Goury: "J'attends trois médailles"

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Propos recueillis par Coralie HACQUART , modifié à
Daniel Goury, Directeur technique national de la Fédération française de gymnastique, fait le point avant les Championnats d'Europe qui se déroulent du 4 au 10 Avril 2011, à Berlin. Objectif annoncé par le DTN pour cette compétition: préparer au mieux les prochains Championnats du monde de Tokyo, qualificatifs pour les Jeux olympiques de Londres de 2012.

Daniel Goury, Directeur technique national de la Fédération française de gymnastique, fait le point avant les Championnats d'Europe qui se déroulent du 4 au 10 Avril 2011, à Berlin. Objectif annoncé par le DTN pour cette compétition: préparer au mieux les prochains Championnats du monde de Tokyo, qualificatifs pour les Jeux olympiques de Londres de 2012. Comment l'équipe de France aborde-t-elle ces Championnats d'Europe ? Le Championnat d'Europe 2011 est particulier puisqu'il se situe en première étape de la préparation des qualifications aux Jeux olympiques, qui auront lieu à Tokyo au mois d'octobre 2011 (championnats du monde, ndlr). Ils ont une forme un peu particulière puisque ce sera uniquement individuel. On l'aborde, chez les garçons, avec des ambitions annoncées, avec courage et ambition. Maintenant, on sait qu'aucune compétition n'est jamais faite à l'avance, chaque Championnat d'Europe est particulier. Et chez les filles ? Pour les jeunes filles, c'est un peu différent, puisque Youna Dufournet, la capitaine de l'équipe et forte chance de médaille, ne sera malheureusement pas présente au sein de l'équipe. Par contre, la jeune équipe emmenée par Marine Prozet arrive avec un peu d'assurance. L'objectif est de confirmer et stabiliser le programme de chacune des jeunes filles. Voilà la perspective générale de ces championnats d'Europe qui permettront essentiellement d'évaluer l'état de nos forces à sept mois de l'échéance intermédiaire. Ces Championnats sont donc une étape déterminante pour les Jeux olympiques ? Oui, c'est une étape déterminante parce que 2011 est une étape de qualification. On pourrait, si tout se passe bien à Tokyo en octobre, se qualifier directement pour les Jeux olympiques, ce que l'on souhaite pour les garçons. Pour les filles, c'est une opération plus délicate, mais toujours possible, ce qui fait qu'on pourrait peut-être, à la fin de cette année, savoir si nos équipes sont qualifiées. Ce Championnat d'Europe arrivant à sept mois de cette échéance mondiale, il sera une revue d'effectif en situation réelle, que toutes les grandes nations européennes attendent: évidemment la Russie, les Anglais, les Allemands, et les pays classiques comme la Roumanie que l'on va rencontrer notamment chez les jeunes filles. "Je ne m'interdis rien chez les filles" Quelles sont les meilleures chances françaises de médailles ? Raisonnablement, j'attends trois médailles sur ces Championnats d'Europe, cela me semble raisonnable à atteindre, notamment chez les garçons. Tout d'abord Thomas Bouhail au saut de cheval et peut-être même au sol. Mais c'est surtout Cyril Tommasone au cheval d'arçons, qui fait vraiment une belle progression. Il est quatrième mondial, il a fait troisième à la Coupe du monde à Paris-Bercy et il a un mouvement aux arçons particulier. Il va affronter sa bête noire, le hongrois Krisztian Berki, un garçon de 30 ans qui ne fait plus que des arçons. Et puis évidemment Yann Cucherat, qui a aujourd'hui l'expérience de la maturité. Il est champion d'Europe des barres parallèles en 2009 et 2010. Le connaissant, il irait bien chercher un troisième titre. Et puis, encore chez les garçons, il y a les spécialistes des anneaux qui reviennent en bonne condition. Pas de médailles en vue pour les filles ? Pour les filles, on n'a pas d'objectif en termes de résultats et de podiums pour ces individuels, mais nous avons l'idée de rentrer en finale, au moins sur deux finales: une finale au sol, avec évidemment Marine Prozet, et probablement une deuxième jeune fille en finale aux barres asymétriques, notamment avec Mira Boumejmajen, qui nous fait une belle progression. Maintenant, je ne m'interdis rien. Une fois que l'on est en finale, le règlement technique et les enjeux de la finale permettent toujours d'espérer gagner des médailles. Rappelez-vous en 2009 aux Championnats du monde de Londres: on avait eu la meilleure performance que l'on n'avait jamais faite, avec huit finalistes sur le concours par agrès, et malheureusement, on est revenus avec zéro médaille. Voyez-vous un Français ou une Française capable de créer la surprise ? Il y a une surprise qui confirmerait avec un podium, c'est Marine Prozet. C'est une jeune fille qui monte. Et après, chez nos petites jeunes, Mira Boumejmajen ou Clara Della Vedova seraient vraiment deux surprises, ce qui signifie, il faut être honnête, qu'il y ait eu des chutes devant nous. Aujourd'hui, en valeur nette et en difficulté, elles ne peuvent pas, sur la feuille de match, créer de surprise. Pour finir, un mot sur Youna Dufournet, comment va-t-elle ? Elle va de mieux en mieux. Du fait de sa blessure, elle a subi le contrecoup de la réathlétisation et de la remise qui l'ont éprouvée. Comme elle avait grandi pendant sa blessure, elle a dû reprendre la coordination de ses mouvements. Elle a souhaité réintégrer l'INSEP, ce qu'elle a fait depuis quelques semaines, elle s'est remobilisée. N'ayant plus cette échéance des Championnats d'Europe, elle est dans de bonnes dispositions pour retrouver l'ensemble de son potentiel. C'est ce que nous lui souhaitons, puisque c'est d'abord une histoire d'hommes et de femmes, avant d'être une histoire de médaille.