Gillot: "Constance et rigueur"

  • Copié
Propos recueillis par MICHAEL BALCAEN , modifié à
Sochaux a réussi un début de saison intéressant. Après 9 journées de L1, les Doubistes figurent à la 10e place du classement. Malgré cela, le revers concédé à Montpellier (2-0) est resté en travers de la gorge d'un Francis Gillot qui attend une réaction de ses joueurs pour la réception de Toulouse, samedi à 21 heures, dans le cadre de la 10e journée. Satisfait du travail effectué à l'entraînement, il attend une réaction immédiate.

Sochaux a réussi un début de saison intéressant. Après 9 journées de L1, les Doubistes figurent à la 10e place du classement. Malgré cela, le revers concédé à Montpellier (2-0) est resté en travers de la gorge d'un Francis Gillot qui attend une réaction de ses joueurs pour la réception de Toulouse, samedi à 21 heures, dans le cadre de la 10e journée. Satisfait du travail effectué à l'entraînement, il attend une réaction immédiate. Quelle analyse faites-vous de ce début de saison ? Il y a eu de bonnes choses, on ne doit pas uniquement se focaliser sur le dernier match perdu face à Montpellier. C'est le seul match raté de la saison, on en avait perdu d'autres mais il y a n'avait rien, ni la cohérence ni le résultat. J'espère que cette défaite aura fait réfléchir tout le monde car c'est déjà compliqué alors si on ne respecte pas le plan de jeu, on se fait punir. Au-delà de ce revers, il y a eu de bonnes choses ? Oui, bien sûr, Montpellier est notre seul raté. Quand on fait les choses correctement, à notre niveau et en respectant les principes, ça va. La dernière défaite de Paris, c'est contre nous, quand on les bats, les Niçois restaient sur une douzaine de matches sans défaite. Il faut désormais s'inscrire sur la durée avec de la constance, de la rigueur et ne pas oublier d'où on vient. En somme, vous avez effectué un résumé de ce qu'il ne faut pas faire face à Montpellier ? J'espère juste que c'était un accident. On a pointé du doigt ce qu'il ne faut pas faire, on a joué individuellement, on a porté le ballon, pris des cartons et ça ne m'a pas du tout plu. Aux joueurs non plus d'ailleurs. Quel a été le retour des joueurs après cette défaite ? Ils ont montré de belles choses cette semaine à l'entraînement. Mais les joueurs ne font pas exprès de perdre. Ils ont bien réagi, on s'est parlé durant les séances, on a essayé de corriger les choses mais après on n'est pas non plus à l'abri d'un mauvais match. Je veux bien perdre mais pas de cette façon. On a donc fait des rappels, avec des vidéos et des exercices sur les principes de jeu offensif et défensif. "Peu importe l'adversaire" Que pensez-vous de Toulouse, votre prochaine adversaire ? C'est une équipe qui a gagné quatre fois consécutivement, même si c'était en début de saison, il faut le faire. Contre Rennes, ils ont perdu 3-1 mais ils ont fait jeu égal avec eux si ce n'est mieux. Ils vont récupérer des joueurs, ils sont physiques, il y a du talent... Mais quelque part, peu importe l'adversaire, que ce soit Toulouse ou un autre. Je ne m'attarde pas sur l'adversaire. On sait que le championnat est homogène, à part Arles, on ne sait pas qui va descendre. Et encore... On doit s'occuper de nous. Vous ne parlez pas de l'adversaire à vos joueurs ? Pas beaucoup. On peut s'attendre à une composition d'équipe et quand on voit la feuille de match, ce n'est pas ça. Contre Lens, je ne pensais pas qu'ils joueraient avec deux attaquants axiaux et du coup, j'ai bien fait de ne pas parler de Lens à mes joueurs. Les compos, on les connaît une heure avant, ça peut perturber les joueurs. Après, ils peuvent regarder les matches des adversaires, moi je leur fais un résumé. L'identité de jeu qui compte c'est donc la vôtre ? Ce sont plus nos principes qui m'intéressent. On peut presser un bon joueur adverse, il sera en difficulté et presser un mauvais, il sera aussi en difficulté... Cela ne m'empêche pas de voir les adversaires mais je m'intéresse d'abord à la façon de jouer de mon équipe. Après, pendant un match, je peux rectifier le positionnement d'un joueur car on est embêté dans une situation, ajouter un milieu défensif par exemple. Quelle est l'importance des joueurs d'expérience comme Bréchet par exemple ? Ils sont importants car ce sont mes relais. Il y a Jérémy et c'est dommage que Teddy (Richert) ne soit pas là. Il y a aussi Perquis ou Faty qui sont plus jeunes mais qui ont un rôle de leaders. J'en ai d'autant plus besoin que mon équipe est la plus jeune. Je suis arrivé il y a trois ans et pas mal d'anciens sont partis comme Daf, Isabey, Pitau... "17 joueurs du centre de formation" Que faudrait-il pour que vous considériez que la saison de Sochaux est réussie ? Il faut être plus régulier. On parle de cette saison mais l'an dernier on avait déjà 15 points. On a fait deux derniers mois de compétition catastrophiques car après avoir acquis le maintien, on s'était relâchés. C'est peut-être humain mais je ne peux pas le concevoir. Si on n'est pas à 100%, on sera en difficulté. J'aimerais qu'on fasse une saison pleine. L'an dernier, on avait 26 points à la trêve, on redémarre bien en battant Marseille, Lille... Il y a ce coup d'arrêt avec la défaite en Coupe de France à Monaco (égalisation monégasque dans les arrêts de jeu et défaite en prolongation, ndlr) et ensuite on a été inexistant. J'aspire à plus de régularité. Quand j'entends Gourcuff (l'entraîneur de Lorient, ndlr) qui dit que c'est un coup top, un autre pourri, je ressens la même chose. Que manque-t-il à votre équipe ? Quand on est moins bon, il faut savoir gagner. On n'est pas capables de faire ça. Marseille sait le faire, ils ne sont « pas terribles » mais ils arrivent à gagner. Nous, on perd. C'est un ensemble de choses, au lieu d'avoir 8, 9 cadres et 2, 3 jeunes, on a l'inverse. Les équipes de tête, celles qui jouent l'Europe comme Lille, Paris ou Lyon, qui ne restera pas où elle est, ont de l'expérience. Il faut de la patience et bien cadrer les jeunes. Comment gérez-vous cette politique de jeunes joueurs ? C'est compliqué. Depuis 2008, 30 joueurs sont partis et 13 sont arrivés. Cela veut dire qu'on en a fait monter 17 du centre de formation, c'est énorme. Cela fait quasiment six par saison. Il faut du temps et certains ont des limites. On parle de Martin, Boudebouz ou Dreyer mais Duplus met du temps, Poujol a fait quelques apparitions l'an dernier et cette saison il n'a été pris qu'une seule fois. Pour compter sur eux de manière plus régulière, c'est compliqué. Il faut qu'ils digèrent. On parle de Cédric Bakambu, champion d'Europe des 19 ans mais s'il n'est pas dans le groupe, c'est qu'il n'a pas encore le niveau. Il faut faire attention, c'est dangereux. Il faut leur expliquer pourquoi ils ont signé pro mais qu'ils ne jouent pas, c'est dur. Des joueurs qui ont 20 ans et qui sont en Ligue 1, il n'y en a pas beaucoup.