Goussé: "Evian est ambitieux"

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Propos recueillis par Alexandre MISPELON , modifié à
Installé sur le podium de la Ligue 2 depuis huit journées, le surprenant promu Evian-Thonon se déplace ce vendredi à Ajaccio, concurrent sérieux à la montée dans l'élite, pour la 24e journée de championnat. Longtemps écarté des terrains suite à une blessure, Nicolas Goussé reprend goût à la compétition. Pour sa dernière saison en tant que footballeur, l'ancien nantais espère bien partir en beauté.

Installé sur le podium de la Ligue 2 depuis huit journées, le surprenant promu Evian-Thonon se déplace ce vendredi à Ajaccio, concurrent sérieux à la montée dans l'élite, pour la 24e journée de championnat. Longtemps écarté des terrains suite à une blessure, Nicolas Goussé reprend goût à la compétition. Pour sa dernière saison en tant que footballeur, l'ancien nantais espère bien partir en beauté. Comment se passe votre retour sur les terrains après votre fracture à un orteil ? Je commence à rejouer quelques bouts de matches. J'ai même réussi à marquer contre Nantes lorsque je suis rentré. J'aimerais jouer un peu plus, mais dans une équipe qui tourne bien, ce n'est jamais évident. J'espère avoir un peu plus de temps de jeu dans les semaines à venir. J'ai bien galéré pendant six mois, mais maintenant je ne ressens plus aucune douleur au niveau de mon orteil. Quel bilan tirez-vous de cette première partie de championnat ? Personnellement, c'était la galère parce que c'est vraiment dur de voir jouer les autres quand vous êtes blessé. En plus, vu que ça se passe bien pour nous, on a vraiment envie de participer à l'aventure. Collectivement, on ne s'attendait pas forcément à être là juste après la montée en Ligue 2. Je pense que l'on est sur la dynamique de la saison dernière. Le groupe n'a pas été trop bouleversé à l'intersaison et les dirigeants ont réalisé un recrutement intelligent. Pour l'instant on est bien, on figure dans les trois premiers depuis un petit moment, et on compte bien y rester. Avez-vous été surpris de cette première moitié de saison étonnante de la part de votre équipe, avec notamment un succès marquant en Coupe de France face à l'Olympique de Marseille ? C'est vrai qu'après le résultat à Marseille on était vraiment satisfait, mais on est réaliste. On les a joué au bon moment, puisque les équipes de Ligue 1 reprennent par la Coupe de France après un stage intensif. On a en plus eu la chance de disputer le match sur un terrain difficile, ce qui nous a peut-être aidé. Ce qui est dommage c'est de se faire sortir par Strasbourg, club de National, au tour suivant. Sinon concernant le championnat, on a été surpris de notre début de championnat. Mais on s'est aperçu que l'on pouvait faire quelque chose et maintenant on s'y accroche. "Je m'arrête à la fin de la saison" Qu'est ce qui fait la force d'Evian-Thonon ? Je pense que c'est la stabilité du groupe avec une valeur ajoutée au niveau de l'expérience, avec des joueurs comme Sorlin, Lacour, ou Caçapa. Les dirigeants sont restés sur leur ligne directrice de stabiliser le groupe. Au final, je pense qu'une équipe qui se connait bien a le plus de chance d'avoir des résultats. Le club est resté très familial, l'ambiance y est bonne, et le vestiaire vit bien. De votre côté, vous avez décidé de mettre un terme à votre carrière à la fin de la saison. Pourquoi avoir pris une telle décision ? Effectivement, je m'arrête à la fin de la saison. J'avais déjà hésité l'année dernière mais vu que l'on est monté en Ligue 2, j'ai décidé de reprendre pour une saison supplémentaire. Participer à la montée c'est bien, mais vivre l'aventure en Ligue 2 c'est encore mieux. J'avais toujours l'envie et les jambes mais malheureusement j'ai eu cette blessure à l'orteil. A un moment donné, il faut savoir s'arrêter. Et si Evian-Thonon venait à monter en Ligue 1 à la fin de la saison, ne seriez-vous pas tenté de refaire une saison supplémentaire pour cette fois-ci vivre l'aventure en première division ? (Rires) Non, tout est clair et je m'arrêterai bien en fin de saison. J'ai 35 ans, il faut savoir s'arrêter et laisser la place aux jeunes. Je vais commencer une deuxième vie. Avez-vous justement certains projets en tête pour cette deuxième vie ? Quand je suis arrivé ici, je m'étais mis d'accord avec les gens du club pour me reconvertir. Pour l'instant on est en discussion. Je rencontre des personnes au sein du club, mais également avec le groupe Danone, qui est partenaire d'Evian. Je n'ai pas encore d'idée précise donc on verra bien. Que vous inspire la situation de votre ancien club, le FC Nantes ? Votre dernier but lors de la victoire de votre équipe (3-0), était-il une petite revanche personnelle ? C'est vrai que ça s'était mal terminé. Je faisais partie du groupe qui avait participé à la montée en Ligue 1, et les dirigeants avaient décidé de recruter des joueurs de plus grande «classe». Ils se sont vite aperçus que ça ne marchait pas et Nantes est descendu la saison d'après. J'avais mal accepté la chose, surtout au regard de la saison nantaise. Mais mon but n'est pas une revanche. C'est souvent comme ça lorsque l'on joue contre ses anciens clubs, on arrive souvent à marquer. Actuellement Nantes est dans une mauvaise passe, mais il y a des jeunes de qualité, avec qui j'ai joué lorsque j'étais encore en CFA 2 chez eux, qui commencent à pointer le bout de leur nez et qui pourraient faire beaucoup de bien. "Partir en beauté avec la montée en Ligue 1" N'avez-vous pas peur qu'en cas de montée en Ligue 1, Evian-Thonon vive la même histoire qu'Arles Avignon ou encore Boulogne-sur-Mer, c'est-à-dire une descente immédiate ? C'est difficile à savoir. Lorsque je suis arrivé à Evian-Thonon, le club n'était pas du tout le même que maintenant. Les dirigeants ont fait beaucoup d'efforts puisqu'on a maintenant de très bonnes conditions d'entraînement. C'est sûr qu'il ne faudrait pas faire le yo-yo. Evian-Thonon est un club ambitieux qui a vraiment annoncé que dans les trois ans il avait le projet d'être en Ligue 1. Si ça se fait dès leur première année en deuxième division, ça serait vraiment le top. Mais il ne faut pas que le club s'enflamme et que surtout il garde son côté familial. Je trouve ça vraiment important. Vous allez entamer une période ô combien décisive avec deux rencontres face à des concurrents directs à la montée, Ajaccio et Boulogne. Comment abordez-vous ces matches importants ? On ne se prend pas spécialement la tête. On essaye de faire nos matches sans prendre en compte l'adversaire. On ne se met pas de pression particulière par rapport à la montée puisque ce n'était pas forcément notre objectif principal en début de saison. On est dans les deux premiers, on ne va donc pas se gêner pour terminer sur le podium final. On sait que ces deux matches vont être très compliqués, mais on est serein. Après nos trois prochains matches, on en saura un peu plus sur notre situation. Comment voyez-vous votre déplacement à Ajaccio ? C'est toujours difficile d'aller sur l'île de Beauté. Ils viennent d'être accrochés à Metz et à domicile, ils laissent rarement filer des points. On a une équipe assez armée pour faire quelque chose là-bas. On va très vite vers l'avant d'après nos adversaires et on va donc essayer de mettre ça en place comme on l'a fait lors de nos précédents matches à l'extérieur. Quels sont vos derniers objectifs de vos six derniers mois de votre carrière en tant que footballeur ? Prendre du plaisir et essayer de retrouver une place de titulaire. La saison dernière, j'étais dans le onze titulaire, donc c'est dur d'avoir un rôle de remplaçant. Malgré mon âge j'ai toujours envie de jouer. Je vais donc prendre du plaisir sur les terrains et puis partir en beauté avec la montée en Ligue 1. (rires)