Goergl, reine de Garmisch

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Elisabeth Goergl a remporté ce dimanche la descente des championnats du monde à Garmisch-Partenkirchen. L'Autrichienne réalise donc le doublé Super-G-descente et poursuit la fabuleuse moisson des skieuses de la Wunderteam. Lindsey Vonn et Maria Riesch complètent un podium royal.

Elisabeth Goergl a remporté ce dimanche la descente des championnats du monde à Garmisch-Partenkirchen. L'Autrichienne réalise donc le doublé Super-G-descente et poursuit la fabuleuse moisson des skieuses de la Wunderteam. Lindsey Vonn et Maria Riesch complètent un podium royal. Goergl reste fidèle à la tradition. Depuis plusieurs saisons, les grands rendez-vous en vitesse se terminent presque immanquablement par un doublé Descente-Super-G. Après la razzia de Michaela Dorfmeister aux JO de Turin en 2006, Anja Paerson héroïne d'Are lors des Mondiaux 2007, Lindsey Vonn gargantuesque à Val d'Isère en 2009, Elisabeth Goergl est à son tour entrée dans l'histoire en doublant la mise dimanche, cinq jours après son titre sur le Super-G. Et confirme ainsi la forme redoutable de l'équipe autrichienne féminine, intouchable pour l'instant avec trois victoires en trois courses (Goergl en descente et Super-G donc, et Fenninger sur le Super-Combiné). Goergl, qui ne comptait qu'une médaille de bronze mondiale avant d'arriver à Garmisch, n'a pas fait de détail sur la piste Kandahar qui est devenue son jardin. Si Mancuso était restée dans son sillage mardi, échouant à cinq centièmes, la performance de Goergl sur la descente du Super-Combiné vendredi avait donné le ton (meilleur temps avec 26 centièmes d'avance). Sur une piste moins glacée qu'en début de semaine mais présentant encore ses brusques changements de trajectoire et mouvements de terrain, la skieuse originaire de Styrie a réalisé une démonstration. S'élançant avec le dossard n°16, l'Autrichienne a assommé cette descente, prenant rapidement l'avantage sur le bon chrono de référence, réalisé par une Lara Gut de retour au premier plan. L'écart grimpe alors régulièrement: 18 centièmes d'avance au premier chrono intermédiaire, 70 au deuxième, Goergl prend les commandes avec 96 centièmes d'avance sur la ligne d'arrivée, réalisant une fin de parcours et un schuss final de toute beauté. Suffisant pour éteindre la concurrence s'élançant juste derrière elle. Goergl pouvait logiquement savourer sa supériorité au micro d'Eurosport: "J'ai essayé de faire ce que je savais faire. J'aime beaucoup ces conditions avec cette neige de printemps. Je n'ai pas commis une seule erreur aujourd'hui. C'est incroyable." Les Bleues, pire qu'en Super-G ! Largement suffisant pour priver Maria Riesch d'un premier sacre à domicile. L'Allemande, fiévreuse cette semaine, a pourtant réalisé une belle performance, confirmant ses immenses progrès en vitesse. A la lutte sur tout le parcours, à 16 petits centièmes au deuxième chrono intermédiaire mais trop intérieure sur la dernière grosse courbe à droite qui a causé bien des malheurs, l'Allemande échoue finalement à six dixièmes... Que dire alors de Lindsey Vonn, éclopée mais bien au rendez-vous ? Comme à Vancouver l'an passé, l'Américaine a joué avec les nerfs. Ceux des observateurs et de ses adversaires, mais les siens surtout. Annoncée à court de forme, blessée, presque résignée, prête même à faire ses valises sitôt la descente terminée, la championne olympique reste une incroyable skieuse, capable d'aller chercher une médaille d'argent quand beaucoup la voyaient boutée hors du podium. Lara Gut peut en témoigner. 4e du Super-G, la jeune Suissesse, révélation des Mondiaux 2009, termine encore au pied du podium. Celui-ci affiche un sacré visage avec Goergl et Vonn donc, et la leader du classement général de la Coupe du monde, Maria Riesch, à la troisième place. Un trio de rêve que les Françaises observent de bien loin. Déjà hors du coup en Super-G, les Bleues ont trouvé le moyen de faire encore pire. La première tricolore, Ingrid Jacquemod, se classe en effet 18e à près de 2 secondes et demie. Un gouffre inquiétant alors que la première médaille se fait attendre. Elle ne sera pas pour lundi, puisqu'aucun Français ne se présentera au départ du Super-Combiné après la blessure de Théaux. Plus que jamais, les disciplines techniques auront la lourde tâche de redresser la barre.