... Comment avez-vous perçu la saison dernière en slalom et l'évolution de la hiérarchie en votre absence ? On a notamment vu un Reinfried Herbst très fort et Julien Lizeroux être capable de chatouiller les meilleurs plus régulièrement... Qui pourrait se mêler à la lutte cet hiver ? Herbst, on savait qu'il était très fort. Mais tout s'est bien enchainé derrière pour lui. Il n'était pas forcément bien avant le début de la saison, mais gagne le premier slalom, le deuxième, ce qui forcément le lance bien. Julien a réussi à le tenir sur la régularité, et sur deux trois gros coups. Il est sûr qu'on pourra compter sur eux car il s'agit de deux valeurs sûres en slalom. Et deux trois nouveaux noms, comme Félix Neureuther, qui aura les Mondiaux chez lui cette saison (à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne, ndlr), ce qui booste toujours un peu. Ces Mondiaux, n'est ce pas l'objectif majeur de votre saison ? Peut-être plus que le globe sur cet hiver de reprise, montrer que vous êtes de retour, sur une course d'un jour, qui plus est afin de confirmer la belle médaille de bronze glanée à Are en 2007 ? Oui, c'est vrai qu'il y a un peu de temps pour le préparer, le voir venir. Mais avec l'expérience acquise, par rapport à l'approche de ces gros événements, je sais que Garmisch est une piste très technique, difficile qui donc va forcément bien m'aller. Mais je n'y pense pas pour l'instant. Je veux surtout continuer ma reprise et terminer le boulot.